Rythmes scolaires : Nous ne voulons pas que le maire décide de l’organisation de l’école et de nos conditions de travail !

Rythmes scolaires : Nous ne voulons pas que le maire décide de l’organisation de l’école et de nos conditions de travail !

Mardi 14 mai 2024, une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Château-Gontier sur Mayenne, pour revendiquer un cadre national de l’organisation de la semaine scolaire et le retour à 4 jours. Cette mobilisation a été très largement relayée par les médias.

C’est un fait : une immense majorité d’enseignants, d’AESH, de parents, de personnels territoriaux ne veut plus des 4 jours ! Ils ne veulent plus que le maire décide de l’organisation de l’école et s’érige en expert pédagogique !

Les enseignants le disent : « Nous ne voulons pas d’une école organisée commune par commune », « Nous voulons le retour à 4 jours, et l’égalité avec nos autres collègues » « Ce n’est pas au maire de décider »…

Les parents le disent : « Pourquoi les écoles privées sont à 4 jours ? Si on ne repasse pas à 4 jours, je mets mes enfants dans le privé ! » « On veut l’égalité pour nos enfants » !

Tout ce que nous avons porté ce jour-là, a été entendu. Les tentatives de pression du maire démontrent qu’il n’est pas serein. Cette mobilisation a été très largement relayée par les médias ! 

Le maire, Philippe Henry, a reçu une délégation composée d’enseignants, de parents, et de représentants des ATSEM et des animateurs, pendant le rassemblement pour porter les revendications et demander l’ouverture de négociations.  

Monsieur le maire considère qu’il est mieux placé que les enseignants pour savoir quel rythme est le moins fatigant pour les enfants. Il souhaiterait même pouvoir revenir sur l’organisation des vacances scolaires (La délégation lui a rappelé qu’il n’était pas ministre). Il indique : « Que la mairie mette le pied dans l’école, c’est un point très positif de ces réformes ! ». Le matin, en difficulté sur les ondes radiophoniques il indiquait « Avec 4 jours c’est moins d’école ! », « 4 jours c’est 8 heures d’enseignement (par jour) »De telles errances sont irrespectueuses des parents et des enseignants.

La délégation a rappelé que si les personnels souhaitent que la mairie reste un partenaire, ils ne veulent pas que le maire décide pour eux, que leur employeur est toujours le ministère de l’Education Nationale. La délégation a rappelé que l’enfant était au cœur du métier d’enseignant. Qu’ils étaient les professionnels les mieux placés, et que la fatigue de nos élèves se ressentait largement avec les 4 jours et demi.

Le maire, à bout d’arguments, écoute, mais refuse d’entendre les enseignants et les parents. Il refuse de lancer un sondage auprès des familles puisqu’il est certain du résultat, et selon lui, la majorité sera favorable à un retour à 4 jours ! Chacun appréciera. Il refuse d’inscrire à l’ordre du jour du conseil municipal cette question pourtant sur toutes les lèvres aujourd’hui !

Quand 96% des communes ont un rythme scolaire de 4 jours, la prise d’otage des écoles par 4% des communes restantes doit cesser. Il est de la responsabilité de l’Etat d’entendre les revendications, il doit abroger les décrets Peillon, Hamon, Blanquer.

Nous avons tout à gagner, soyons prêts et dans l’unité avec les autres communes de France pour revendiquer et obtenir

  • Le retour à la semaine de 4 jours sur 36 semaines dans toutes les communes et toutes les écoles
  • L’arrêt de la territorialisation de l’Ecole Publique, la stricte séparation du scolaire et du périscolaire 
  • L’abrogation des décrets Peillon, Hamon et Blanquer : ce n’est pas aux communes de décider des rythmes scolaires.

A Château-Gontier sur Mayenne, le 15 avril 2024

Pour le SNUDI-FO 53 la mobilisation doit se poursuivre pour défendre nos conditions de travail et l’école Publique ! Le syndicat appelle tous les personnels des écoles de Château-Gontier sur Mayenne, enseignants, AESH et ATSEM, à se réunir en assemblée générale, mardi 21 mai à 17h30 à Château-Gontier sur Mayenne.

La fusion des AESH et des AED est abandonnée

La fusion des AESH et des AED est abandonnée

Un groupe de travail concernant l’ « Ecole pour tous » s’est réuni lundi 13 mai. Les représentants du ministère reconnaissent que la question de l’Ecole inclusive systématique est sensible : « On ne cherche pas à minimiser. On est d’accord qu’il y a des insatisfactions, des insuffisances. » C’est un euphémisme !

La FNEC FP-FO a réuni des milliers de collègues lors de réunions syndicales. Le constat est le même partout. La politique d’inclusion systématique et forcée conduit à des situations catastrophiques ! Suite à la conférence nationale du 17 novembre 2023, plus de 5000 personnels ont participé à la manifestation nationale à Paris le 25 janvier 2024.

Le gouvernement avait annoncé vouloir fusionner deux fonctions totalement différentes (AED et AESH qui seraient devenus les ARE). Il prétendait ainsi lutter contre la précarité des personnels, en particulier AESH, pour effectuer en plus de leur fonction des fonctions d’AED. Cette annonce avait suscité la colère des personnels. Le gouvernement a décidé d’abandonner ce projet. La mobilisation des personnels, AESH en particulier, n’y est pas pour rien !

La FNEC FP-FO y a pris toute sa place ! Pour autant, les revendications des personnels AESH demeurent : un statut de fonctionnaire, un vrai salaire !

Pour le reste, le gouvernement veut avancer coûte que coûte vers l’acte 2 de l’Ecole inclusive. Des annonces devraient avoir lieu jeudi 16 mai prochain. Le gouvernement veut mettre en place les PAS qui aggravera la mutualisation impulsée par les PIAL et permettra à l’Education nationale de « reprendre la main » pour contourner les notifications de la MDA. Le ministère définit sa nouvelle stratégie nationale d’ici 2027 : des créations de dispositifs de type DAR (dispositif d’auto régulation), intervention des professionnels à l’école, formation des enseignants…

Des dispositifs, des coachs… Mais des postes en nombres insuffisants, aucune place supplémentaire dans les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS). Bien au contraire puisque le décret d’externalisation des ESMS, bien que rejeté par FO, FSU, CGT, FCPE (UNSA et SUD se sont abstenus), doit être mis en oeuvre.
Et pourtant, selon les propres chiffres du ministère…

  • 23 000 élèves ne bénéficient pas de place dans les ESMS malgré une notification de la MDPH !
  • Seulement 17 % des élèves en attente de place en ESMS sont scolarisés avec « l’appui » d’une ULIS : ce qui signifie que 83 % sont en classe ordinaire sans aucun soutien ou sont déscolarisés !
  • 15 % d’élèves ne sont toujours pas accompagnés par une AESH (même mutualisée) malgré une notification de la MDPH !

Ça suffit ! La FNEC FP-FO invite les personnels à se réunir pour faire valoir les revendications :
– Pour la défense de l’enseignement spécialisé et contre l’inclusion systématique et forcée ! Retrait de l’Acte 2 de l’Ecole inclusive !
– Pour la création des places nécessaires dans les ESMS et l’abrogation du décret programmant leur externalisation !
– Pour l’abrogation des PIAL et l’abandon des PAS !
– Pour un statut de fonctionnaire et un vrai salaire pour les AESH !

Groupe de travail sur la « simplification »des tâches des directeurs d’école

Groupe de travail sur la « simplification »des tâches des directeurs d’école

Jeudi 2 mai, un énième groupe de travail s’est tenu au ministère quant à la « simplification des tâches des directeurs d’école ».

En préambule, le SNUDI-FO est intervenu pour rappeler que les directrices et directeurs d’école ne voulaient pas d’une vague « simplification » mais bien d’un allègement des tâches ! Simplifier une tâche, c’est donner la possibilité à l’administration d’en ajouter toujours plus !

Le SNUDI-FO a également rappelé qu’actuellement les directrices et directeurs d’école voyaient leurs conditions de travail se dégrader du fait de l’inclusion scolaire systématique et forcée, de la gestion quotidienne du manque de remplaçant, des tâches chronophages (enquêtes, sorties scolaires, PPRE, REE, AFFLENET…) sans parler des nouvelles mesures dont ils portent l’entière responsabilité : protocole Phare, Pacte, sécurisation des écoles…

Pour le SNUDI-FO, le ministère doit répondre aux revendications légitimes des collègues en augmentant les décharges de direction, en créant des postes statutaires d’aide administrative, en accordant une réelle revalorisation (100 points d’indice pour tous) et en abrogeant la loi Rilhac tout en rétablissant le décret de 1989 sur la direction d’école.

Refusant de répondre à la moindre revendication, le ministère a indiqué souhaiter mettre en place un nouveau cycle de discussions et de groupes de travail pour faire le point sur la question des tâches administratives…

Il propose même que des IEN ou des inspecteurs généraux passent plusieurs jours en immersion dans les écoles, pour apprécier le quotidien des directeurs d’école, déterminer les tâches utiles ou non ! Le ministère entend donc lancer une nouvelle opération de communication, une sorte de « vis ma vie » de directeur d’école, méprisant ainsi les organisations syndicales qui représentent les personnels !

A l’occasion de ce groupe de travail, le SNUDI-FO a rappelé qu’avec la loi du 21 décembre 2021 (soutenue par certaines organisations syndicales et présentée par la députée Rilhac comme une réponse aux problèmes rencontrés par ces personnels) les tâches des directrices et directeurs ne cessent d’augmenter, notamment via la délégation de compétences qui leur est désormais attribuée.

Ainsi, par exemple, la gestion des élèves à besoins éducatifs et pédagogiques particuliers, la mise en place des mesures de sécurité dans l’école, sont désormais incluses dans la formation des directeurs pour qu’ils en soient responsables !

Plus que jamais, le SNUDI-FO exige l’abrogation de la loi Rilhac et de ses textes d’application. Il est urgent de revenir sur toutes les contre-réformes qui dégradent les conditions de travail des directrices et des directeurs d’école et de satisfaire leurs revendications.

Recrutement des professeurs des écoles : une réforme qui remet en cause le statut et qui ne répond pas au manque d’attractivité du CRPE !

Recrutement des professeurs des écoles : une réforme qui remet en cause le statut et qui ne répond pas au manque d’attractivité du CRPE !

Alors que le ministère a indiqué que depuis la mise en place de la masterisation et le passage du concours de Bac+3 à Bac+5, il y avait 45% d’inscrits en moins au concours de recrutement de professeur des écoles (CRPE), le projet Belloubet, qui place le CRPE à Bac+3, répond-il aux revendications ? En aucun cas !

Ce concours serait proposé aux étudiants inscrits (dès la terminale, après avoir postulé sur Parcoursup) dans la nouvelle pseudo-licence mise en place par le ministère, la licence « parcours préparatoire au professorat des écoles ». Pour être admis, il faudrait avoir validé des tests durant l’année de L3 et réussir les épreuves orales d’admission. Cette pseudo-licence serait une impasse pour ceux qui échoueraient aux tests ou au concours.

Quant aux étudiants qui auraient suivi une autre licence disciplinaire, ils devraient, eux, passer les épreuves écrites du concours ! Ainsi, un même niveau de diplôme n’ouvrirait pas les mêmes droits au concours !

En M1, après leur réussite au concours, les étudiants seraient contractuels alternants avec une indemnité de 900€ par mois : une remise en cause du statut de la Fonction publique qui garantit aux lauréats d’un concours un statut de fonctionnaire stagiaire ! En M2, les étudiants deviendraient fonctionnaires stagiaires, en responsabilité de classe à 50%, avec une rémunération de 1800€ par mois.

C’est donc un véritable parcours du combattant qui se met en place pour devenir professeur des écoles !

Pour le SNUDI-FO, cette réforme ne satisfait pas les revendications des personnels et ne permettra pas de répondre au manque d’attractivité du CRPE.

Les résultats de l’admissibilité au CRPE 2024 viennent d’ailleurs d’être rendus publics : seuls 744 candidats sont admissibles dans l’académie de Versailles alors que 1230 postes sont offerts ; à Créteil, ce sont 733 admissibles pour 1037 places et 61 pour 152 en Guyane. Déjà au moins 881 postes de professeurs des écoles non pourvus !

Ces académies, où le nombre d’admis sera encore inférieur au nombre d’admissibles, connaîtront donc un déficit d’enseignants. A nouveau, elles vont donc déployer une campagne de recrutement de personnels contractuels, précaires et sous-payés, en lieu et places d’enseignants fonctionnaires d’Etat !

Dans d’autres académies, le nombre d’admissibles est à peine supérieur au nombre de places aux concours : 290 admissibles pour 215 places à Paris, 383 pour 264 à Nancy-Metz. Par ailleurs, au regard des 692 millions d’€ d’économies à réaliser sur le dos de l’Education nationale sur le budget 2024, on peut craindre que le recrutement sur les listes complémentaires soient limités !

Le SNUDI-FO revendique :

  • la mise en place de concours exceptionnels immédiats à Bac+3 dans les académies de Créteil, de Guyane et de Versailles !
  • le recrutement d’enseignants fonctionnaires stagiaires sur la liste complémentaire à hauteur des besoins !
  • le retrait de la réforme Belloubet et le retour à un concours à Bac+3 avec titularisation après l’année de stage

Rythmes scolaires à Château-Gontier

Rythmes scolaires à Château-Gontier

Le SNUDI-FO 53 a été reçu en audience par le maire de Château-Gontier et par les élus de Laval pour porter l’exigence d’un retour à 4 jours, partout.

Depuis la publication des décrets Peillon en 2013, Hamon en 2014 et Blanquer en 2017, le SNUDI-FO 53, syndicat majoritaire des écoles publiques de la Mayenne, n’a cessé d’organiser la résistance pour un rythme unique dans toutes les écoles, la semaine de 4 jours sur une année scolaire de 36 semaines et la stricte séparation entre le scolaire et le périscolaire.

C’est un fait : 93% des communes ont adopté la semaine de 4 jours, défendue par la grande majorité des personnels et des parents d’élèves. En Mayenne, 85% des communes disposant au moins d’une école, et 70% des écoles publiques fonctionnent sur 4 jours. Davantage d’élèves des écoles publiques dans le département vont à l’école 4 jours par semaine. Quelques communes maintiennent pourtant contre vents et marées la semaine de 4,5 jours, ce qui suscite une intense résistance.

Le communiqué FO suite à l’audience avec le Maire de Château-Gontier

Le SNUDI-FO 53, avec le syndicat FO des personnels territoriaux, appellent tous les collègues qui le peuvent, les AESH, les parents d’élèves, les défenseurs de l’école Publique à refuser qu’un maire décide de l’organisation de l’Ecole Publique, à revendiquer un fonctionnement national d’un retour à 4 jours, à participer au rassemblement devant la mairie de Château-Gontier, mardi 14 mai à 18h00. Le Snuipp-FSU et le SE-UNSA n’ont pas souhaité s’associer à notre proposition.

Redoublement et maintien des élèves

Redoublement et maintien des élèves

Dans le cadre du « choc des savoirs » et à la suite de la parution du décret n° 2024-228 du 16 mars 2024 relatif à l’accompagnement pédagogique des élèves et au redoublement, le SNUDI-FO 53 fait le point sur les modifications que ce texte entraine pour la rentrée 2024.

Les évolutions les plus significatives concernent les modalités de mise en œuvre des redoublements. Désormais, le conseil des maîtres (présidé par le directeur) émet une décision de redoublement, là où le précédent texte parlait de proposition.

Ce changement de terminologie est certes important, mais il ne faut pas non plus en exagérer la portée. En effet, dans le texte précédent, cette proposition de redoublement du conseil des maitres était suivie d’un avis de l’IEN, mais il s’agissait seulement d’un avis, et le conseil des maitres pouvait tout à fait ne pas en tenir compte, comme l’a rappelé le SNUDI-FO 53 à de multiples reprises (retour sur la victoire du SNUDI-FO 53 en 2023).

Il n’y a donc pas de révolution à ce niveau-là mais il faut cependant souligner que, l’avis de l’IEN n’étant plus du tout évoqué, cela évitera possiblement des pressions et autres demandes abusives de bilans de toutes sortes et de PPRE.

L’avis de l’IEN est cependant conservé dans deux cas : lorsque la décision de redoublement (ou de raccourcissement de cycle) concerne un élève en situation de handicap ou lorsque le conseil des maitres décide, soit d’un second raccourcissement de cycle, soit d’un second redoublement. Cette dernière possibilité est une nouveauté, même si ce second redoublement doit rester exceptionnel. Dans le texte précédent, un seul redoublement par cycle était envisageable. A noter qu’il ne s’agit là encore une fois que d’un avis de l’IEN, le conseil des maitres conservant la liberté de ne pas suivre cet avis.

En effet, l’article 3 de ce décret indique qu’ « au terme de chaque année scolaire, le conseil des maîtres se prononce sur les conditions dans lesquelles se poursuit la scolarité de chaque élève en recherchant les conditions optimales de continuité des apprentissages, en particulier au sein de chaque cycle. Pour le passage dans la classe supérieure, il est tenu compte des progrès de l’élève réalisés dans le cadre des activités prévues dans les dispositifs d’accompagnement. Dans le cas où ces dispositifs n’ont pas permis de pallier les difficultés importantes d’apprentissage rencontrées par l’élève, un redoublement peut être décidé par le conseil des maîtres présidé par le directeur d’école. La décision de redoublement fait l’objet d’un dialogue préalable avec les représentants légaux de l’élève. »

Si un 2nd redoublement ou saut de classe devait avoir lieu, l’article 3 rappelle qu’ « à titre exceptionnel, il peut se prononcer pour un second redoublement ou un second raccourcissement après avis de l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré. »

On peut également remarquer que le redoublement n’est plus décrit comme devant seulement se produire « à titre exceptionnel ».

Dorénavant, on ne parle plus de « proposition » de redoublement mais de « décision » de redoublement qui sera adressée aux parents d’élèves.

Dès lors, sur la procédure, il appartiendra aux parents de « former un recours auprès de la commission départementale d’appel prévue à l’article D. 321-8. » dans « d’un délai de quinze jours » s’ils sont en désaccord avec la décision du conseil des maîtres.

Concernant la maternelle, seuls les enfants de maternelle bénéficiant d’un dossier à la MDA peuvent bénéficier d’un maintien si celui-ci est acté par la CDA.

L’article D. 351-7 du code de l’Education renvoie la décision d’un maintien à l’école maternelle à la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.

« Aucun redoublement ne peut intervenir à l’école maternelle, sans préjudice des dispositions de l’article D. 351-7. »

Le nouveau décret précise que, concernant les élèves en situation de handicap, « Lorsqu’elle porte sur un élève en situation de handicap, la décision de redoublement ou de raccourcissement est prise après avis de l’inspecteur de l’éducation nationale chargé de la circonscription du premier degré. ».

Il est à noter, dans le texte, que les équipes pédagogiques peuvent demander « l’avis du médecin scolaire » dans l’examen de la situation de l’élève.

L’article 1 de ce décret modifie l’article D311-12 du Code de l’éducation à propos de l’accompagnement pédagogique des élèves, notamment la mise en place des PPRE, en rajoutant que « Les actions sont conduites au sein de la classe, sur périodes scolaires et le cas échéant hors temps scolaire. Avec l’accord des responsables légaux de l’élève, et sur la base du volontariat des professeurs, le programme de réussite éducative peut également inclure la participation à des stages de réussite organisés lors des vacances scolaires dans la limite de trois semaines par an. »

D’autre part, le décret de mars 2024 précise davantage le calendrier à respecter, en indiquant qu’en cas de « difficultés importantes d’apprentissage, un dialogue renforcé est engagé avec les représentants légaux dès la fin du 2ème trimestre ou du 1er semestre ».

A la suite de la décision de redoublement transmise par le conseil des maîtres, les parents disposent de 15 jours pour formuler un recours auprès de la commission départementale d’appel, qui prend la décision définitive en fonction des éléments fournis. Actuellement, les parents ont 15 jours pour répondre à la proposition du conseil des maitres puis 15 jours pour un recours s’ils s’opposent à la décision finale.

Enfin, l’autre volet du décret concerne l’accompagnement pédagogique des élèves présentant des difficultés d’apprentissage, avec là encore quelques modifications : d’une part, la participation de l’élève aux actions prévues dans le cadre d’un dispositif d’aide est maintenant obligatoire. Bien que ce ne soit pas précisé, ce caractère obligatoire ne peut s’appliquer qu’aux Activités Pédagogiques Complémentaires (APC), temps pour lesquels on demandait jusque-là l’autorisation des représentants légaux. Les stages de réussite organisés pendant les vacances scolaires sont, eux, toujours soumis à l’accord des parents mais peuvent désormais être intégrés dans un Programme personnalisé de Réussite Educative (PPRE). Toutefois, dans ce texte comme dans le précédent, le caractère obligatoire des PPRE n’est jamais mentionné, même en cas de redoublement, contrairement à ce que certains IEN tentent d’imposer. Il est seulement fait référence à un dispositif d’accompagnement pédagogique « qui peut prendre la forme d’un programme personnalisé de réussite éducative ».

→ Le redoublement est maintenant une décision du conseil des maitres et plus une simple proposition.
→ Les parents doivent être avertis au plus tard à la fin du 2ème trimestre.
→ Sauf cas particuliers, il n’y a plus d’avis de l’IEN.
→ La participation aux activités de remédiation sur temps scolaire devient obligatoire.
→ Les stages de réussite peuvent être intégrés aux PPRE.

Au-delà de ces modifications, quelques éléments majeurs utiles à connaître demeurent d’actualité :

  • Aucun redoublement n’est possible à la maternelle, sauf décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.
  • L’enseignant de la classe est responsable de l’évaluation des élèves et doit en informer régulièrement les parents. Mais il n’est nulle part mentionné qu’il doit pour cela utiliser obligatoirement le dispositif des évaluations nationales.
  • « Des aides spécialisées sont en outre mises en place au profit des élèves qui éprouvent des difficultés persistantes. Elles sont mises en œuvre par des enseignants spécialisés et des psychologues scolaires, conjointement avec l’enseignant de la classe dans laquelle l’élève est scolarisé, et coordonnées avec les autres aides apportées à ces élèves. ». Tous nos remerciements au législateur pour avoir conservé ce passage. Malheureusement, il est obsolète depuis bon nombre d’années étant donné les suppressions de postes de ce gouvernement comme des précédents et la volonté délibérée d’en finir avec les RASED. Quant aux psychologues scolaires, ils sont tellement maltraités et mal payés que même leur concours de recrutement ne fait plus le plein.

Le 1er ministre, par ce décret, se targue de redonner aux enseignants leur liberté pédagogique. Mais, d’une part, comme on l’a vu, ce texte ne fait que clarifier la situation. Les enseignants avaient déjà ce droit de décision des redoublements. Et d’autre part, notre liberté pédagogique est « en même temps » largement remise en cause par de nombreuses autres mesures : PPCR, évaluations nationales, évaluations d’école, loi Rilhac, choc des savoirs décliné à l’école primaire sous forme de méthodes imposées, de manuels « labellisés » et autres nouveaux programmes qui diront aux enseignants quoi faire à chaque minute de la journée.
Pour terminer, si des redoublements sont nécessaires et que les enseignants ne parviennent pas à remédier aux difficultés scolaires, c’est bien aussi à cause de nos conditions de travail de plus en plus dégradées, du manque de remplaçants à l’inclusion systématique et sans moyens humains suffisants.

Références réglementaires : Code de l’Éducation : articles D311-12, D321-3, D321-6 (modifiés par le décret n° 2024-228 du 16 mars 2024)

1er mai

1er mai

La fête du travail et le muguet c’est Pétain ! Le 1er mai, c’est une journée internationale de lutte et de revendications : Rappel des fondamentaux par Sébastien Lardeux, secrétaire général de l’UD FO de la Mayenne sur France bleu Mayenne dans l’émission « A votre service ». A réécouter ici ⤵️⤵️⤵️

Retour en images sur la manifestation Lavalloise

Rassemblement derrière les banderoles de l’UD FO 53 du SNUDI-FO 53 à 10h00

Le 1er Mai 2024, le SNUDI-FO 53 avec sa fédération la FNEC-FP FO 53 et l’UD FO 53 manifestera contre la politique de l’exécutif et du gouvernement qui s’en prend aux salariés et à leurs droits dans tous les domaines.

Nous manifesterons également, avec les salariés de tous les secteurs, pour revendiquer notamment :

  • Pour nos droits, pour nos conquêtes et droits sociaux, pour un retour à la Sécurité Sociale à ses valeurs fondatrices de 1945
  • Pour des augmentations de salaire et des retraites indexées sur l’inflation
  • Pour l’augmentation du point d’indice, non aux coupes budgétaires dans la fonction publique
  • Pour la défense de tous nos services publics et des recrutements de fonctionnaires à la hauteur des besoins
  • Pour la défense et l’amélioration de l’assurance chômage
  • Pour l’égalité salariale, la défense de toutes nos conventions collectives et de tous nos statuts
  • Pour la défense du Code  du travail, du droit de grève, des libertés et des droits syndicaux 
  • Pour le retrait de la contre-réforme dite « choc des savoirs » et l’abrogation de l’arrêté mettant en place les groupes de niveaux au collège ;
  • Pour l’abrogation de la loi retraite, l’arrêt des suppressions d’emplois …

Avec le CCN de la CGT-FO, l’UD FO 53 réaffirmera le 1er mai « que la Confédération FO ne donnera aucune consigne de vote à l’occasion des élections européennes à venir ».

Le 1er mai c’est avant tout la fête des travailleurs. C’est une journée de lutte internationale. C’est la commémoration des dizaines de morts qui sont tombés en 1886 à, Chicago lors de la manifestation pour revendiquer notamment la journée de 8 heures.

L’histoire du 1er mai a commencé à une époque où la précarité du travail était totale.

C’est aux Etats-Unis, en 1886, plus précisément en Pennsylvanie et dans l’état de New-York, que chaque 1er mai avait lieu un bouleversement général de la classe ouvrière du fait du renouvellement des contrats de travail pour une durée de un an.

C’est ainsi que le terme des contrats de location des maisons et appartements étaient également renouvelés. En fait, c’était une remise en cause des conditions de vie de toutes les familles à la même date. C’est en 1884 que les syndicats américains décidèrent d’imposer par la grève qu’à partir du 1er mai 1886 la durée d’une journée de travail serait de huit heures.

En ce samedi 1er mai 1886 des centaines de milliers d’ouvriers défilèrent dans tout le pays pour cette seule revendication. Exemple à Chicago, quelques quarante mille ouvriers sont en grève. Le 3 mai un affrontement oppose les briseurs de grève aux grévistes d’une usine de matériel agricole et fait malheureusement 4 morts. Un meeting est organisé le lendemain. Alors que les derniers manifestants se dispersent, une bombe éclate. Des dirigeants anarchistes de Chicago seront arrêtés et condamnés à mort. Dès 1889, lors d’un congrès ouvrier, est déclaré qu’il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes, le jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail.

Cette date ce fut le 1er mai. Une date symbole.

Depuis, le 1er mai accompagne chaque année le mouvement général du progrès social et des conquêtes ouvrières.

Quand la journée de revendication devint “fête du travail”:

Au fil des années, le retentissement fut tel que les régimes totalitaires voulurent s’emparer du symbole. Le régime de Vichy enveloppa le sang et la lutte associée au 1er mai dans les drapeaux, de ce que le Maréchal Pétain appellera « la fête nationale du travail ». En effet le Maréchal ne pouvait tolérer les manifestations d’indépendance. Au lieu de faire tirer sur les défilés syndicaux, il transforma par la loi la lutte en réjouissances insipides.

La devise de Pétain était : “Travail, Famille, Patrie”.

C’est le 1er mai 1941 que cette journée a été ravalée au rang d’une distraction. Le même jour, le Maréchal exposait les principes de la charte de travail, qui emprisonne les relations sociales dans un corporatisme à la française. L’année précédente, le 16 août 1940, le gouvernement de collaboration publiait une loi interdisant les confédérations syndicales. Il fallait que les intérêts particuliers des classes sociales ne puissent s’exprimer. En 1937, l’État accordait un jour férié, de fait les fonctionnaires n’auraient plus à faire grève pour manifester le 1er mai. Déjà le 1er mai 1921 était déclaré par l’Action française, ennemis du syndicalisme, les prémices de la co-gestion telle que pratiquée aujourd’hui chez nos voisins allemands. Vingt ans plus tard, sous l’œil attentif de l’armée allemande, la Charte du Travail établit un système de corporations ouvrières et patronales intégrées au sein même de l’Etat de Vichy.

A la libération, tout cet édifice, déjà chancelant, fut balayé.


La date, le muguet, l’églantine ?

L’églantine, cette rose sauvage symbole de la Révolution française, connaît un sérieux rival, le muguet, qui a pour lui de fleurir juste au Premier mai. Dès 1913, les artistes vont le cueillir dans les bois de Chaville… et les midinettes en raffolent. Après la Première Guerre, la grande presse organise la promotion systématique du muguet blanc contre la rouge églantine, tout comme la presse allemande encourage l’edelweiss et la Démocratie chrétienne italienne l’œillet blanc…

C’est sous Pétain, pendant le régime de Vichy que le muguet détrônera finalement l’églantine, que personne ne songera plus à remettre à l’honneur ensuite. Il est vrai que le Premier mai, fête urbaine aux allures champêtres, est tributaire de l’environnement : l’urbanisation et le remembrement font disparaître les haies qui fournissaient aux habitués des “barrières” leur églantine, tandis que le muguet se cultive, et se vend…

Cependant le 1er mai restera férié et la grève sera rendue impossible ce jour-là.

Beaucoup de personnes, de politiques ont dénaturé cette journée à commencer bien sûr par le gouvernement de Vichy qui avait pour devise : travail, famille, patrie. En tout état de cause il est plus que déplorable pour ne pas dire scandaleux que les partis politiques et quel qu’ils soient, récupèrent cette journée symbole de commémoration des travailleurs car cette journée n’appartient qu’à eux seuls.

Le 1er mai est donc une journée de commémoration, de revendications.Le 1er mai est une journée de lutte internationale.

Evaluation et formation des directeurs

Evaluation et formation des directeurs

Dans le droit fil de la loi Rilhac et du décret du 14 août 2023, le ministère vient de publier deux textes règlementaires relatifs à la direction d’école :

  • la circulaire du 20 mars 2024 relative aux modalités d’évaluation des directeurs d’école ;
  • l’arrêté du 21 mars 2024 portant organisation de la formation des directeurs d’école.

Rappelons que le décret du 14 août 2023 relatif aux directeurs d’école précise : « Les directeurs d’école sont évalués au plus tard après trois ans d’exercice dans leurs fonctions puis au moins une fois tous les cinq ans. L’évaluation est conduite par l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription dont ils dépendent. Elle donne lieu à un entretien portant sur la mission spécifique de directeur d’école et sur ses conditions d’exercice. Cet entretien fait l’objet d’un compte rendu écrit. »

La circulaire précise que : « L’entretien professionnel s’effectue sans préjudice des rendez-vous de carrière organisés au titre de leur appartenance au corps des professeurs des écoles. Si, sur une même année scolaire, un rendez-vous de carrière et un entretien professionnel sont programmés, l’entretien professionnel est reporté à l’année suivante. »

La circulaire confirme que l’évaluation des directeurs est distincte des rendez-vous de carrière. Elle ne permettra donc pas, contrairement à ceux-ci, une accélération de carrière.

Pourtant, la mise en oeuvre de cet entretien n’est pas sans rappeler celle des rendez-vous de carrière :

  • le directeur serait informé avant le début des vacances d’été de la programmation d’un entretien professionnel pour l’année scolaire à venir ;
  • la date de cet entretien lui serait notifiée au plus tard quinze jours calendaires avant la date de celui-ci. A noter cependant que cet entretien se déroulerait en dehors des heures de classe ;
  • le directeur évalué pourrait effectuer des remarques par écrit voire un recours hiérarchique suite à cette évaluation ;

Dans une situation où les contre-réformes successives et les suppressions de postes aboutissent à la territorialisation de l’Ecole publique et à la dégradation des conditions de travail de tous les personnels et notamment les directeurs, ceux-ci seraient évalués par écrit, à l’aide d’un formulaire spécifique, sur leurs :

  • compétences pédagogiques (animation, pilotage, coordination des projets et de l’équipe pédagogique) ;
  • compétences relationnelles avec les familles, les représentants légaux des élèves ;
  • compétences relationnelles avec les représentants élus des parents d’élèves, les partenaires de l’école (élus, associations) ;
  • compétences organisationnelles relatives au fonctionnement de l’école.

Alors que les directeurs, comme tous les autres enseignants, sont déjà évalués dans le cadre de leurs rendez-vous de carrière, quel est donc l’objectif de cette évaluation spécifique sinon de les maintenir sous pression, d’accélérer la transformation des directeurs d’école en managers chargés d’appliquer les contre-réformes ministérielles au sein d’une école territorialisée et, le cas échéant, de les retirer de leur poste comme le permet le décret du 14 août 2023 (« Les instituteurs et professeurs des écoles nommés dans l’emploi de directeur d’école peuvent se voir retirer cet emploi par le directeur académique des services de l’éducation nationale dans l’intérêt du service. ») ?

C’est d’ailleurs dans cette même logique que l’arrêté du 21 mars 2024 rajoute des thèmes dans la formation des directeurs :

  • « l’accessibilité de l’école pour les élèves à besoins éducatifs et pédagogiques particuliers » au moment où 23 000 élèves à besoin particuliers sont privés d’une place en établissement social ou médico-social à laquelle ils ont pourtant droit ;
  • « en lien avec les autorités administratives compétentes, la prise de décision visant à assurer la sécurité des personnes et des biens, l’hygiène et la salubrité de l’école sur le temps scolaire » afin de rendre, par délégation de compétences, le directeur responsable des mesures de sécurité dans l’école !

Par ailleurs, cet arrêté met en oeuvre de l’article 8 du décret du 14 août 2023 qui stipule : « Pour être nscrits sur la liste d’aptitude, les instituteurs et les professeurs des écoles qui n’ont pas déjà bénéficié d’une formation au titre de l’exercice des fonctions de directeur d’école doivent avoir suivi une formation de préparation à la fonction de directeur d’école. »

Comme le dénonçait le SNUDI-FO, il s’agit de mettre en place une formation préalable à l’inscription sur la liste d’aptitude qui crée donc une condition supplémentaire pour pouvoir y être inscrit.

L’arrêté du 21 mars indique : « La durée de la formation obligatoire préalable à l’inscription sur la liste d’aptitude est fixée à trois jours. » Il ne précise pas si cette formation a lieu sur temps de classe, dans le cadre des 18h de formation contenues dans les 108h annualisées, en dehors des 108h…

Au moment où ses réformes sont rejetées par la grande majorité des personnels et des parents d’élèves, la ministre confirme donc, au travers de l’évaluation et de la formation des directeurs, sa volonté d’avancer pas à pas vers un statut de directeur, de transformer ceux-ci en contremaîtres dociles chargés de mettre en oeuvre les contre-réformes… et de les accabler de toujours plus de tâches !

Le SNUDI-FO demande le retrait de la loi Rilhac, du décret du 14 août 2023, de la circulaire du 20 mars 2024 mettant en oeuvre l’évaluation des directeurs et de l’arrêté du 21 mars 2024 sur la formation des directeurs.

Les directeurs n’ont pas besoin d’évaluation spécifique ou d’un statut particulier mais d’une augmentation des quotités de décharges, d’une réelle revalorisation (100 points d’indice pour tous), d’une aide administrative statutaire et d’un allègement des tâches.

Concours et formation des enseignants : un projet inacceptable !

Concours et formation des enseignants : un projet inacceptable !

Dans son discours du 5 avril, le président de la République a annoncé la mise en place d’« écoles normales du XXIe siècle ». Rien de plus trompeur que cette formule publicitaire, qui cache en réalité la poursuite de la destruction de la formation disciplinaire des enseignants et des concours eux-mêmes.

Le projet qui circule de manière officieuse depuis quelque temps rompt certes avec la réforme Blanquer de 2021, qui a aggravé une « masterisation » dont on connaît les conséquences : étudiants se détournant massivement de la profession enseignante, baisse accélérée du nombre de candidats aux concours, baisse du nombre de titularisations et contractualisation accrue des nouveaux enseignants. Il ne rompt cependant pas avec la volonté de liquider et la formation des enseignants et les concours eux-mêmes.

S’il prévoit de placer le concours à Bac+3, le projet maintient la « masterisation » de la formation des enseignants. Issue de la réforme de 2008-2009, la masterisation avait été contestée par toutes les AG qui s’étaient tenues alors. C’est le maintien d’une titularisation conditionnée à l’obtention du master.

C’est le maintien d’un véritable parcours du combattant pour les apprentis enseignants, avec des exigences multiples venues de toute part : mémoire de recherche, mémoire professionnel, rapports de stages, etc. La FNEC FP-FO maintient sa revendication d’abrogation.

Alors que le projet officieux comme le discours du président Macron évoquaient une rémunération minimaliste à 1400 € en 1e année de master, l’annonce officielle est en définitive celle d’une rémunération à 900 € à temps plein ! S’agit-il encore de fonctionnaires sous statut recrutés par concours ?

Le projet prévoit que les étudiants qui suivraient des licences « PPPE » (parcours préparatoire au professorat des écoles) et obtiendraient de surcroît des certificats complémentaires délivrés directement par le M.E.N. soient dispensés du passage des épreuves d’admissibilité (« l’écrit »). C’est une baisse aggravée des exigences dans le recrutement des maîtres et l’instauration officielle de l’inégalité d’accès au concours. Plus encore, un quota de dispensés est même fixé : 80 % !

Les étudiants seraient ainsi contraints d’être inscrits dès Bac+1 en licence PPPE, donc de choisir cette orientation dès la terminale (sans certitude au demeurant de l’avoir, Parcoursup oblige). Est ainsi en réalité programmée la réduction programmée du vivier des candidats au concours de PE.

Sous couvert de « pluridisciplinarité », les licences PPPE n’attesteraient en réalité de la maîtrise d’aucune discipline. Ces formations n’auraient d’universitaires que le nom, puisqu’elles seraient soumises à un « cahier des charges » imposé. Les « savoirs fondamentaux » n’y représenteraient que 50 % de l’enseignement, le reste étant constitué de stages, de l’inculcation idéologique de ce que le gouvernement du moment considère comme étant les « valeurs de la République » ou de « sciences cognitives ».

Pour ceux qui ne réussiront pas le concours, elles rendront de plus presque impossible toute
poursuite d’études en master.

Pour l’accès aux concours du second degré, sont annoncés des « modules », dont le contenu est là aussi imposé et qui viendront prendre place au cœur des licences disciplinaires existantes. Il est prévu qu’ils accaparent la moitié du volume horaire en 2e et 3e année de licence. Si ces modules sont mis en place, c’est donc une coupe franche dans les enseignements disciplinaires de licence.

Faute de dotations budgétaires, puisque tout se fait « à coût constant », beaucoup d’universités ne pourraient pas mettre en place de tels modules en parallèle des enseignements disciplinaires habituels. En ce cas il faudrait donc choisir : ou bien sacrifier la licence disciplinaire, ou bien supprimer la préparation au CAPES (et concours assimilés).

Affaissement disciplinaire des épreuves de CAPES : Les épreuves mêmes des CAPES et concours assimilés conserveraient un format où la priorité est donnée à des attentes non disciplinaires, en particulier au niveau de l’oral, la conformation aux attentes hiérarchiques ou aux modes pédagogiques prévalant sur la maîtrise des disciplines. L’affaiblissement disciplinaire serait plus prononcé encore dans les filières où existent des programmes thématiques requérant des enseignements et des perfectionnements méthodologiques spécifiques, notamment en lettres, langues et sciences humaines.

Ce projet inacceptable s’inscrit totalement dans les annonces du ministre Guerini pour la liquidation des statuts de corps et du Statut général de la Fonction publique

La FNEC-FP FO revendique l’ouverture de négociations sur les revendications :
➢ Abandon de la masterisation et particulièrement du master d’enseignement « MEEF »
➢ Recrutement par concours après Licence (Bac + 3/Bac + 4 pour les agrégés) avec une véritable formation professionnelle rémunérée sous statut de fonctionnaire à plein temps et la reconnaissance d’une équivalence Bac+5 après titularisation
➢ Respect de la qualification acquise par le diplôme national de Licence ; égalité face aux concours de tous les diplômés de Licence

Acte 2 de l’Ecole inclusive : vote majoritaire CONTRE le démantèlement des établissements sociaux et médico-sociaux

Acte 2 de l’Ecole inclusive : vote majoritaire CONTRE le démantèlement des établissements sociaux et médico-sociaux

Lors du Conseil Supérieur de l’Education du 3 avril, le ministère a présenté un projet de décret fixant les modalités de fonctionnement en « dispositif intégré » des établissements et services médico-sociaux (ESMS) qui signeraient une convention cadre au niveau départemental. Concrètement, les personnels des ESMS seraient chargés de coacher les enseignants ou de prendre en charge des élèves notifiés au sein des établissements scolaires.

Rappelons que 23 000 élèves sont en attente d’une place d’un établissement spécialisé, et que le coût de la scolarité dans un ESMS est 5 fois plus cher qu’une scolarité ordinaire.

Alors que le manque de personnels dans ces établissements est criant, on peut d’ores et déjà prévoir une déperdition des moyens puisque les personnels des ESMS devront se déployer sur davantage de sites à moyens constants. Par ailleurs, la prise en charge dans ces établissements par un personnel pluridisciplinaire (éducateur, infirmier, psychologue, psychiatre, kinésithérapeute…) ne peut pas toujours avoir lieu au sein des écoles, et doit parfois avoir lieu en urgence.

Les Equipes de Suivi de Scolarisation (ESS) seront au centre des évolutions des modalités de mise en oeuvre du dispositif puisqu’il ne sera plus nécessaire de passer par la CDAPH, ce qui va, de fait, multiplier les ESS. Et tout cela sans décharge supplémentaire pour les directeurs d’écoles, sans poste supplémentaire pour assurer le remplacement des enseignants qui y participeront.

Pour la FNEC FP-FO, ce décret n’a rien à voir avec la mise en oeuvre d’une politique d’inclusion qui répondrait aux besoins spécifiques de chaque personne en situation de handicap. La pédagogie ne peut se substituer aux soins.

Ce vote majoritaire est à mettre en lien avec l’immense colère des personnels confrontés aux situations catastrophiques liées à l’inclusion systématique, avec la souffrance des personnels et des familles sans solution pour leur enfant. Depuis des années, ils disent : « Ça suffit ! Assez des économies sur le dos des élèves les plus fragiles ! » C’est ce qu’ils ont dit par milliers dans les grèves et les manifestations comme le 25 janvier sous les fenêtres de la ministre. C’est ce qu’ils disent dans les réunions syndicales et les stages sur l’inclusion organisés par FO, dans les motions d’écoles, dans les prises de position…

C’est une bataille que nous allons amplifier. La FNEC FP-FO appelle les personnels à se réunir dans les écoles, à participer aux réunions syndicales, à prendre position pour le retrait de ce texte et établir les revendications.

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