Le ministre veut mettre en place une prime individualisée, comme dans les entreprises privées ! Augmentation des salaires pour tous sans contrepartie !
E. Macron et P. Ndiaye étaient à Aix-en-Provence, lundi 5 décembre, pour vanter les mérites du Conseil National de la Refondation, notamment de son volet éducation. Le même jour, le ministère envoyait un projet de décret « instituant une indemnité pour mission d’innovation pédagogique allouée aux personnels intervenant dans un projet relevant du « fonds d’innovation pédagogique ». Mais, à la demande de l’ensemble des syndicats (FNEC FP-FO, FSU, Unsa, CGT, CFDT, Snalc), le ministère a dû retirer le texte de l’ordre du jour du Comité Technique ministériel du 13 décembre.
Il y est précisé que « le recteur d’académie détermine les décisions individuelles d’attribution de cette indemnité, en fonction de l’importance effective et des conditions d’exercice de la mission concernée, pour des montants annuels de 250 €, 500 €, 750 €, 1 000 €, 1 250 €, 1 500 €.
La carotte du Fonds d’Innovation Pédagogique n’était visiblement pas assez grosse pour que les personnels s’engagent dans les « projets innovants » du ministre Ndiaye.
Une prime individualisée, comme dans les entreprises privées Il s’agit maintenant d’instituer un système de primes « au mérite », à l’image de ce que l’on peut voir dans certaines entreprises privées. La hiérarchie aurait ainsi toute latitude pour conditionner une partie substantielle de la rémunération (jusqu’à 1500 € annuel, soit 125€/mois) de manière individualisée et totalement discrétionnaire.
L’attribution et le montant de cette prime pourraient également être liés à des tâches supplémentaires puisque, comme le précise le guide de dépôt des projets : « Ces dépenses peuvent également financer es actions intervenant au-delà du strict temps scolaire… »
Ainsi, dans un contexte d’austérité généralisée et d’effondrement du pouvoir d’achat, le ministre entend rémunérer les personnels en fonction de leur « investissement » dans des « projets innovants » élaborés avec les « partenaires » (élus, associations, parents, élèves…) qui seraient également associés à leur valuation.
Cette indemnité pour mission d’innovation pédagogique, c’est : – Une prime à la territorialisation de l’Ecole et à sa déréglementation ! – Une prime pour être lié à un contrat d’objectif fixé avec les élus territoriaux, les représentants de parents, les associations, les élèves… – Une prime pour accepter la remise en cause de sa liberté pédagogique, de son statut ! Augmentation des salaires de tous les personnels, sans contrepartie !
La FNEC FP-FO prend acte du retrait de l’examen de ce texte de l’ODJ du prochain CT ministériel et revendique l’abandon définitif de cette indemnité pour mission d’innovation pédagogique. Elle exige que la totalité de l’enveloppe budgétaire, qui doit être réabondée car le compte n’y est pas, soit consacrée à l’augmentation de tous les personnels, sans contrepartie !
La FNEC FP-FO invite les personnels à refuser ces concertations, qui n’ont aucun caractère obligatoire, et à se réunir pour construire le rapport de force pour gagner sur les revendications, en particulier salariales !
Concertation sur l’attractivité et la revalorisation du métier enseignant : des propositions inacceptables !
Le ministère a réuni trois groupes de travail avec les organisations syndicales représentatives pour discuter de « l’attractivité et la revalorisation du métier enseignant ». On pouvait discuter de tout… sauf d’une chose : la répartition de l’enveloppe budgétaire… 635 millions sont consacrés à la « revalorisation sans contrepartie », réservée aux enseignant dans la première moitié de carrière ; 300 millions sont consacrés à rémunérer des « missions complémentaires » !
Autant dire travailler plus pour perdre moins ! Inacceptable !
Rappelons que le budget de l’Education qui, outre cette « revalorisation » indigente, prévoit 2000 suppressions de postes d’enseignants et un fond d’innovation pédagogique pour engager une logique de territorialisation de l’Ecole comme à Marseille, n’a pas été discuté une seule minute à l’assemblée nationale, puisque le gouvernement a brandi le 49-3 dès l’introduction des débats !
« Revalorisation sans contrepartie » pour qui ?
Malgré nos questions, le ministère nous laisse dans le flou le plus total. Qui exactement serait concerné par cette « revalorisation sans contrepartie » ? A quelle hauteur ? Indiciaire ou indemnitaire ? Les réponses à ces questions seraient reportées mi-décembre, autant dire après les élections professionnelles… Peut-être ne faut-il pas trop exposer les organisations syndicales qui prêtent une oreille attentive aux propositions ministérielles…
Bilan de PPCR
Le ministère a également souhaité faire un point sur le déroulement de carrière et en particulier sur les conséquences du Protocole Parcours professionnels, Carrières et Rémunérations (PPCR). La FNEC FP-FO n’a pas partagé l’enthousiasme débordant des organisations syndicales qui ont voté pour PPCR (FSU, UNSA, CFDT). La FNEC FP-FO, qui a voté contre PPCR, a pointé le gel du point d’indice et la perte de pouvoir d’achat sans précédent que nous vivons depuis la mise en place de PPCR, l’arbitraire de l’évaluation lors des rendez-vous carrière (que ce soit pour les « boost » d’un an des deux premiers rendez-vous ou pour le passage à la hors classe) et le fait du prince de la classe exceptionnel, grade très majoritairement fonctionnel et dont l’accès repose presque exclusivement sur l’appréciation discrétionnaire de la hiérarchie.
Récompenser les « meilleurs agents »
Fait cocasse : une organisation favorable au PPCR s’est insurgée concernant un passage du document de l’administration qui précisait : « les deux 1ers RDV de carrière peuvent pour les meilleurs agents entraîner une bonification d’ancienneté », indiquant que la formulation « meilleurs agents » n’était pas adaptée puisque le quota de promotion était fixé à 30 %. Fort juste ! Il n’en reste pas moins que c’est ce que prévoit le décret PPCR : 30 % d’heureux élus « meilleurs agents » par la hiérarchie et 70 % qui ne sont pas les « meilleurs agents » et sont promus au rythme le plus lent…
L’appréciation arbitraire et gravée dans le marbre pour le passage à la Hors Classe, ça suffit !
A noter : en Mayenne, le SNUDI-FO a obtenu dès son entrée en CAPD en 2019, la possibilité de révision du 3ème avis PPCR.
Fait moins cocasse : le ministère indique qu’il réfléchit à un quatrième rendez-vous carrière. La FNEC FP-FO a indiqué que les personnels n’étaient pas demandeurs d’un quatrième rendez-vous carrière mais que certains collègues mal évalués lors du troisième rendez-vous carrière souhaitent être réévalués.
Rappelons-le, cette appréciation du troisième rendez-vous carrière est un couperet puisqu’elle est gravée dans le marbre et peut retarder d’au moins 6 ans l’accès à la hors classe par rapport à un collègue bien évalué… La FNEC FP-FO revendique donc que les collègues qui le demandent puissent voir leur appréciation réévaluée et prise en compte uniquement si c’est à la hausse. A notre grande stupéfaction, la FSU s’est opposée catégoriquement à cette demande qui semble pourtant tombée sous le sceau du bon sens, indiquant que le caractère pérenne de l’appréciation du 3ème rendez-vous carrière était un aspect fondamental de PPCR…
Non au contingentement à 10 % du corps pour la classe exceptionnelle
La FNEC FP-FO a enfin revendiqué l’arrêt du contingentement à 10 % des effectifs du corps pour la classe exceptionnelle. En effet, cette clause inacceptable va entrainer un blocage total de l’accès à la classe exceptionnelle puisqu’il faudra attendre pour chaque promu potentiel un départ en retraite !
Des propositions concernant les « missions complémentaires » inacceptables
Le second volet « mission complémentaire » était lui bien plus instructif… Dans la logique du « pacte » du ministre Ndiaye, il s’agit d’utiliser la question de la « revalorisation » pour mettre en œuvre les orientations déjà déclinées dans le « Grenelle » du ministre Blanquer qui visent instituer un management de type privé basé sur l’engagement et les résultats. Ainsi, ce n’est plus l’Etat qui a des obligations d’instruction des élèves, en créant les postes nécessaires, en remplaçant les personnels absents, en formant les personnels… C’est aux personnels de trouver eux-mêmes les solutions, ce qui leur permettra de perdre un peu moins de salaire.
Cette logique se décline en trois parties :
1- L’appui à la réussite des élèves et la continuité des enseignements
Il est question de rémunérer les personnels s’ils remplacent leurs collègues absents dans le second degré (c’est pour le ministère une question centrale puisque seulement 8 % des remplacements sont actuellement assurés de cette manière), s’ils accompagnent les élèves (aide aux devoirs, « vacances apprenantes », école ouverte), s’ils participent à l’orientation, s’ils organiser des liens inter degrés… La FNEC FP-FO est revenue sur les propos du ministre concernant la surveillance des élèves à midi, l’implication des enseignants dans le périscolaire ou l’extrascolaire et a demandé des explications. Le ministère n’a donné aucune réponse précise.
2- La formation continue des enseignants et leur développement professionnel
Le ministère prévoit tout simplement de généraliser la formation continue des enseignants pendant les vacances !
3- Favoriser et reconnaître la participation des enseignants aux actions de pilotage et de coordination
Le ministère prévoit de « renforcer la coordination des équipes d’enseignants par disciplines et par niveaux » et de « reconnaitre et valoriser l’implication dans les projets d’établissement ou d’école. » Le ministère propose donc une logique de contrats d’objectifs et de caporalisation, déjà mise en place avec de nouvelles fonctions (lettre de missions pour les directeurs avec la loi Rilhac, enseignants chargés de missions d’inspection, coordinateurs, référents harcèlement, laïcité, culture…).
« Valoriser l’implication dans les projets », c’est instituer une part de rémunération « au mérite », en fonction de l’implication dans les « projets innovants », prônés par le président Macron et le ministre Ndiaye, comme à Marseille, avec fond d’innovation pédagogique et rémunération complémentaire à la clé, en totale contradiction avec le cadre national de l’Ecole de la République ! La FNEC FP-FO a demandé comment cette « implication » serait évaluée ? Par qui ? Selon quelles modalités (école par école comme pour la part variable de la prime REP+, ou individuellement) ? Les évaluations d’écoles et d’établissements seraient-elles utilisées à cette fin ? Le ministère a botté en touche face à ces questions, renvoyant là-aussi la discussion à la mi-décembre…
Une déclaration de guerre !
Pour la FNEC FP-FO, ces annonces constituent une déclaration de guerre. La FNEC FP-FO a réaffirmé sa totale opposition au principe d’individualisation des rémunérations et des carrières et a demandé, à nouveau, que la totalité de l’enveloppe, qui doit être revue à la hausse car le compte n’y est pas, soit utilisée pour améliorer la grille indiciaire de la totalité des collègues, sans contrepartie.
La FNEC FP-FO invite tous les personnels à se réunir pour la défense des revendications et en premier lieu les salaires. La FNEC FP-FO, avec sa fédération de fonctionnaires et sa confédération, exige l’ouverture immédiate d’une véritable négociation pour l’augmentation du point d’indice avec une clause de revoyure compte tenu de l’inflation galopante.
Les écoles signataires : Juvigné, Michelet Laval, Pommerieux, Craon, Chérancé, Bouchamps les Craon, Marcillé La Ville, Martigné sur Mayenne, Ruillé Froid-Fond, Villiers Charlemagne, Châtillon sur Colmont, Saint Denis d’Anjou élémentaire, Changé, La Selle Craonnaise, Saint Loup du Dorat, Saint Denis de Gastines, Cossé en Champagne, Mézangers, école Alain Laval, Montourtier, Bais, Ballots, Moulay, La Croixille, La Brûlate, Cossé le Vivien Maternelle, la Senelle élémentaire Laval, Congrier, Montaudin, Saint Céneré, Contest, Saint Germain le Guillaume, la Bigottière, RPI Le Ham Loupfougères, Louis Pergaud élémentaire Laval, Saint Hilaire du Maine, Bouessay…
Nous, enseignants refusons les évaluations d’école qui se généralisent depuis septembre 2022. Nous considérons ces évaluations comme une remise en cause de nos statuts et du fonctionnement même de l’École Publique.
Ce dispositif, expérimenté depuis plusieurs années en Mayenne, prévoit deux étapes : une auto-évaluation et une évaluation externe, s’apparentant à un audit.
L’évaluation d’école prévoit entre autres, questionnaires aux parents, aux élèves, au périscolaire, document d’auto-positionnement, avis des élus, rédaction d’un rapport d’auto-évaluation par les enseignants, visites d’une commission d’évaluation (IEN et directeur externe, principal d’un collège, voire même directeur de centre de loisirs…).
Cette commission d’évaluation rendra un rapport d’inspection contraignant le Projet d’école, le PEDT et les formations et donnera des objectifs à atteindre dans les 5 ans !
Ces évaluations d’école découlent directement des réformes Blanquer (« Ecole de la Confiance », Grenelle de l’Education…) et de l’accompagnement « Parcours de Carrière ». Elles pourront avoir une incidence sur notre déroulement de carrière.
Nous refusons d’être évalués par les parents, les élus, le personnel municipal, les élèves ou encore les agents du périscolaire.
Nous refusons la mise en concurrence des écoles au profit d’une école des territoires qui n’est pas garante de l’égalité.
Nous réaffirmons la liberté pédagogique individuelle de chaque enseignant sur des programmes nationaux.
Nous refusons la mascarade d’auto-évaluation calquée sur le management d’entreprise.
Nous refusons un investissement chronophage dans la mise en œuvre de ces évaluations au détriment de nos missions d’enseignement.
Nous refusons l’avancement au « mérite »
Nous refusons cette stratégie du leurre. Ces évaluations d’écoles ne répondent en rien à nos besoins et revendications.
Nous alertons sur les conséquences d’une telle évaluation qui conduit à la définition d’objectifs, à la « contractualisation d’objectifs », à la territorialisation de l’école contraire à l’idée même du service public.
Aucun décret, aucun texte réglementaire ne nous contraint à accepter ces évaluations d’école.
Pour toutes ces raisons, nous refusons de rentrer dans ce dispositif d’évaluation d’école, et nous appelons chaque enseignant, chaque école du département à refuser cette proposition.
Les écoles signataires : Juvigné, Michelet Laval, Pommerieux, Craon, Chérancé, Bouchamps les Craon, Marcillé La Ville, Martigné sur Mayenne, Ruillé Froid-Fond, Villiers Charlemagne, Châtillon sur Colmont, Saint Denis d’Anjou élémentaire, Changé, La Selle Craonnaise, Saint Loup du Dorat, Saint Denis de Gastines, Cossé en Champagne, Mézangers, école Alain Laval, Montourtier, Bais, Ballots, Moulay, La Croixille, La Brûlate, Cossé le Vivien Maternelle, la Senelle élémentaire Laval, Congrier, Montaudin, Saint Céneré, Contest, Saint Germain le Guillaume, la Bigottière, RPI Le Ham Loupfougères, Louis Pergaud élémentaire Laval, Saint Hilaire du Maine…
Le SNUDI-FO met à votre disposition deux journaux spéciaux distribués depuis quelques semaines dans les écoles du département.
Le syndicat alerte depuis des années sur ces expérimentations, et plus particulièrement depuis des mois, puisqu’il est prévu leur institutionnalisation à la prochaine rentrée. Nous devons organiser la résistance face à ce qui s’annonce comme la prochaine disposition managériale imposée à tous, dans la ligne du PPCR et du Grenelle. Le SNUDI-FO 53 met à disposition des motions d’école à faire adopter, et rappelle que ces évaluations d’école sont encore strictement facultatives.
Pour être destinataire de ces journaux dans votre école, sollicitez un correspondant de secteur du SNUDI-FO.
Evaluations d’école de Blanquer : Organisons la mobilisation pour bloquer une des pièces maîtresses du puzzle du Grenelle, pour ne pas mettre en œuvre les évaluations d’école !
Alors que le Ministère maintient le cap de l’évaluation de 20% des écoles tous les ans et qu’il a publié son guide national, le SNUDI-FO continue d’informer les personnels sur les enjeux d’un tel dispositif et aide à la construction de la mobilisation pour le mettre en échec.
Ces évaluations découlant de la loi Blanquer et articulées à toutes les contre-réformes du Grenelle-PPCR du ministre (accompagnement permanent des personnels, fusion des corps d’inspection, loi Rilhac, expérimentation marseillaise…) font largement écho aux propos du président Macron qui souhaite lier la rémunération aux résultats des élèves :
« On sait bien que dans une école on va avoir un professeur qui va changer les résultats des élèves et un autre non. On doit se donner les moyens de le mesurer. Cette transparence est bonne. Je veux la généraliser. » « On va payer mieux ceux qui sont prêts à faire plus d’efforts ». « J’assume plusieurs systèmes de rémunération car ils (les enseignants) ne font pas tous la même chose. »
Rappelons que ces évaluations, composées d’une auto-évaluation et d’une évaluation externe, seront co-animées par le directeur d’école et le directeur du périscolaire (avec accord du maire) et que les parents et élèves devront être partie prenante !
Les personnels n’acceptent pas les évaluations d’école et s’organisent pour les refuser !
Les personnels n’acceptent pas ce dispositif visant à imposer les méthodes du privé au sein de l’Ecole publique.
Ainsi, à Paris, le SNUDI-FO, le SNUipp-FSU, SUD Education, la CGT Educ’action et la CNT exigent via une pétition commune l’abandon pur et simple de ces évaluations expliquant « que ce qui est présenté s’apparente à ce qui est appelé « audit » dans le secteur privé » et « ces évaluations portent en elles un risque de casse du cadre national avec la multiplication de projets spécifiques à chaque école, ce qui n’est pas sans rappeler l’expérimentation marseillaise ».
En Haute-Garonne, face à la volonté de l’IEN de la circonscription de Lanta d’imposer des évaluations d’école (évaluation de l’école par les parents et les élus, auto-évaluation des enseignants eux-mêmes, rapport d’une commission composée d’un IEN, d’un autre directeur et d’un principal de collège qui servira de support au projet d’école en lien avec le PEdT…), 30 enseignants représentant 11 écoles de cette circonscription, réunis avec le SNUDI-FO, décident d’un appel aux collègues à refuser de participer à ce dispositif.
Dans le Val-de-Marne, les collègues de trois écoles de La Queue-en-Brie à qui l’IEN a tenté d’imposer une évaluation d’école, ont refusé cette demande. L’IEN n’avait pourtant pas lésiné sur les promesses démagogiques pour faire passer la pilule : suppression des animations pédagogiques en 2022-2023, envoi de 19 remplaçants sur l’école le 12 mai pour que les personnels établissent un pré-rapport… Les syndicats SNUDI-FO et SNUipp-FSU ont demandé audience à l’IEN.
Le SNUDI-FO rappelle que rien ne permet d’imposer ces évaluations d’école aux personnels car celles-ci ne figurent ni de près ni de loin dans nos obligations règlementaires de service. Le SNUDI-FO appelle donc les enseignants à saisir le syndicat et à refuser collectivement de les mettre en place.
Le SNUDI-FO invite les personnels à se réunir avec le syndicat pour discuter des moyens de faire aboutir les revendications. Le SNUDI-FO exige : – L’abandon des évaluations d’école et de toutes les contre-réformes contenues dans le Grenelle du ministre Blanquer ! – Le retrait de l’accompagnement permanent PPCR ! – L’abandon de l’expérimentation marseillaise, que le président-candidat M. Macron entend généraliser pour privatiser l’Ecole publique !
Dans la période qui s’ouvre, face à la poursuite et l’accélération à venir de la destruction de nos droits comme de tous les acquis sociaux, le SNUDI-FO entend préparer immédiatement le rapport du force nécessaire, si possible dans l’unité syndicale, pour résister et bloquer les offensives gouvernementales contre notre statut et l’Ecole publique.
Le ministre a publié fin janvier le guide national pour les évaluations d’école. Tout y est explicité et confirme l’analyse du SNUDI-FO communiquée depuis plusieurs années à la profession. Au début expérimentées, ces évaluations d’écoles deviennent institutionnelles avec l’accompagnement collectif PPCR aggravé avec le Grenelle du ministre Blanquer.
Pour tenir l’objectif d’évaluer toutes les écoles tous les 5 ans, des regroupements d’écoles auront lieu sur un mode vertical (flux d’élèves) ou horizontal (réseaux d’écoles, même commune, etc.). Les évaluateurs externes, communs aux écoles du regroupement, étudieront les évaluations de chaque école avant d’arrêter les modalités les plus adaptées à l’évaluation du regroupement …
Pour les écoles qui sont concernées dès cette année par une évaluation d’école, le SNUDI-FO 53 propose cette motion-type, à adapter selon votre situation, à envoyer à votre IEN avec copie au syndicat. Sollicitez vos représentants FO pour être aidé et conseillé dans votre démarche collective.
Les maires sollicités pour participer à l’auto-évaluation d’école
C’est bien la territorialisation extrême qui est visée par ces évaluations d’école, les maires étant sollicités pour participer à l’auto-évaluation, celle-ci étant co-dirigée par le directeur d’école et le directeur du périscolaire si accord des élus. Le PEDT servira le cas échéant de point d’appui pour l’évaluation…
A savoir : En Mayenne, des IEN ont déjà fait participer des parents d’élèves à l’évaluation d’école, en présence d’élus ! Quelques exemples concrets en Mayenne : le directeur ou la directrice se retrouve face à des parents qui critiquent ouvertement les modes d’évaluation des élèves ; un élu qui considère que la communication avec les enseignants n’est pas suffisamment bonne ou « constructive »… Certains de ces entretiens se sont parfois déroulés avec 2 IEN (dont l’IEN de la circonscription) les représentants de parents, des élus en présence d’enseignants ! Lors de ces entretiens des IEN lancent des questions très déstabilisantes aux collègues en présence des parents et des représentants municipaux. Mais ce n’est pas tout : Préparation de l’évaluation d’école en amont avec une auto-évaluation parfois lourde et infantilisante, présence de l’IEN en conseils de maitres, de cycle, injonction de l’IEN à communiquer sur l’accompagnement en conseil d’école… Cela pourrait impacter le rendez-vous de carrière (inspection) de chaque enseignant par la suite.
« Les parents et élèves, parties prenantes »
L’évaluation engage « l’ensemble des parties prenantes, y compris les élèves dans la compréhension des enjeux, des actions menées, des décisions prises et de leur impact, et doit faire sens pour tous. » « Toutes les parties prenantes doivent participer à l’auto-évaluation dans tous les domaines : enseignants, AESH, personnels de la collectivité, parents, élèves…» ! C’est la porte ouverte à toutes les pressions possibles !
L’évaluation d’école comme base du projet d’école
« Les travaux menés (…) ont vocation à conduire à une actualisation ou renouvellement du projet d’école ». Les éléments émanant des rapports d’auto-évaluation et d’évaluation externe auront vocation à devenir la base du projet d’école qui, articulé à la loi Rilhac et à la mise en place de conseil d’école décisionnaire, permettra aux parents et élus d’imposer des choix que le directeur sera chargé de mettre en oeuvre.
Un rapport d’auto-flagellation…
La méthode proposée pour l’auto-évaluation est que l’école réponde à une multitude de questions effarantes sur 4 domaines : apprentissages, suivi des élèves et enseignement / bien-être des élèves et climat scolaire / acteurs et fonctionnement de l’école / école dans l’environnement institutionnel et partenarial.
Le rapport devra faire état de la méthode retenue, des analyses et réflexions, d’une appréciation sur l’école, d’axes de développement avec un plan d’action (indicateurs et calendrier), des besoins de formation et d’une appréciation générale. Au sortir de cette évaluation d’école, les personnels auront donc des comptes à rendre dans le cadre de contrats d’objectifs qui s’imposeront !
Pour une mise au pas des personnels avec l’accompagnement collectif PPCR obligatoire
« L’évaluation externe vise à identifier les forces (de l’école), ses faiblesses et à s’appuyer sur son potentiel pour explorer les marges de manoeuvre et de progrès. » Dans le cadre de l’auto-évaluation, les personnels doivent déterminer leurs besoins de formation et accompagnement… Il s’agit de l’accompagnement collectif PPCR que vont se voir imposer les personnels avec des formations obligatoires et une remise en cause de la liberté pédagogique…
Bloquer la mise en place de ce dispositif, c’est bloquer la machine de guerre qu’est le Grenelle-PPCR du ministre Blanquer contre notre statut
Le SNUDI-FO invite les collègues à se réunir avec le syndicat afin d’organiser la riposte à ce dispositif qui achèverait la territorialisation et l’autonomie de l’école et qui s’articule avec toutes les mesures du Grenelle-PPCR (fusion des corps d’inspection, loi Rilhac, accompagnement permanent des personnels, expérimentation marseillaise…) et les projets gouvernementaux pour l’école.
Attention aux délais pour les recours : 14 décembre 2021 ! Contactez le syndicat pour demander le réexamen de votre situation, la réévaluation de l’avis du DASEN.
Notons que nos responsables administratifs se sont conformés à la réglementation en publiant les tableaux d’avancement, suite à l’intervention du SNUDI-FO (lire notre courrier du 29 novembre)
Egalité Femmes/Hommes : « tonneau vide fait plus de bruit »
La hiérarchie et ses soutiens syndicaux, se targue de veiller au ratio H/F entre les promouvables et promus, et donc qu’il y ait autant de femmes promues que de femmes promouvables au risque d’écarter des hommes qui au barème pourraient être promus. FO a rappelé que dans « égalité femmes/hommes », il y a aussi « hommes », et qu’il n’est pas acceptable d’écarter ni les unes ni les autres.
Pour rappel : depuis son arrivée en CAPD à l’issue des élections professionnelles de 2018, le SNUDI-FO 53 est le seul syndicat à demander à ce que l’application du barème compte indistinctement du sexe ; seul syndicat à plaider pour une application du barème sans distinction du genre.
Le SNUDI-FO 53 refuse d’opposer les PE Femmes aux PE Hommes et demande que tous soient promus, sans distinction de sexe. C’est le statut général qui doit garantir l’égalité F/H. Les temps partiels liés aux enfants en bas âge, congé parental… devraient être pris en compte dans l’ancienneté pour les hommes comme pour les femmes. Nous avons donné l’exemple du mouvement, où ce type de ratio n’existe pas, alors que les femmes sont lésées du fait des carrières inégales ou hachées. Pour aller plus loin, nous avons étayé notre propos en donnant l’exemple de la Suède, pays qui reconnait la neutralité sexuelle, ou encore des personnes transgenres. Par ailleurs, en 2020, c’est une femme qui avait été lésée du fait de son sexe ; sacré paradoxe !
Rappel de l’avis proposé par FO en mars 2020 : Dans le cadre des promotions accélérées PPCR, nous demandons l’application stricte du barème, sans prise en compte du ratio hommes/femmes. 9 votes CONTRE : 2 IEN, secrétaire général de l’IA, IEN adjoint à l’IA, DASEN, 2 SNUIPP 2 UNSA 1 vote POUR : SNUDI-FO
Pour Force Ouvrière, avec des contingents si faibles de promotion, l’égalité est une « romance burlesque » tout autant pour les femmes que pour les hommes !
Les « ex »-instits, les reconversions, les retraitables : « les dindons de la grippe PPCR »
FO rappelle qu’encore cette année, des collègues à l’échelon 11 de la Classe normale ne sont toujours pas promus à la Hors classe. Des « ex »-instits (pénalisés parce que c’est l’ancienneté dans le corps et non générale des services qui est prise en compte) et/ou des collègues qui avaient subi l’avis arbitraire en 2018 sans RDV de carrière (année de mise en application de « PPCR* »)….
Si grâce à l’action syndicale du SNUDI-FO en Mayenne, les avis du DASEN sont désormais modifiables, et que l’AGS est le premier discriminant pour départager, si le DASEN assure être attentif à la situation des ex-instits et veiller à la promotion Hors-classe des retraitables le SNUDI-FO rappelle le caractère caduque de cette « louable attention »… Pour avoir un bénéfice notable d’un passage à la Hors-classe sur sa pension, il faut rester en exercice deux ans supplémentaires …. Le SNUDI-FO 53 revendique leur promotion avant qu’ils soient retraitables !
Profilage de postes et promotions : « Mystère et boule de gomme… »
S’il n’y a pour l’instant pas de corrélation affirmée par l’administration entre postes occupés et promotions, dans les faits, c’est déjà mis en œuvre dans les promotions PPCR (CPC, directeur 50% et plus, coordonnateur REP, enseignant CLA ….)
Le barème : « de la roupie de singe… »
La hiérarchie ne communique pas aux collègues leur rang de classement, ni le barème du dernier promu… puisqu’elle n’est pas tenue de suivre le tableau d’avancement ! Elle a en effet toute latitude et légitimité à promouvoir qui elle veut, comme elle veut et sans aucun compte à rendre à quiconque ! C’est la logique PPCR* en vitesse de croisière.
L’échelon spécial de la classe exceptionnelle : « ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats… »
Arrivé au 4ème échelon de la Classe exceptionnelle… vous pouvez prétendre à être promu à l’échelon spécial (le 5ème de la Classe ex) … Notre ministère a inventé des échelons et des promotions qui ne bénéficieront à aucun d’entre nous puisqu’inatteignables. Moyenne d’âge d’obtention de cet échelon en Mayenne : 59 ans ! Sur plus de 1240 PE, seuls 4 sont concernés en Mayenne : 0,32%…
Le SNUDI-FO 53 invite les collègues du département à rejoindre le syndicalisme libre et indépendant, en adhérant dès maintenant. Se (re)syndiquer ?
(*) Comité technique ministériel du 7 décembre 2016, FO a voté CONTRE le décret PPCR avec la CGT et la FGAF, tandis que la FSU, l’UNSA et la CFDT ont voté POUR
Evaluations d’école : une étape clef du Grenelle pour imposer le pilotage par l’évaluation à tous les niveaux
Les évaluations d’école, versant collectif de l’accompagnement obligatoire PPCR : une pièce maitresse parmi les réformes Blanquer
Dans un document très coloré (l’évaluation des établissements en 12 schémas), le Conseil d’évaluation de l’Ecole (CEE directement issu de la loi Blanquer « pour une école de la confiance » de 2019) affiche la finalité de l’évaluation : « amélioration de la qualité du service public d’éducation et de la vie dans l’établissement ». Le Conseil d’évaluation de l’Ecole préconise une « autoévaluation » et une « évaluation externe ».
La feuille de route est clairement fixée : « Des axes stratégiques, un plan d’actions, un plan de formation… qui aboutissent à… un projet d’établissement des perspectives sur cinq ans au bénéfice de tous… qui alimentent… le contrat d’objectifs avec l’autorité académique (éventuellement la collectivité)… qui consolide… une démarche évaluative par et pour tous les acteurs ».Tout un programme… tellement alléchant que seuls 12% d’établissements du second degré (au lieu des 20% prévus) y ont participé durant l’année scolaire 2020-2021 (selon les chiffres donnés par la présidente du CEE en mai 2021), les autres boycottant, reportant ou refusant collectivement !
La FNEC FP-FO a été reçue par le CEE le 8 mars 2021 et a rappelé son opposition à la loi Blanquer de 2019 et qu’elle n’était en aucun cas demandeuse de ces évaluations !
La présidente du CEE précisait alors que les évaluations des écoles démarreraient dès la rentrée 2021, avec des modalités analogues à celles du second degré : autoévaluation et évaluation externe. « Les écoles seraient également évaluées tous les 5 ans, 20 % par an, dans leur globalité (le bien être, les apprentissages…) Compte tenu du nombre des écoles (50 000), 20 % tous les ans signifie 10 000 écoles à évaluer par an. »
L’auto-évaluation ou l’autoflagellation : Comme le rêvait déjà le Ministre Allègre, « faire de l’école son propre recours »…
Pour le CEE, il s’agit d’une autoévaluation qui « définit des priorités stratégiques et des objectifs ». Pourquoi privilégier l’auto-évaluation et pour quels objectifs ?
Pour le SNUDI-FO, la réponse est simple : faire porter la responsabilité des dysfonctionnements aux personnels et ne surtout pas exiger des moyens, des postes et des recrutements nécessaires pour améliorer les conditions de travail. Alors que les conditions de travail se dégradent dans toutes les écoles notamment avec des inclusions impossibles d’élèves qui ne sont pas scolarisés en structure spécialisée avec du personnel qualifié, les personnels devraient trouver « en eux-mêmes » leurs « propres ressources » et solutions. Dans le même temps, la généralisation des PIAL vise à faire accepter la baisse des heures d’accompagnement d’AESH à destination des élèves en situation de handicap toujours plus nombreux sans accompagnement !
Les « usagers » (parents…) et les « partenaires » (collectivité, associations, entreprises…) participent à cette « auto-évaluation » (cf l’évaluation des établissements en 12 schémas p.6). L’établissement est comparé à des « établissements similaires » (p.7). Le rapport d’auto-évaluation est « présenté au Conseil d’administration (ou conseil d’école dans le 1er degré), intégré au dossier destiné aux évaluateurs externes, transmis aux autorités de rattachement » (p.8).
En Gironde par exemple, le DASEN confirme dès à présent ce schéma avec le directeur en première ligne pour présenter et « défendre » ce rapport d’auto-évaluation !
En Mayenne, le DASEN via les GDDE veut imposer un document d’auto-positionnement, plaçant les directrices et directeur en position d’évaluateurs de leurs collègues ! (en savoir plus ?)
Alors que la période de crise sanitaire a mis en exergue les classes surchargées, le manque de personnels, l’absence de remplaçants dans les écoles et développé parfois des situations conflictuelles avec les parents d’élèves, l’école devrait être son propre recours ! Inacceptable !
L’évaluation externe ou la mise au pas des personnels
Les évaluateurs externes annoncés par le CEE à la FNEC FP-FO seraient « un inspecteur qui n’est pas de la circonscription, un directeur d’école d’une autre école, un conseiller pédagogique. Peut-être des enseignants. Dans tous les cas, ils seront formés et devront signer la charte de déontologie. Cette formation donnera lieu à une validation de compétence. » Dans certains départements, ils pourront être des « personnalités extérieures ». Après avoir identifié « les points d’appui et les marges de progrès » il s’agirait, pour les évaluateurs externes, de proposer un plan d’action et de formation, un autre levier pour imposer des accompagnements obligatoires PPCR !
Toujours en Gironde, le DASEN précise qu’un pré-rapport serait présenté en conseil d’école avant validation par les autorités académiques qui communiqueraient alors le rapport définitif au directeur, conseil d’école et collectivité locale !
A l’opposé de l’objectif de ces évaluations d’école, le SNUDI-FO 53 appelle l’ensemble des personnels à se réunir pour mettre au centre des discussions la question des postes, des ouvertures de classes, des recrutements d’AESH… et des moyens de faire aboutir les revendications !
Face à l’accélération des attaques contre l’Ecole et notre statut en cette rentrée scolaire (annonces Macron à Marseille, loi Rilhac sur le point d’être votée, généralisation de l’accompagnement de tous les personnels via notamment les plans maths et français en « constellations »…), le SNUDI-FO de la Mayenne appelle les personnels des écoles à se saisir de l’appel à la grève interprofessionnelle du 5 octobre : rendez-vous à 11h30 devant la préfecture de Laval.
Le ministre veut créer des “quasi-inspecteurs” pour mettre au pas les personnels et aggraver “l’accompagnement” PPCR
Un « accompagnement » PPCR généralisé et renforcé
Dans le cadre d’un groupe de travail « esprit d’équipe » du « Grenelle », le ministère a fait part de ses projets pour « renforcer l’accompagnement des professeurs » qui transformeraient les missions des personnels et introduiraient de nouvelles strates hiérarchiques dans une logique de caporalisation.
Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la réforme PPCR, que FO a toujours combattue, où les personnels sont sans cesse remis en cause et transformés en « stagiaires à vie. »
Nouvelle hiérarchie intermédiaire
Ainsi, dans le premier degré, le ministère envisage de renforcer l’ « accompagnement » des titulaires en utilisant les maîtres formateurs (PEMF) dont les missions se portent actuellement sur la formation des stagiaires. On a bien dit « stagiaires à vie » ? Il serait également proposé aux conseillers pédagogiques de circonscription « d’être davantage impliqués dans le pilotage pédagogique, aux côtés des IEN, en vue de s’engager dans des fonctions d’encadrement » donc de devenir des quasi-inspecteurs sans le statut et la rémunération.
Même principe dans le second degré où le ministre veut mettre en place une fonction « accessible à tous les agents » de « chargé de mission auprès des corps d’inspection (CMCI) » qui pourrait exercer « l’ensemble des missions dévolues aux inspecteurs (IPR, IEN ET/EG) » : « formation, accompagnement d’enseignants, mener des rendez-vous de carrière, évaluateurs externes d’établissements. »
Les statuts et missions des CPC, des PEMF, des enseignants, des IEN et des IA-IPR seraient bafoués pour mettre en place une nouvelle hiérarchie intermédiaire et imposer les réformes ministérielles.
Des attaques statutaires pour mettre au pas les personnels
Le ministère a indiqué qu’il envisageait de modifier les statuts particuliers pour les adapter à ces projets. Les différentes lettres de mission pourraient donc placer ces personnels hors de leur statut particulier de corps. C’est d’ailleurs le cas avec le projet pour les directeurs qui prévoit de déconnecter ces personnels du statut de professeur des écoles.
L’ensemble de ces dispositions constituent une attaque statutaire sans précédent, en lien direct avec les autres mesures du « Grenelle » : la fusion des corps d’inspection (IEN/IA-IPR) aux missions recentrées sur le pilotage, le statut de directeur supérieur hiérarchique de la loi Rilhac qu’E. Macron veut aggraver à travers l’expérimentation « marseillaise », les évaluations d’établissement qui se multiplient, le plan maths-français (« constellations » dans le premier degré) et le plan local d’évaluation au lycée. Mettre un coup d’arrêt à la casse de l’Ecole publique et des statuts
La FNEC FP-FO n’accepte pas ces contre-réformes et reste inconditionnellement attachée au Statut, à l’indépendance et à la liberté pédagogique dans le cadre des programmes nationaux.
Elle invite les personnels à se réunir, avec leurs syndicats, pour prendre position contre ces projets.
Le décret PPCR du 5 mai 2017 précise : « Tout professeur bénéficie d’un accompagnement continu dans son parcours professionnel. Individuel ou collectif, il répond à une demande des personnels ou à une proposition de l’institution. » La FNEC FP‐FO, la CGT et la FGAF ont voté contre ce décret tandis que la FSU, l’UNSA et la CFDT ont voté pour.
RDV de carrière PPCR 2020-2021 : appréciation du DASEN !
Le SNUDI-FO 53 accompagne ses adhérents et tous les collègues qui le souhaitent.
Après la publication des appréciations des IEN (plus d’informations sur les appréciations littérales des IEN), les enseignants ayant eu un rendez-vous de carrière en 2020-2021 prennent connaissance de l’avis final du Directeur Académique. Les appréciations finales de la valeur professionnelle figurant sur le compte rendu des agents qui ont eu un rendez-vous de carrière au titre de l’année scolaire 2020-2021 sont notifiées sur Iprof.
Certains collègues nous indiquent qu’ils ont d’ores et déjà pu prendre connaissance de cette appréciation. A réception, les enseignants concernés disposent de 30 jours pour adresser un recours contestant l’avis final s’ils souhaitent contester cet avis.
L’appréciation finale a une incidence sur l’avancement, puisqu’elle détermine le délai de passage du 6e échelon au 7ème, du 8ème au 9ème échelon, et pour la hors classe (RDV de carrière au 9e échelon).
Le dernier rendez-vous de carrière est très important puisque l’appréciation donnée par l’inspecteur reste “gravée dans le marbre” jusqu’à obtention de la hors classe !
Autrement dit, si vous n’êtes pas satisfait(e) de votre avis final, nous vous conseillons de le contester par l’intermédiaire d’un recours gracieux. Le SNUDI-FO 53 vous accompagne dans la rédaction de celui-ci.
A noter que, suite à l’envoi des recours, l’administration disposera de 30 jours pour réviser l’appréciation. L’absence de réponse équivaut à un refus de révision.
Les enseignants qui souhaitent poursuivre leur recours disposeront alors de 30 jours pour saisir la CAPD.
ATTENTION, N’OUBLIEZ PAS, POUR L’ADMINISTRATION : qui ne dit mot consent !
Formations par constellations : le ministre souhaite passer à la vitesse supérieure !
A l’image du gouvernement qui enchaîne les mesures et les lois liberticides, le ministre Blanquer continue son offensive contre la liberté pédagogique et le libre choix de la formation continue, et ce contre l’avis de la majorité des personnels ! Il présente les formations par constellations (étendues au 2nd degré sous forme de laboratoires de mathématiques) comme la priorité !
Ainsi, le 2 juillet, dans un courrier adressé aux recteurs et aux IA-DASEN, le ministre les enjoint d’accélérer leur mise en place en leur imposant des objectifs quantitatifs avec notamment des indicateurs de suivi à lui communiquer dès le premier trimestre.
Une pression sur les recteurs et IA-DASEN qui va se répercuter sur les collègues
Le ministre demande l’ « anticipation (identification des PE et constitution des constellations), (la) planification de la formation de tous les PE de chaque circonscription sur 6 années, (l’)articulation et (la) complémentarité des plans entre eux et des temps de formation – formations renforcées et animations pédagogiques ». Il entend donc imposer à tous les PE deux années sur six (une fois en français, une fois en mathématiques sur six ans) de formation en « constellations » pour une durée annuelle de 30h (contre 18h normalement prévues pour la formation dans nos obligations réglementaires de service). Il est demandé aux IA-DASEN de planifier ce calendrier sur 6 ans dès l’année 2021/2022.
Mobiliser les remplaçants sur les constellations au détriment des collègues absents
Alors que dans des académies, il est déjà annoncé que les élèves seront de nouveau renvoyés chez eux au moindre cas positif, le ministre se permet de préciser que les formations par constellations sont « une priorité en matière de remplacement des professeurs devant les élèves. » Inacceptable quand on sait le nombre de collègues qui sont non remplacés chaque jour !
Le cheval de Troie pour faire aboutir le nouveau management émanant du Grenelle et de PPCR
Alors que la rentrée s’annonce encore une fois chaotique notamment en raison du manque de personnels, comment expliquer cette priorité donnée aux constellations ?
Le ministre explique lui-même que « Les plans mathématiques et français répondent aux enjeux soulevés par les participants au Grenelle de l’Education, en faveur d’une formation de proximité, dans la durée, entre pairs et répondent à des besoins contextualisés ».
Anticipant la fusion des corps d’inspection et avançant davantage vers celle des corps enseignants, il décide que chaque plan sera piloté par un binôme 1er et 2nd degré (IEN et IA IPR), que les « laboratoires mathématiques (du 2nd degré) peuvent accueillir les constellations (…) et favorisent ainsi la mise en place d’une formation inter-degré efficace ».
Rappelons que le ministre prévoit que l’évaluation des enseignants se fasse par des pairs (conseillers pédagogiques, directeurs d’école, formateurs…), recentrant les missions des inspecteurs sur le « pilotage ». Il utilise donc ces formations par constellations pour aboutir à son nouveau management, à la France Télécom, basé sur l’accompagnement perpétuel PPCR.
Le SNUDI-FO avec la FNEC FP-FO continue d’intervenir à tous les niveaux pour faire échec aux contre-réformes du Grenelle dont font partie les formations par constellations. Il invite les personnels à saisir le syndicat pour faire valoir leurs revendications.
Le communiqué FNEC-FP FO du 3 septembre : Plan français et maths : un dispositif issu de PPCR, Pour aller vers le nouveau management du « Grenelle »
Le ministre a envoyé pendant les congés une circulaire intitulée « Consolidation des plans français et mathématiques » aux recteurs et IA-DASEN. Elle concerne les formations dites « en constellation » mise en place dans le premier degré et les « laboratoires de mathématiques » du second degré. Rappelons que ces dispositifs sont largement rejetés par les personnels là où ils ont été imposés.
Le ministre met la pression sur les directions académiques pour amplifier ce dispositif et indique « des indicateurs de suivi des plans français et mathématiques seront demandés aux académies au cours du premier trimestre 2021-2022 et leur analyse fera l’objet d’un échange au moment du dialogue stratégique de gestion et de performance des académies avec le ministère. »
Dans le premier degré, il précise même qu’il s’agit « d’un objectif de formation essentiel et d’une priorité en matière de remplacement » ! Alors que les postes manquent partout et que, dès la rentrée, des classes sont sans enseignant : les personnels apprécieront !
Pourquoi un tel acharnement à imposer ce plan, en particulier compte tenu des conditions actuelles de rentrée ?
Pour comprendre, il faut partir de l’origine (le protocole PPCR sur l’évaluation des enseignants et son volet « accompagnement ») pour aller vers l’objectif du ministre (le « Grenelle » qui vise à totalement individualiser les carrières en instaurant une logique RH comme dans le privé).
Un accompagnement qui découle de PPCR, inscrit dans les lignes directrices de gestion promotions
Le plan maths-français ne vient pas de nulle part : le ministre réaffirme lui-même que cela découle de PPCR dans son projet de « Lignes Directrices de Gestion relatives aux promotions et à la valorisation des parcours professionnels ». Dans le chapitre « Un accompagnement des personnels tout au long de leur carrière », il est précisé que les DRH académiques contribuent « à l’accompagnement professionnel des personnels par la mise en place et la coordination de dispositifs d’aide, de soutien et de conseil ainsi que de formation en lien avec le service académique de la formation continue de tous les personnels. (…) Les personnels doivent, selon leurs fonctions : (…) faire évoluer leurs pratiques professionnelles (…) et partager leurs expériences entre pairs ».
La FNEC FP-FO, depuis la mise en place de PPCR qu’il n’a pas signé, a toujours alerté sur le dispositif d’accompagnement PPCR, individuel ou collectif, visant à remettre en cause l’indépendance professionnelle et la liberté pédagogique pour imposer les contre-réformes ministérielles.
Accentuer encore cet « accompagnement » permanent
La circulaire préconise de « consolider les dynamiques en cours ». Dans le premier degré, le ministre demande l’« anticipation (identification des PE et constitution des constellations), (la) planification de la formation de tous les PE de chaque circonscription sur 6 années, (l’)articulation et (la) complémentarité des plans entre eux et des temps de formation – formations renforcées et animations pédagogiques ».
Le ministre entend donc imposer à tous les PE au moins deux années sur six de formation en « constellation » (une fois en français, une fois en mathématiques sur six ans) pour une durée annuelle de 30H (contre 18H normalement prévus pour la formation dans les obligations réglementaires de service des PE). Il est demandé aux IA de planifier ce calendrier sur 6 ans dès l’année 2021/2022.
Dans le second degré, c’est « 150 laboratoires par an sur les deux prochaines années » en collège avec l’objectif de « 600 laboratoires mathématiques à l’horizon 2023 ». « 4 demi-journées visant à renforcer les mathématiques au collège » sont prévues sans qu’il soit précisé sur quel temps ces journées seraient prises. Dans le cadre de la réforme du Lycée, les laboratoires contribuent à « l’innovation pédagogique au coeur des enseignements, notamment pour les options mathématiques complémentaires et expertes ». « Des lettres de mission pour les professeurs coordonnateurs des laboratoires » seront rédigées.
Vers le nouveau management du « Grenelle »
Le ministre explique lui-même que « les plans français et mathématiques répondent aux enjeux soulevés par les participants au Grenelle de l’Education, en faveur d’une formation de proximité, dans la durée, entre pairs et répondent à des besoins contextualisés ». Anticipant la fusion des corps d’inspection et avançant davantage vers celle des corps enseignants, il décide que chaque plan sera piloté par un binôme 1er et 2nd degré (IEN et IA IPR), que les « laboratoires mathématiques (du 2nd degré) peuvent accueillir les constellations (…) et favorisent ainsi la mise en place d’une formation inter-degré efficace ».
Rappelons que le ministre prévoit que l’évaluation des enseignants se fasse par des pairs (conseillers pédagogiques, directeurs d’école, enseignants désignés par lettre de mission…) tout en recentrant les missions des inspecteurs sur le « pilotage », c’est-à-dire le suivi des contre-réformes ministériels.
Ces mesures s’articulent avec la généralisation de l’évaluation des établissements (permanent en REP+ avec la mise en place de la part variable), le statut des directeurs d’école, la mise en place de « RH de proximité » … Assurer le « geste professionnel et la chaîne de pilotage »
Pour finir, il le ministre entend à travers ce plan engager « la transformation de la formation continue » pour aller vers « la fixation et l’atteinte d’objectifs quantitatifs et qualitatifs (…) Il s’agit d’assurer le geste professionnel des professeurs (…) et la chaîne de pilotage, du recteur aux professeurs. »
Tout est dit…
La FNEC FP-FO continue ses interventions à tous les niveaux pour faire échec aux contre-réformes du « Grenelle » dont le plan français et mathématiques est un élément saillant. Elle invite les personnels à se réunir pour discuter des revendications et des moyens de les faire aboutir.