Evaluations d’école de Blanquer : Organisons la mobilisation pour bloquer une des pièces maîtresses du puzzle du Grenelle, pour ne pas mettre en œuvre les évaluations d’école !
Alors que le Ministère maintient le cap de l’évaluation de 20% des écoles tous les ans et qu’il a publié son guide national, le SNUDI-FO continue d’informer les personnels sur les enjeux d’un tel dispositif et aide à la construction de la mobilisation pour le mettre en échec.
Ces évaluations découlant de la loi Blanquer et articulées à toutes les contre-réformes du Grenelle-PPCR du ministre (accompagnement permanent des personnels, fusion des corps d’inspection, loi Rilhac, expérimentation marseillaise…) font largement écho aux propos du président Macron qui souhaite lier la rémunération aux résultats des élèves :
« On sait bien que dans une école on va avoir un professeur qui va changer les résultats des élèves et un autre non. On doit se donner les moyens de le mesurer. Cette transparence est bonne. Je veux la généraliser. » « On va payer mieux ceux qui sont prêts à faire plus d’efforts ». « J’assume plusieurs systèmes de rémunération car ils (les enseignants) ne font pas tous la même chose. »
Rappelons que ces évaluations, composées d’une auto-évaluation et d’une évaluation externe, seront co-animées par le directeur d’école et le directeur du périscolaire (avec accord du maire) et que les parents et élèves devront être partie prenante !
Les personnels n’acceptent pas les évaluations d’école et s’organisent pour les refuser !
Les personnels n’acceptent pas ce dispositif visant à imposer les méthodes du privé au sein de l’Ecole publique.
Ainsi, à Paris, le SNUDI-FO, le SNUipp-FSU, SUD Education, la CGT Educ’action et la CNT exigent via une pétition commune l’abandon pur et simple de ces évaluations expliquant « que ce qui est présenté s’apparente à ce qui est appelé « audit » dans le secteur privé » et « ces évaluations portent en elles un risque de casse du cadre national avec la multiplication de projets spécifiques à chaque école, ce qui n’est pas sans rappeler l’expérimentation marseillaise ».
En Haute-Garonne, face à la volonté de l’IEN de la circonscription de Lanta d’imposer des évaluations d’école (évaluation de l’école par les parents et les élus, auto-évaluation des enseignants eux-mêmes, rapport d’une commission composée d’un IEN, d’un autre directeur et d’un principal de collège qui servira de support au projet d’école en lien avec le PEdT…), 30 enseignants représentant 11 écoles de cette circonscription, réunis avec le SNUDI-FO, décident d’un appel aux collègues à refuser de participer à ce dispositif.
Dans le Val-de-Marne, les collègues de trois écoles de La Queue-en-Brie à qui l’IEN a tenté d’imposer une évaluation d’école, ont refusé cette demande. L’IEN n’avait pourtant pas lésiné sur les promesses démagogiques pour faire passer la pilule : suppression des animations pédagogiques en 2022-2023, envoi de 19 remplaçants sur l’école le 12 mai pour que les personnels établissent un pré-rapport… Les syndicats SNUDI-FO et SNUipp-FSU ont demandé audience à l’IEN.
Le SNUDI-FO rappelle que rien ne permet d’imposer ces évaluations d’école aux personnels car celles-ci ne figurent ni de près ni de loin dans nos obligations règlementaires de service. Le SNUDI-FO appelle donc les enseignants à saisir le syndicat et à refuser collectivement de les mettre en place.
Le SNUDI-FO invite les personnels à se réunir avec le syndicat pour discuter des moyens de faire aboutir les revendications. Le SNUDI-FO exige :
– L’abandon des évaluations d’école et de toutes les contre-réformes contenues dans le Grenelle du ministre Blanquer !
– Le retrait de l’accompagnement permanent PPCR !
– L’abandon de l’expérimentation marseillaise, que le président-candidat M. Macron entend généraliser pour privatiser l’Ecole publique !
Dans la période qui s’ouvre, face à la poursuite et l’accélération à venir de la destruction de nos droits comme de tous les acquis sociaux, le SNUDI-FO entend préparer immédiatement le rapport du force nécessaire, si possible dans l’unité syndicale, pour résister et bloquer les offensives gouvernementales contre notre statut et l’Ecole publique.
Le ministre a publié fin janvier le guide national pour les évaluations d’école. Tout y est explicité et confirme l’analyse du SNUDI-FO communiquée depuis plusieurs années à la profession. Au début expérimentées, ces évaluations d’écoles deviennent institutionnelles avec l’accompagnement collectif PPCR aggravé avec le Grenelle du ministre Blanquer.
Lire l’analyse du SNUDI-FO 53 en 2019
Pour tenir l’objectif d’évaluer toutes les écoles tous les 5 ans, des regroupements d’écoles auront lieu sur un mode vertical (flux d’élèves) ou horizontal (réseaux d’écoles, même commune, etc.). Les évaluateurs externes, communs aux écoles du regroupement, étudieront les évaluations de chaque école avant d’arrêter les modalités les plus adaptées à l’évaluation du regroupement …
Pour les écoles qui sont concernées dès cette année par une évaluation d’école, le SNUDI-FO 53 propose cette motion-type, à adapter selon votre situation, à envoyer à votre IEN avec copie au syndicat. Sollicitez vos représentants FO pour être aidé et conseillé dans votre démarche collective.
Les maires sollicités pour participer à l’auto-évaluation d’école
C’est bien la territorialisation extrême qui est visée par ces évaluations d’école, les maires étant sollicités pour participer à l’auto-évaluation, celle-ci étant co-dirigée par le directeur d’école et le directeur du périscolaire si accord des élus. Le PEDT servira le cas échéant de point d’appui pour l’évaluation…
A savoir :
En Mayenne, des IEN ont déjà fait participer des parents d’élèves à l’évaluation d’école, en présence d’élus ! Quelques exemples concrets en Mayenne : le directeur ou la directrice se retrouve face à des parents qui critiquent ouvertement les modes d’évaluation des élèves ; un élu qui considère que la communication avec les enseignants n’est pas suffisamment bonne ou « constructive »… Certains de ces entretiens se sont parfois déroulés avec 2 IEN (dont l’IEN de la circonscription) les représentants de parents, des élus en présence d’enseignants ! Lors de ces entretiens des IEN lancent des questions très déstabilisantes aux collègues en présence des parents et des représentants municipaux.
Mais ce n’est pas tout : Préparation de l’évaluation d’école en amont avec une auto-évaluation parfois lourde et infantilisante, présence de l’IEN en conseils de maitres, de cycle, injonction de l’IEN à communiquer sur l’accompagnement en conseil d’école… Cela pourrait impacter le rendez-vous de carrière (inspection) de chaque enseignant par la suite.
« Les parents et élèves, parties prenantes »
L’évaluation engage « l’ensemble des parties prenantes, y compris les élèves dans la compréhension des enjeux, des actions menées, des décisions prises et de leur impact, et doit faire sens pour tous. » « Toutes les parties prenantes doivent participer à l’auto-évaluation dans tous les domaines : enseignants, AESH, personnels de la collectivité, parents, élèves…» ! C’est la porte ouverte à toutes les pressions possibles !
L’évaluation d’école comme base du projet d’école
« Les travaux menés (…) ont vocation à conduire à une actualisation ou renouvellement du projet d’école ». Les éléments émanant des rapports d’auto-évaluation et d’évaluation externe auront vocation à devenir la base du projet d’école qui, articulé à la loi Rilhac et à la mise en place de conseil d’école décisionnaire, permettra aux parents et élus d’imposer des choix que le directeur sera chargé de mettre en oeuvre.
Un rapport d’auto-flagellation…
La méthode proposée pour l’auto-évaluation est que l’école réponde à une multitude de questions effarantes sur 4 domaines : apprentissages, suivi des élèves et enseignement / bien-être des élèves et climat scolaire / acteurs et fonctionnement de l’école / école dans l’environnement institutionnel et partenarial.
Le rapport devra faire état de la méthode retenue, des analyses et réflexions, d’une appréciation sur l’école, d’axes de développement avec un plan d’action (indicateurs et calendrier), des besoins de formation et d’une appréciation générale. Au sortir de cette évaluation d’école, les personnels auront donc des comptes à rendre dans le cadre de contrats d’objectifs qui s’imposeront !
Pour une mise au pas des personnels avec l’accompagnement collectif PPCR obligatoire
« L’évaluation externe vise à identifier les forces (de l’école), ses faiblesses et à s’appuyer sur son potentiel pour explorer les marges de manoeuvre et de progrès. » Dans le cadre de l’auto-évaluation, les personnels doivent déterminer leurs besoins de formation et accompagnement… Il s’agit de l’accompagnement collectif PPCR que vont se voir imposer les personnels avec des formations obligatoires et une remise en cause de la liberté pédagogique…
Bloquer la mise en place de ce dispositif, c’est bloquer la machine de guerre qu’est le Grenelle-PPCR du ministre Blanquer contre notre statut
Le SNUDI-FO invite les collègues à se réunir avec le syndicat afin d’organiser la riposte à ce dispositif qui achèverait la territorialisation et l’autonomie de l’école et qui s’articule avec toutes les mesures du Grenelle-PPCR (fusion des corps d’inspection, loi Rilhac, accompagnement permanent des personnels, expérimentation marseillaise…) et les projets gouvernementaux pour l’école.
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