Supprimer des postes et faire porter la responsabilité de la baisse du niveau des élèves sur les épaules des personnels : Nouvelle provocation du ministre Ndiaye
Le ministre Ndiaye, à l’instar de son prédécesseur Blanquer, a une nouvelle fois choisi les médias pour dévoiler ses dernières mesures.
Les personnels ont donc appris via BFM TV, ou RMC que le ministre déplorait que « les résultats des évaluations d’entrée en sixième sont problématiques. 27% des élèves n’ont pas le niveau requis en français, un tiers ne l’ont pas en mathématiques ».
Mais qui précarise les personnels en refusant d’augmenter les salaires ?
Mais qui supprime des milliers de postes ?
Mais qui généralise la division des personnels, et démantèle l’école publique ?
Si la situation est telle que l’indique M. Ndiaye, ce sont pour le SNUDI-FO 53 les ministres de l’Education nationale qui se sont succédés qui en portent l’entière responsabilité avec la mise en œuvre de contre-réformes destructrices, et un démantèlement continu de l’école publique.
Face à cette situation qu’il juge alarmante, le ministre envisage-t-il donc d’annuler les 2 000 suppressions de postes d’enseignants, dont 1 117 dans les écoles, qu’il a imposées pour la rentrée 2023 à coup de 49-3 ? Envisage-t-il de rétablir les 7 490 postes d’enseignants du 2nd degré supprimés par son prédécesseur lors du premier quinquennat Macron ?
Pas du tout !
Il annonce au contraire que « des professeurs des écoles interviendront en classe de 6ème pour favoriser la transition entre l’école et le collège et soutenir l’apprentissage des savoirs fondamentaux. »
Le ministre fait ainsi un pas de plus vers la fusion des corps, générant division des personnels, profitant de cette situation pour instaurer des primes en échange de nouvelles missions, laissant entendre que les professeurs des écoles auraient largement le temps de s’en occuper, faisant peser la responsabilité de la baisse du niveau des élèves sur les épaules des personnels… Notons que l’Education Nationale n’a même pas les moyens de financer les déplacements de ses personnels itinérants dans les écoles mayennaises !
Remettre en cause les statuts des professeurs des écoles, remettre en cause l’enseignement disciplinaire dispensé par des professeurs certifiés ou agrégés dans les collèges tout en continuant à supprimer des postes : voici donc le choix du ministre !
C’est inacceptable !
D’autant plus qu’il y a fort à parier que les professeurs des écoles seront invités à intervenir au collège dans le cadre du pacte « travailler plus pour perdre moins » annoncé par Macron et Ndiaye aux enseignants, à savoir des rémunérations en échange de tâches supplémentaires.
Devant cette provocation du ministre, le SNUDI-FO 53 réaffirme ses revendications :
Respect du statut des différents corps enseignants
Annulation des suppressions de postes prévues à la rentrée 2023
Création de tous les postes nécessaires
Augmentation des salaires par l’indice pour tous les personnels et sans contrepartie
ATTENTION ! Cette année, le calendrier est très serré. Le SNUDI-FO 53 vous alerte sur les délais très courts pour organiser la défense de votre école.
Complétez la fiche de suivi du syndicat, et sollicitez le pour organiser la défense de votre école en amont des instances.
Le calendrier
Vendredi 14 janvier : CTA (répartition de la dotation académique)
Jeudi 20 janvier : groupe de travail à 9h00
Lundi 24 janvier : CTSD carte scolaire (+LDG + bilan FC)
Jeudi 3 février : CDEN carte scolaire
Le tour de passe-passe du ministre annonce une rentrée 2022 catastrophique !
Lors du comité technique ministériel du 15 décembre 2021, les chiffres des créations et répartitions des postes par académie ont été communiqués. Le ministre Blanquer entend afficher 1965 équivalents temps pleins (ETP) de moyens d’enseignements supplémentaires dans le premier degré. Faut-il comprendre 1965 créations de postes ?
Des « moyens » supplémentaires sur le dos de la formation des professeurs stagiaires
Non ! Car à la rentrée 2022, la réforme de la formation initiale des enseignants, issue de la loi Blanquer, s’appliquera. Outre le recul d’un an de l’accès au concours qui passe de la fin du Master 1 à la fin du Master 2 et la multiplication des postes occupés par des étudiants contractuels alternants, le temps de classe hebdomadaire pour les professeurs des écoles stagiaires sera dorénavant de 24h hebdomadaires devant élèves, soit un temps complet, au lieu de 12h hebdomadaires actuellement, c’est-à-dire un mi-temps.
Ainsi, en dépouillant les 4050 stagiaires de leur formation en leur imposant de passer de mi-temps à temps complet en classe, le ministre récupère 2025 ETP de moyens d’enseignements.
Rentrée 2022 : 60 emplois d’enseignants du 1er degré supprimés
Le ministre annonce donc 1965 ETP supplémentaires … alors qu’il en récupère 2025 sur le dos des professeurs des écoles stagiaires ! Ce sont donc 60 emplois d’enseignants du premier degré qui sont supprimés, et qui correspondent à la création de 60 postes d’inspecteurs de l’Education nationale notamment en lien avec « la poursuite des missions d’évaluations d’établissements ». Tout un programme…
Que restera-t-il pour baisser les effectifs, assurer les remplacements ?
Sur ces 1965 ETP supplémentaires annoncés par le ministre par ce tour de passe-passe : – 1243 ETP seront consacrés à l’amélioration des décharges de direction (décharges à temps plein pour les écoles à partir de 12 classes, passage d’un quart à un tiers de décharge pour les écoles de 6 et 7 classes) ce qui constitue les deux tiers de la dotation supplémentaire annoncée par le ministre ; – 35 ETP seront destinés aux expérimentations des contrats locaux d’accompagnement (CLA) dans les académies d’Aix-Marseille, Lille et Nantes ; – 25 ETP seront réservés à des unités d’enseignement autisme ou des « dispositifs d’autorégulation ». Des postes seront également consacrés à : – étendre les expérimentations relatives aux politiques territoriales (Marseille notamment) ; – finaliser le dédoublement des grandes sections en Education prioritaire actuellement en vigueur dans seulement 55,1 % des écoles ; – finaliser le plafonnement à 24 en GS, CP, CE1 actuellement en vigueur dans 83,4% des écoles selon le ministère.
Alors qu’à l’heure actuelle les remplacements ne sont plus assurés et qu’on fait appel à des retraités, que les formations REP +, voire les décharges de direction sont annulées dans certains départements au mépris de la réglementation, que les classes sont surchargées, que les postes spécialisés manquent partout, que restera-t-il pour baisser les effectifs dans les classes, prendre en charge efficacement les élèves en difficulté ou en situation de handicap ?
Que restera-t-il pour assurer le remplacement des enseignants absents sachant par ailleurs que le ministre persiste à affecter les remplaçants en priorité pour mettre en oeuvre les formations par constellations ou les évaluations d’école ?
Rien ! Pire, pour appliquer ces « priorités ministérielles », ce seront immanquablement des classes qu’il faudra fermer et des postes qu’il faudra supprimer.
En manipulant les chiffres, c’est une rentrée 2022 catastrophique que le ministre prépare !
Dans notre académie la dotation de 40 postes sera aspirée par les dispositifs expérimentaux, aux dispositifs d’inclusion scolaires, à l’augmentation des décharges de direction.
Dans certaines académies le nombre de moyens supplémentaires attribués en 2022 est en chute libre par rapport aux postes supplémentaires créés en 2021 : Aix-Marseille (111 en 2022 contre 190 en 2021), Créteil (210 en 2022 contre 340 en 2021), Lille (20 en 2022 contre 120 en 2021), Lyon (90 en 2022 contre 200 en 2021), Strasbourg (22 en 2022 contre 95 en 2021)…
D’autres académies ne bénéficient elles d’aucun moyen supplémentaire pour la prochaine rentrée. C’est le cas des académies de Besançon, Dijon, Limoges, Paris, Poitiers, Reims, Guadeloupe et Martinique.
Le ministre Blanquer prépare une rentrée 2022 catastrophique. Le SNUDI-FO ne l’accepte pas et revendique : – L’abandon de la réforme de la formation initiale des enseignants et le retour à une véritable formation pour les stagiaires ; – La création des postes pour ouvrir des classes partout où cela est nécessaire, pour arrêter les fermetures de classes ; – La création de postes de remplaçants pour que chaque enseignant absent soit remplacé ; – Les créations de postes spécialisés, de PsyEN, d’AESH… nécessaires à la prise en charge de tous les élèves en difficulté ou en situation de handicap, l’abandon des PIAL et l’arrêt de la logique d’inclusion systématique et forcée ; – L’augmentation des décharges de direction pour toutes les écoles. Pas une école sans décharge hebdomadaire ; – L’abandon des formations en constellations et des évaluations d’école.
Sans attendre la rentrée 2022, le SNUDI-FO revendique le recrutement immédiat de tous les candidats aux concours inscrits sur les listes complémentaires et le réabondement de celles-ci, la titularisation ou la stagiarisation de tous les contractuels qui le souhaitent.
Le SNUDI-FO invite les personnels à se réunir et à faire valoir leurs revendications
La FNEC FP-FO a déposé un préavis de grève pour couvrir toutes les initiatives, notamment durant les CTSD et CDEN qui vont se tenir en début d’année 2022.
Le SNUDI-FO invite les personnels à se réunir dès la rentrée de janvier, à établir leurs cahiers de revendications en termes de postes et de moyens, à décider des initiatives pour les faire aboutir. Le SNUDI-FO sera à leur côté pour défendre toutes les revendications, pour défendre pied à pied toutes les classes, tous les postes.
Par voie de presse, le ministre Blanquer a annoncé la suppression de 1 800 postes dans le ministère de l’Education nationale sur le budget 2019.
M. Blanquer suit le cap des contre-réformes fixé par le gouvernement
Afin de baisser les dépenses de l’Etat et réduire les déficits publics, le gouvernement applique la feuille de route d’Action Publique 2022 à l’Education nationale : diminution drastique du nombre de fonctionnaires (120 000 postes supprimés sur la durée du quinquennat), des missions de service public abandonnées ou confiées au privé, avec, en parallèle, un recrutement massif de contractuels et la mise en place d’un plan de départ volontaire pour les fonctionnaires.
Le ministre Blanquer précise que les suppressions toucheront principalement l’enseignement secondaire et les services administratifs. A l’heure où les recteurs de région planchent sur la fusion des académies et les fusions‐mutualisations de services entre rectorats, ce sont 400 postes d’administratifs «au moins» qui disparaîtraient, selon le ministre. Les 18 suppressions de postes en 2018 dans les académies de Rouen et de Caen, laboratoire d’essai du recteur régional, ont clairement montré les conséquences concrètes des politiques régionales académiques à venir.
Car derrière ces chiffres, c’est bien la réalité des contre‐réformes qui se met en place. Alors que 40 000 élèves supplémentaires sont attendus l’an prochain dans les établissements du second degré et que les classes sont déjà surchargées, le ministre compte sur la réforme du lycée pour «rationaliser» les moyens. «Le mot rationalisation n’est pas un vilain mot» déclare‐t‐il.
«Aujourd’hui, tout un chacun peut constater que le lycée pourrait être mieux organisé»… En réduisant le nombre d’heures de cours, en supprimant les filières, en liquidant le cadre national des programmes et des diplômes !
Le ministre annonce l’ajout dans les services des enseignants d’une deuxième heure supplémentaire imposée, considérée comme une hausse de salaire, car exonérée de cotisations salariales. De qui se moque‐t‐on ?
Les personnels n’ont pas besoin d’un «observatoire du pouvoir d’achat» pour établir les faits connus de tous. Les politiques de gel du point d’indice ont fait chuter le pouvoir d’achat des fonctionnaires de 16% depuis 2000, et les mesures PPCR, que FO a toujours combattues, tournent le dos à l’augmentation de la valeur du point d’indice, bloquent le déroulement de carrière, individualisent les rémunérations pour les soumettre aux critères de performance décidés localement…
FO maintient le cap des revendications
Contrairement à certains qui aujourd’hui s’alarment des conséquences des réformes qu’ils ont eux‐mêmes accompagnées voire anticipées, FO maintient son cahier de revendications. Nous n’accompagnerons pas les contre‐réformes dans l’Education nationale.
Elle appelle les personnels à préparer le rapport de force, à se rassembler sur les revendications : ● Non au démantèlement de l’Education nationale, non à la fusion des académies, ● Retrait de la réforme du baccalauréat et du lycée, ● Abandon des politiques de suppressions de postes, ● Création des postes statutaires nécessaires, titularisation des personnels contractuels ● Abandon des mesures PPCR ● Augmentation de la valeur du point d’indice de 16% ● Non au régime universel de retraites par points, maintien du Code des Pensions
La FNEC FP‐FO appelle à se mobiliser et être en grève le 9 octobre prochain avec tous les salariés du privé et du public, les lycéens et les étudiants, à l’appel de FO, CGT, Solidaires, UNEF et UNL.