Le SNUDI-FO met à votre disposition deux journaux spéciaux distribués depuis quelques semaines dans les écoles du département.
Le syndicat alerte depuis des années sur ces expérimentations, et plus particulièrement depuis des mois, puisqu’il est prévu leur institutionnalisation à la prochaine rentrée. Nous devons organiser la résistance face à ce qui s’annonce comme la prochaine disposition managériale imposée à tous, dans la ligne du PPCR et du Grenelle. Le SNUDI-FO 53 met à disposition des motions d’école à faire adopter, et rappelle que ces évaluations d’école sont encore strictement facultatives.
Pour être destinataire de ces journaux dans votre école, sollicitez un correspondant de secteur du SNUDI-FO.
CRPE : une catastrophe prévisible La rentrée ne peut avoir lieu dans de telles conditions !
Dans un communiqué du 19 avril, la FNEC FP-FO s’interrogeait : « Le ministère refuse de donner les chiffres des candidats aux concours… Que cherche-t-il à cacher ? »
La publication des résultats des épreuves d’admissibilité aux concours de recrutement de professeurs des écoles (CRPE) étant effective, nous savons désormais ce que le ministère cherchait à cacher : ce que la FNEC FP-FO annonçait comme inévitable depuis des mois à savoir un effondrement des candidats aux concours, notamment du CRPE, et donc un effondrement des candidats admissibles !
Dans certaines académies le nombre d’admissibles est en effet nettement inférieur au nombre de postes offerts aux concours : 484 admissibles pour 1430 postes proposés au concours à Versailles, 521 pour 1079 à Créteil, 180 pour 219 à Paris, 105 pour 172 en Guyane, 40 pour 160 à Mayotte…
Dans d’autres académies, le nombre d’admissibles est à peine supérieur au nombre de postes proposés aux concours ce qui laisse augurer d’un nombre d’admis finalement inférieur au nombre de postes offerts : 198 pour 172 à Dijon, 495 pour 406 à Grenoble… Au total en France, il y a 9597 candidats admissibles aux concours de professeurs des écoles pour 8323 postes proposés, c’est-à-dire un ratio de 115%…
Alors que des milliers de classes ont été fermées lors des comités techniques, alors que les remplaçants manquent cruellement dans les écoles, des centaines, peut-être des milliers de postes aux concours ne seront pas pourvus ! La situation, déjà intenable, s’annonce donc catastrophique dans les écoles à la rentrée 2022.
Cette situation sera d’ailleurs immanquablement utilisée par le prochain gouvernement pour multiplier le recours aux enseignants contractuels, précaires et sous-payés dans le cadre de la contractualisation des fonctionnaires imposée par la loi de transformation de la Fonction publique dont le SNUDI-FO exige l’abrogation… Ainsi l’Académie de Versailles annonce déjà le recrutement de 700 professeurs des écoles contractuels pour la rentrée 2022 !
Par ailleurs, comment ne pas s’alarmer quant aux éventuels accords d’exeat dans les départements des académies en tension, alors que les résultats du mouvement interdépartemental sont déjà désastreux ? Le SNUDI FO revendique que tous les exeat et ineat soient accordés, en particulier ceux qui relèvent de priorités légales et/ou de situations particulières.
Pour le SNUDI-FO, il n’y a aucune fatalité à cet effondrement des candidats aux concours. Ce sont les conséquences directes du blocage des salaires et des contre-réformes successives :
• La masterisation des concours de 2009, qui organisait le recrutement à partir de bac+5 et non bac+3, à laquelle la FNEC FP-FO s’était opposée ; • La réforme Blanquer des concours qui assèche encore plus le vivier des candidats, encore plus cette année en période transitoire ; • Le blocage quasi-ininterrompu de la valeur du point d’indice depuis 2010 générant un effondrement du pouvoir d’achat des fonctionnaires et donc des enseignants ; • La multitude des contre-réformes qui ont dégradé les conditions de travail des personnels et saccagé l’Ecole publique.
Le SNUDI-FO, avec la FNEC FP-FO, n’abandonne pas sa revendication de recrutement massif de personnels sous statut de fonctionnaire d’Etat et exige pour cela : • l’abandon de la masterisation et de la réforme Blanquer des concours ; • le retour à un recrutement à Bac+3 avec une véritable formation professionnelle initiale rémunérée ; • l’augmentation de 22% de la valeur du point d’indice.
Le SNUDI-FO ne se résout pas à la catastrophe annoncée et prend contact avec les autres organisations syndicales afin de discuter d’initiatives communes en direction du prochain ministre. La rentrée 2022 ne peut avoir lieu dans de telles conditions !
Un congrès dont les travaux ont été riches, un congrès combatif et revendicatif.
Les instances du syndicat sont renouvelées : 7 membres du bureau, 30 membres du conseil syndical (Professeurs et AESH), 36 correspondants de secteur répartis sur le département. (voir ci-dessous)
Plus de 50 interventions ont nourri la discussion qui a abouti à cette résolution.
Si la question des salaires est au centre des revendications, celles des contions de travail et par conséquent du manque de postes, des AESH, de l’inclusion scolaire, des retraites, et surtout de la dislocation de l’école publique par les expérimentations, le recours aux contractuels, les bas salaires, l’assèchement volontaire des concours, exacerbent aussi la colère et le raz-le-bol des personnels de l’Education Nationale.
Le syndicat ressort de ce congrès renforcé. Le SNUDI-FO 53 est prêt au combat et prêt à résister.
Merci à Véronique Maury, trésorière et secrétaire nationale du SNUDI-FO qui a fait le déplacement depuis le 93.
Merci à tous les camarades qui ont aidé à l’organisation de cette journée (logistique, repas…)
BUREAU DÉPARTEMENTAL
Nom
Prénom
Poste
COLNOT
HELENE
Ecole Alphonse Lefizellier Ballots / TRS
GAUDIN
STEVE
Ecole élémentaire Cossé le Vivien / remplaçant / Co-secrétaire départemental
GAYSSOT
FREDERIC
Saint Denis d’Anjou élémentaire / directeur / Co-secrétaire départemental
ORAIN
FABIEN
IME Montaudin / PE spécialisé / Trésorier adjoint
TOUZE
SEBASTIEN
Ecole Michelet Laval / directeur / Archiviste
ANGOT
EMILIE
Ecole St Pierre sur Erve / adjointe / Co-secrétaire départementale
A l’issue des résultats du mouvement interdépartemental, le SNUDI-FO alertait : seulement 20,44% des personnels ayant participé ont obtenu satisfaction… Du jamais vu !
De nombreux collègues se retrouvent ainsi dans des situations personnelles et/ou familiales extrêmement difficiles. Le SNUDI-FO défend d’ailleurs au ministère et localement dans les départements tous les recours qui lui ont été confiés.
C’est dans cette situation que la période d’étude des demandes d’INEAT-EXEAT par les IA-DASEN va prochainement s’ouvrir.
Or, que constate-t-on dans les départements ? Le recours aux enseignants contractuels, précaires, non-formés et sous-payés se multiplie, contribuant ainsi à l’Uberisation de l’Education nationale. Parfois il est même fait appel à des retraités ! Pour autant, bien souvent, les IA-DASEN ne parviennent pas à recruter de tels enseignants à hauteur des besoins, faute de candidats…
Ces informations sont à mettre en parallèle : comment accepter aujourd’hui qu’un IA-DASEN qui recrute ou tente de recruter des enseignants contractuels refuse d’accueillir via des INEAT des enseignants titulaires fonctionnaires d’Etat qui ne demandent qu’à enseigner dans le département ?
Alors que les fermetures de classes se multiplient lors des CTSD, alors que les remplacements d’enseignants absents ne sont plus assurés, comment expliquer à des personnels ou à des parents d’élèves qu’un IA-DASEN refuse d’intégrer dans le département un professeur des écoles titulaire du concours et préfère solliciter Pôle Emploi à la recherche d’hypothétiques contractuels sans aucune formation ?
Tout cela est incompréhensible et injustifiable !
Pour le SNUDI-FO les choses sont claires : tous les INEAT-EXEAT doivent être accordés ! Les personnels doivent pouvoir travailler dans le département qu’ils demandent, où les besoins existent !
Le SNUDI-FO poursuit ses interventions au ministère en ce sens. Le SNUDI-FO revendique la création de postes à hauteur des besoins et le recrutement immédiat d’enseignants sous statut pour remplacer les enseignants absents, annuler les fermetures de classes et ouvrir les classes nécessaires. Le SNUDI-FO revendique l’abandon de la masterisation et le retour à un recrutement à Bac+3 pour élargir le vivier de recrutement aux concours.
Contre-réformes Blanquer/Macron : un rapport de la Cour des comptes qui tombe à pic…
Un rapport de la Cour des comptes à l’attention du ministre Blanquer concernant « les inspecteurs territoriaux des 1er et 2nd degré » vient d’être rendu public. Ce rapport tombe à pic pour conforter le prochain ministre de l’Education nationale dans les orientations décidées par le futur-ex ministre Blanquer et le toujours président Macron.
Le rapport part d’un constat : « l’importance des tâches de nature administrative effectuées aujourd’hui par ces inspecteurs ne leur permet pas de se consacrer suffisamment au suivi des enseignants dans leur classe. »
Partant de ce prétexte, le rapport déroule le tapis rouge aux contre-réformes Macron/Blanquer : « Dans le 1er degré, la remise à plat de l’organisation actuelle de la circonscription et du positionnement des inspecteurs semble impossible à atteindre sans reconnaissance d’une véritable autorité fonctionnelle aux directeurs d’écoles. »
Voilà de quoi justifier le vote de la loi Rilhac qui instaure pour les directeurs « une délégation de compétences de l’autorité académique » et leur attribue une « autorité fonctionnelle » et la mise en oeuvre de l’expérimentation Macron à Marseille où, dans 59 écoles, les directeurs, avec les IEN, sont partie prenante du choix des adjoints.
La Cour des comptes appuie ensuite la mise en oeuvre des évaluations d’école et « encourage le ministère à la poursuivre en s’appuyant sur l’expérimentation en cours avant de généraliser une évaluation des écoles qui prenne en compte le nombre et la diversité de celles-ci. »
Elle valide également la fusion des corps d’inspection annoncée par le ministre et en donne les objectifs : «Le rapprochement fonctionnel entre les corps d’inspection, que la Cour appelle de ses voeux, permettra à la fois de renforcer les liens entre l’école et le collège, et, au sein du 2nd degré, entre les différents types d’enseignement, et de favoriser les processus d’évaluation collective. » (lire notre document spécial évaluation d’écoles)
Elle annonce enfin une modification dans les processus d’évaluations des IEN : « Il convient en particulier de sortir d’un système de promotions trop marqué par l’ancienneté et de s’appuyer sur le nouveau régime indemnitaire des inspecteurs à partir du 1er janvier 2022, afin de mieux différencier leur engagement »… Gare aux inspecteurs qui traîneraient des pieds pour mettre en place les contre-réformes gouvernementales !
Le SNUDI-FO partage totalement l’appréciation portée par le secteur IEN ID-FO qui indique dans son communiqué : « Le secteur IEN ID FO combat ces contre-réformes « managériales » qui ont pour seul objectif de mettre au pas les personnels qui refusent la dégradation de leurs conditions de travail. »
Le SNUDI-FO défendra auprès du prochain ministre des revendications claires, à l’opposé des préconisations du rapport de la Cour des comptes : • Abrogation de la loi Rilhac et abandon de l’expérimentation Macron à Marseille ! • Abandon des évaluations d’école ! • Arrêt des contre-réformes managériales issues du Grenelle et de PPCR !
Pour s’informer, pour préparer la riposte, le SNUDI-FO invite les personnels à participer nombreux aux réunions d’information syndicale et stages organisés par le syndicat.
Part modulable de l’indemnité REP+ :mise en œuvre du « management » Macron !
Le décret n° 2021-825 du 28 juin 2021 institue pour les personnels affectés dans les écoles et collèges REP+ une part modulable de l’indemnité REP+, en plus de la part fixe déjà existante. Pour rappel, FO avait voté CONTRE cette « part modulable » lors du Comité Technique Ministériel.
Rappelons tout d’abord que certains personnels sont toujours scandaleusement exclus du versement de l’indemnité REP+, dont les AESH et les AED qui sont parmi les personnels les plus précaires !
Cette part modulable devait être versée sur la paye de février, mais dans les faits elle l’a été ou le sera plutôt sur les payes de mars, avril voire mai selon les académies. Quel est le montant de cette part modulable de l’indemnité REP+ qui est versée dans les départements ?
Les personnels d’une même école ou d’un même collège percevront la même part modulable de l’indemnité REP+ car celle-ci vise, selon la circulaire ministérielle du 30 juin 2022 à « reconnaître l’engagement professionnel collectif des équipes en établissement et en école ». Ainsi, en fonction de leur école ou collège d’affectation :
-25% des personnels affectés en REP+ ont perçu ou percevront 600€ net (702€ brut) -50% des personnels affectés en REP+ ont perçu ou percevront 360€ net (421€ brut) -25% des personnels affectés en REP+ ont perçu ou percevront 200€ net (234€ brut)
C’est le recteur de chaque académie qui décidera la part modulable de l’indemnité REP+ versée à chaque école et à chaque collège. Sur quelle base ?
La circulaire ministérielle du 30 juin 2022 établit une série « d’objectifs » à atteindre et de « leviers » à mettre en œuvre, qui permettront aux recteurs de départager les écoles et les collèges.
Des critères édifiants !
Il s’agit pour les recteurs de classer les écoles et collèges en fonction de certains éléments :
« – Formalisation de règles de vie pour le vivre-ensemble -Prévention et traitement des discriminations et du harcèlement -Prévention et traitement de la violence -Initiatives prises pour réagir aux violences et incivilités, manquements à la discipline et au respect de l’autorité »
Alors que le ministre refuse de créer les postes nécessaires d’enseignants, de CPE et d’AED, engendrant ainsi des situations intenables dans les écoles et établissements, les personnels sont évalués et rémunérés en fonction des solutions qu’ils auront pu mettre en œuvre eux-mêmes !
Mais les recteurs pourront aussi départager les écoles et collèges en fonction des critères suivants :
« – Instauration de liens, de collaborations et de projets avec les associations péri-éducatives et les collectivités territoriales » -Construction de coopérations en lien avec la politique de la ville, les institutions au niveau local, départemental et académique »
Autant de critères permettant au gouvernement d’accentuer la mise en oeuvre de la politique de territorialisation de l’Ecole publique (Expérimentation Macron à Marseille, Cités éducatives, projets éducatifs de territoire…)
Enfin d’autres critères invitent les personnels à exploser le cadre de leurs obligations règlementaires de service :
« – Accompagnement individualisé des élèves et continuité pédagogique – Organisation de réunions régulières et rencontres individuelles afin de permettre aux familles d’échanger avec les professeurs – Plan de formation du réseau d’éducation prioritaire/de l’école/du collège – Animation et/ou participation aux conseils de cycle 3 et conseils école-collège – Organisation de rencontres inter-degré »
Une part modulable qui correspond aux annonces de M. Macron
Impossible de ne pas mettre ces annonces en lien avec les annonces du président-candidat M. Macron dans le cadre de la campagne des élections présidentielles :
« Une augmentation générale, c’est selon moi, une mauvaise option » « On va payer mieux ceux qui sont prêts à faire plus d’efforts » « On propose un pacte aux enseignants : on vous demande de nouvelles missions qu’on est prêts à mieux payer comme le remplacement des profs absents, ça doit être une obligation, le suivi individualisé des élèves, l’accompagnement sur le temps périscolaire. »
La part modulable de l’indemnité REP+ constitue un premier pas vers cette individualisation des rémunérations et cette territorialisation-privatisation de l’Ecole publique.
La FNEC FP-FO revendique :
– Le versement de la tranche la plus élevée de la part modulable de l’indemnité REP+ à tous les personnels affectés en REP+ !
– Le versement des indemnités REP et REP+ à TOUS les personnels exerçant en Éducation prioritaire !
– Une augmentation des salaires pour tous les personnels qu’ils soient en Éducation prioritaire ou pas : au minimum 22,68% d’augmentation du point d’indice, pour rattraper la perte de pouvoir d’achat depuis 2000 !
– L’arrêt de toutes les mesures d’évaluation-management chères à M. Blanquer et M. Macron : PPCR, évaluations d’école, évaluations nationales…
– L’abandon immédiat des projets de territorialisation-privatisation de l’École publique annoncés par M. Macron et en premier lieu l’expérimentation lancée à Marseille, et abandon des dispositifs existants (TER, CLA, Cités Éducatives) !
Attention, les demandes d’admission à la retraite pour la rentrée 2023, sont à adresser au plus tard le 30 septembre 2022.
Pour faire valoir vos droits à pensions, il faut désormais passer par ENSAP. Connectez vous, et saisissez votre demande de retraite. Vous recevrez ensuite un document intitulé “demande de retraite de l’Etat-demande de radiation des cadres” que vous devrez signer et adresser à votre IEN avec copie à : drh-pension1d53@ac-nantes.fr
Comme tous les ans, le SNUDI-FO vous accompagne dans la vérification des calculs ENSAP, et vous conseille dans vos démarches. (réservé aux adhérents du SNUDI-FO 53)
En cas de besoin, Pascal Grandet vous aiguillera. N’hésitez pas à nous solliciter (contact@snudifo-53.fr / 0652323045)
ADAGE : Outil de mise en concurrence des écoles et des enseignants dans la logique de la loi Rilhac !
Les écoles ont reçu une nouvelle invitation à compléter ADAGE. Si le ton se veut insistant, avec en pièce jointe du courriel un courrier du DASEN et du Recteur (déjà envoyés dans l’année) et une date butoir, si le produit semble vouloir être bien vendu, le SNUDI-FO vous rappelle que c’est totalement facultatif !
Le SNUDI-FO 53 était déjà intervenu auprès du DASEN à ce propos en juin 2021…
Extrait du CHSCT de juin 2021 : Demande de la délégation FO : L’arrêt des enquêtes chronophages et rébarbatives (Adage, actions menées à l’école EAC, enquêtes avec les partenaires, …etc), l’édition d’un calendrier et d’un planning permettant de sérier et de prioriser les différentes demandes institutionnelles. Le DASEN entend la demande mais insiste sur la nécessité de compléter les différentes enquêtes, même si celles-ci restent facultatives. FO lui répond que le problème de l’insistance des demandes, c’est la mise à mal des directeurs, qui bien souvent vont “faire”. La délégation FO a donné un autre exemple : des directeurs qui reçoivent parfois des courriels “importants” le dimanche soir ou en fin de congés : L’organisation se fait à la dernière minute et cela impacte la vie personnelle avec parfois des directeurs qui se réveillent la nuit pour un oubli…Les exemples donnés par la délégation FO illustrent la multiplication des différentes tâches et les conséquences sur la santé morale et psychique. Les RPS sont très importants et les conséquences sur la vie personnelle parfois désastreuses. En effet, penser à tout, ne rien oublier, respecter les délais se révèle très stressant, parfois à la limite du supportable.
Des changements ? vraiment ?
Dans le primaire, ADAGE était présenté jusqu’à maintenant comme un simple site de référencement des projets culturels et artistiques en vue d’obtenir un financement académique. Cela ne sera plus le cas !
La nouvelle version d’ADAGE, c’est tout bonnement une mise au pas de chaque équipe pédagogique dans le cadre de la loi Rilhac, de la loi Blanquer et de PPCR !
Sous des aspects séduisants de référencement de tous les partenariats nationaux et de PEAC (parcours de chaque élève de la maternelle au lycée), il s’agira en réalité pour chaque direction d’école de faire de la publicité à ce qui est fait dans l’école et dans chaque classe.
Dans la poursuite de l’individualisation des carrières, chaque enseignant devrait construire son CV culturel sur ADAGE car le site enregistrera d’année en année ce que chaque enseignant fera et donc également ce qu’il ne fera pas. Avant chaque rendez-vous de carrière dans le cadre du PPCR, chaque direction d’école aura à éditer un PDF non modifiable bien sûr, copie du CV d’ADAGE.
Enfin, ADAGE est également un outil de flicage des enseignants et des écoles pour l’application des décisions ministérielles. La marotte de Monsieur Blanquer étant la chorale, toutes les écoles du département devraient inscrire un projet chorale sur ADAGE.
Pour le SNUDI-FO 53, c’est la mise en concurrence des enseignants au sein d’une école, d’une commune et même d’une académie.
Dans la logique de la loi Rilhac, chaque directeur éditera en fonction des directives académiques et du projet d’école le « volet culturel du projet d’école », il choisira d’engager son école dans une démarche du développement durable (E3D) et cette labellisation sera référenciée sur le site ADAGE. Le directeur d’école aura la main sur l’ouverture de l’espace de rédaction dans l’application.
Le conseil des maîtres serait donc dessaisi de décisions communes et collégiales, chaque enseignant devrait ré- pondre au directeur simili chef d’établissement de l’inscription de ses projets dans ADAGE. En plus d’une attaque contre la liberté pédagogique, la délégation de compétences de l’IEN envers le directeur est encore accentuée.
Accessible aux collectivités territoriales, ADAGE est encore un nouvel outil de territorialisation de l’Education nationale.
Les municipalités auraient leur mot à dire sur les projets culturels de chaque enseignant de la commune, pour- raient décider de ne financer que certains et pas d’autres… Il s’agit donc de permettre encore plus d’intrusions des politiques locales dans la gestion et dans la pédagogie des écoles.
Cet outil soulève des problèmes de confidentialité importants puisque chaque enseignant de l’Académie a accès aux noms des enseignants de chaque école. Quid de la protection des personnels, de la protection des données, de la RGPD ?
Le SNUDI FO 53 maintient ses revendications : Abandon immédiate de la loi Rilhac Abrogation de PPCR et de la loi Peillon sur les PEDT et les rythmes scolaires Abrogation de la loi Blanquer Abandon du dispositif ADAGE Respect de la liberté pédagogique.
Ordre du jour : BILAN du plan de formation 2021/2022 Plan de formation 2022-2023 Questions diverses
Présents : Pour l’administration : M. Waleckx DASEN, Messieurs Drault (IEN adjoint à l’IA), Vauléon (Secrétaire général), Peschard (personne ressource SST du DASEN), Caro (CPC) et Mme Hubert Pour l’INSPE : Mmes Martin (responsable site Inspé), Chevreuil et Allaire, M. Dellogé Emilie Vannier représentait le SNUDI-FO 53 / autres organisations : SNUIPP-FSU et SE-UNSA
Présentation du schéma directeur du PDF 2022 – 2025
4 items à retenir :
*Chacun doit être co constructeur de sa formation
*individualisation des PDF
*prise en compte de la dimension collective
*faciliter l’accès à la formation
La création d’EAFC (Ecoles Académiques de Formation Continue) est également en cours ainsi qu’un travail de réflexion sur la manière de reconnaître/certifier les compétences acquises.
M. DRAULT répond en argumentant par exemple que « les collègues peuvent se saisir des offres faites ». Alors que quelques minutes plus tôt il était question de s’appuyer sur un recueil des demandes/besoins des collègues…
Selon le DASEN « il y a des objectifs mais il y a aussi la difficulté à les atteindre ». « Nous savons ce qui est utile » « sur les constellations vous nous renvoyez de bons retours » ( ?)
Il explique qu’au sein du cadre obligatoire les collègues concernés par une constellation ont la liberté de choisir le point à travailler, et donc de répondre à un de leurs besoins.
Le SNUDI-FO a indiqué que s’il pouvait comprendre ces lignes directrices, particulièrement celle qui insiste sur le respect des demandes des collègues et du libre choix de leur formation, le syndicat attendait clairement le PDF et en particulier sa mise en œuvre
Le SNUDI-FO a rappelé en instance que ce n’était pas forcément le retour des collègues, et qu’il est compliqué de considérer que les constellations peuvent convenir au vu, par exemple des spécificités des écoles mayennaises.
Le SNUDI-FO rappelle les formations-constellations sont directement issues de PPCR, que FO n’a ni signé, ni demandé. Ces formations prévoient que chaque enseignant soit accompagné dans les 6 ans à la fois dans le cadre du plan français et du plan mathématiques.
Tous, stagiaires à vie… : désormais des enseignants se retrouvent inscrits à ces constellations bien souvent sans avoir été sollicités.
Désignés par les IEN, les enseignants « constellés » sont contraints de participer à une formation sur une thématique imposée. Les autres enseignants de l’école doivent également participer à des animations pédagogiques en commun. C’est nier le libre choix des enseignants à une formation individuelle.
Ce dispositif infantilisant, dont le SNUDI-FO demande l’abandon, vise à remettre en cause la liberté pédagogique et à exercer une pression permanente sur les enseignants dans le cadre des décrets sur l’évaluation de 2017.
Rappel avis CTSD Mayenne : Le CTSD, réuni le 10/02/2021 se prononce pour que le dispositif ministériel d’accompagnement issu de PPCR avec notamment les « formations par constellations » soit totalement abandonné dans le cadre des formations obligatoires afin, de préserver notamment les moyens de remplacement manquant cruellement dans les écoles. POUR : FO et CGT Ne prend pas part au vote : UNSA et FSU
Point sur le PDF 2021/2022
Le DASEN indique qu’il y a 2 périodes de suspension/annulation ou report des formations cette année : fin 2021 et juste avant les vacances de printemps. Les décisions ont été prises au cas par cas en fonction des besoins mais également, selon lui, pour ne pas « blesser » les intervenants et les personnes inscrites « un fondu enchainé plutôt qu’un cut »
Point par Mme Hubert :
Les Liaisons Ecole Collèges (LEC) ont majoritairement été annulées ou reportées : 12 ont eu lieu.
Peu d’OFC et APP (du fait des conditions sanitaires) : 1 réalisée et 4 programmées en P5
Toutes les formations hors temps scolaire ont eu lieu
Formations initiales directeur : tout a eu lieu
Formation continue directeur : 186 directeurs se sont inscrits, 6 modules ont été réalisés, beaucoup sont reportés en mai juin. Selon l’administration, certains ont eu beaucoup de succès (risques psycho socio) d’autres pas du tout (égalité fille garçons, accueil d’enfants allophones).
Mme HUBERT déplore le fait que malgré une communication des dates dès la diffusion de l’offre de formation, certains directeurs inscrits appellent au dernier moment pour prévenir de leur absence pour raisons de sortie scolaire ou autre. Les places auraient pu être attribuées à d’autres.
Le SNUDI-FO a demandé pourquoi les PE adjoints n’avaient pas accès à cette offre de formation ? certaines correspondent à des besoins immédiats, bien plus que de travailler sur « la résolution de problème ».
Le DASEN a pris bonne note de notre demande.
A propos des conseils école-collège, le SNUDI-FO 53 rappelle que les professeurs des écoles qui participent au Conseil Ecole Collège sont, selon les textes, « désignés par le conseil des maîtres ». Ainsi, si, dans une école, il s’avère que le conseil des maîtres ne propose personne parce qu’aucun enseignant ne se serait porté volontaire pour y participer, nul ne pourrait y être contraint. Cela signifie que, statutairement, personne ne peut être désigné volontaire et/ou personne ne peut être « volontaire malgré lui ».
En effet, les Obligations Règlementaires de Service des enseignants (ORS) sont déterminées par le décret du 30 juillet 2008. Ne figurent absolument pas dans ces obligations de service, la participation à des réunions dans le cadre du Conseil École-Collège ou encore de réunions « devant construire une progression à l’échelle d’une circonscription ».
Point par M. Caro :
30 journées Eprimo + 2 modules « directeurs ». En juin des journées de formation « préalables » pour des écoles qui seront équipées en septembre. Il y a maintenant 82 écoles concernées, environ 330 classes. En septembre 50% du territoire.
Point par M. Peschard:
Savoir rouler à vélo : 44 PE formés « grâce à une politique départementale de formation remplacée » « qui n’existe pas dans les autres départements » (répété 3x). 963 attestions élèves délivrées et 500 encore d’ici la fin de l’année scolaire (objectif de 1000 dépassé). Cela répond à une vraie attente car la pratique du vélo est déjà dans les habitudes. Les formations sont ouvertes aux partenaires et au personnel municipal.
Suite par Mme HUBERT :
*4 départs en CAPPEÏ (12 semaines)
Les collègues qui partent en formation CAPPEI sont tout simplement choisis par le DASEN en fonction des besoins !
*5 stages MINE (50h en complément de formation pour les titulaires du CAPPEÏ « LSF » «professeur ressource » « approche cognitive des élèves à besoin éducatif particulier »)
*5 candidats CAFIPEMF (3 sur l’ancienne mouture, 2 sur la nouvelle). La nouvelle version du CAFIPEMF prévoit beaucoup d’heures de formation sur temps de classe, donc le nombre de candidats envoyé en formation dépendra de la capacité de remplacement.
*2 formations « français langue seconde »
*24 PE remplacés pour des formations académiques, congés formation, congé de réorientation professionnelle…
*2 jours de formation remplacée pour les PE des écoles qui rentrent dans le dispositif « école bilingue »
*155 PE concernés par les parcours « école inclusive », parcours hybrides entrant en partie dans le cadre des 18h.
Plan de formation 2022-2023
BLOC 1 (9h)
*constellations français/maths
1/3 des PE
Au choix des PE (sic !!)
*valeurs de la république
1/3 des PE
*Accompagner l’école Inclusive
1/3 des PE
BLOC 2 (9h)
*Distanciel math ou français *Sciences et techno *Missions/CPDEAC/EMI/RUN/EPS/LV/sem.MaternelleDSDE/CAFIPEMF/MAT/Formateurs/PSC1 *formation didactique histoire*conférence CANOPé « l’autorité par la confiance (01/2023) tous cycles
6h 3h/6h/9h ou OFC remplacée si demande 3 ou 6h
3h
Au choix des PE (re sic !!)
Un vademecum sciences et technologie sera distribué en septembre pour servir de base base de ressources aux enseignants.
Notons que sur le bloc 1, il s’agit purement et simplement de formations formatages, soit via les constellations PPCR (plan Français math) soit via l’école inclusive à tout prix, pour expliquer aux collègues qu’il n’y a plus de places dans les ITEP, les IME, les SEGPA ou les ULIS, que les AESH, quand il y en a, sont mutualisées avec les PIAL, ou soit pour la promotion des “valeurs de la République” (lesquelles ? celles du gouvernement actuel ?) qui sont à mettre en lien avec la campagne sur la laïcité de Blanquer !
FO : avec chaque année au moins 9h imposées, voire 18h une année sur 3, vous comprendrez que ce n’est pas un choix de formation ! Sans parler des PE à temps partiel…
DASEN : « c’est vrai. En faisant une moyenne cela fait quand même 6h de formation choisie par an. »
Le SNUDI-FO 53 a toujours expliqué et défendu que la notion d’animation « obligatoire » n’existait pas, qu’elle n’avait aucune valeur réglementaire. C’est par ailleurs ce qu’avaient reconnus nos responsables administratifs, et la terminologie avait évolué passant de « obligatoire » à « à caractère départemental » suite à nos interventions en Mayenne !
Le décret n° 2017-44 du 29 mars 2017 définit toujours nos obligations de service. Il précise que nous devons «18 h consacrées à des actions de formation continue, pour au moins la moitié d’entre elles, et à de l’animation pédagogique ». Ne figure dans ce texte aucune notion d’animation ou de formation obligatoire ou à caractère départemental. Les PE sont libres de choisir comment ils effectuent ces 18 h.
Le SNUDI-FO rappelle ainsi que, si les enseignants sont tenus de participer à 18h d’animations pédagogiques, il est de la responsabilité de l’institution d’organiser un plan de formation avec des animations pédagogiques que les PE peuvent librement choisir en fonction du contenu.
Il rappelle également qu’aucun texte réglementaire ne permet d’imposer à un enseignant la visite d’un de ses collègues, qui n’a aucun statut particulier pour cela. De même, le fait de convoquer un enseignant et le sortir de sa classe pour participer à l’observation de la classe d’un autre collègue ne peut être considéré comme un stage de formation continue et être imposé.
C’est pourquoi le SNUDI-FO demande l’abandon de ce dispositif qui ne saurait se substituer aux 18h d’animations pédagogiques telles que définies dans nos obligations réglementaires de service et intervient pour qu’il ne soit en aucun cas imposé aux collègues.
Pour le SNUDI-FO 53, les enseignants sont les mieux à même de savoir de quelles formations ils ont besoin : peut-être en français, peut-être en mathématiques mais pas uniquement !
Formation continue
Mme Martin présente la nouvelle mouture de la formation initiale.
Il y aura maintenant 3 « types » de PES :
*Les PES titulaires d’un Master MEEF qui auront déjà réalisé des stages en responsabilité > 100% en classe et 10j de formation
*Les PES titulaires d’un Master MEEF qui n’ont pas réalisé de stage en responsabilité > 100% en classe et 20j de formation
*Les PES non titulaires d’un Master MEEF > 50% classe, 50% INSPE
Le SNUDI-FO a demandé des précisions sur le nombre de PES :
Si M. Drault se montre prudent, il annonce :
16 PES titulaires du MEEF + les 2 LC recrutées cette année. 12 Stagiaires Inspé.
Le DASEN réfléchit à l’embauche de 15 contractuels enseignants recrutés cette année en M1 qui continueront leur formation en étant chaque lundi disponibles pour du remplacement.
Mme Martin précise que pour le moment ils ne savent pas (hormis pour les 2 LC) combien de PES auront 10j ou 20j à faire. De même que le contenu et la forme de ces journées n’est pas encore fixé (concertation Inspé DSDEN) et ne le sera que quand le profil des PES sera connu (journées groupées ou pas ? tous ensemble ou pas etc…)
Mme Hubert : précise qu’effectivement, « grâce à ces contractuels alternants » (?!) le pool des remplaçant passe de 16 à 31 le lundi. Mais qu’ils réfléchissent aussi à des temps de formation sans remplacement.
M. Drault finit par reconnaitre ces formations pourraient avoir lieu hors temps de classe ou pendant les vacances !
Pour le SNUDI-FO c’est inacceptable. Avec le tiers-enseignant, le contractuel alternant MEEF, C’est l’inégalité officialisée dans la formation professionnelle, une véritable usine à gaz … pour exploiter les étudiants ; tout simplement…
En effet, ils auront à faire un tiers-temps de service en responsabilité. Mais ce tiers-temps est annualisé, il peut donc être décliné sous une forme hebdomadaire (8H+1H dans le premier degré, 6H dans le second degré) ou sous une forme « massée », avec des services hebdomadaires de 50 %, 75 %, voire 100 %… En certains cas, comme dans l’académie de Lyon, il est même imaginé un mixte filé/massé !
Concrètement les « alternants » vont servir de moyens de remplacements bouche-trous.
Comment leurs emplois du temps seront-ils organisés pour faire en sorte qu’ils puissent tous suivre les cours ou formations prévus en université ou à l’INSPÉ ? C’est presque mission impossible !
Aucune garantie n’est par ailleurs donnée que les alternants puissent ne pas avoir à se déplacer dans une même journée entre leur lieu de travail et leurs lieux de formation.
Et tout ceci pour 664 € nets par mois !
Pour les collègues dans les établissements : surcharge de travail, désorganisation des emplois du temps, pressions sur les temps partiels, blocage du mouvement
Il va falloir encadrer ces « alternants ». Il est prévu pour les tuteurs 600 € de rémunération annuelle (contre 1500 € pour les anciens fonctionnaires stagiaires) ! À ce tarif, il n’est pas du tout sûr que tous les contractuels aient un tuteur.
Rassemblement et manifestation à Laval, 10h30 parvis des droits de l’Homme à l’appel des confédérations CGT et FO avec la FSU et Solidaires
Réaffirmer les valeurs de solidarité, d’égalité, et d’opposition à toute forme de discrimination ! Revendiquer l’augmentation urgente des salaires et les créations de postes ! Résister aux tentatives de remises en cause toujours plus fortes des droits sociaux !
Un repas fraternel est offert à l’UD FO pour tous les adhérents, leurs conjoints et leurs enfants.
Le 1er mai c’est avant tout la fête des travailleurs. C’est une journée de lutte internationale. C’est la commémoration des dizaines de morts qui sont tombés en 1886 à, Chicago lors de la manifestation pour revendiquer notamment la journée de 8 heures.
L’histoire du 1er mai a commencé à une époque où la précarité du travail était totale.
C’est aux Etats-Unis, en 1886, plus précisément en Pennsylvanie et dans l’état de New-York, que chaque 1er mai avait lieu un bouleversement général de la classe ouvrière du fait du renouvellement des contrats de travail pour une durée de un an.
C’est ainsi que le terme des contrats de location des maisons et appartements étaient également renouvelés. En fait, c’était une remise en cause des conditions de vie de toutes les familles à la même date. C’est en 1884 que les syndicats américains décidèrent d’imposer par la grève qu’à partir du 1er mai 1886 la durée d’une journée de travail serait de huit heures.
En ce samedi 1er mai 1886 des centaines de milliers d’ouvriers défilèrent dans tout le pays pour cette seule revendication. Exemple à Chicago, quelques quarante mille ouvriers sont en grève. Le 3 mai un affrontement oppose les briseurs de grève aux grévistes d’une usine de matériel agricole et fait malheureusement 4 morts. Un meeting est organisé le lendemain. Alors que les derniers manifestants se dispersent, une bombe éclate. Des dirigeants anarchistes de Chicago seront arrêtés et condamnés à mort. Dès 1889, lors d’un congrès ouvrier, est déclaré qu’il sera organisé une grande manifestation internationale à date fixe, de manière que, dans tous les pays et dans toutes les villes, le jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en demeure de réduire légalement à huit heures la journée de travail.
Cette date ce fut le 1er mai.Une date symbole.
Depuis, le 1er mai accompagne chaque année le mouvement général du progrès social et des conquêtes ouvrières.
Quand la journée de revendication devint “fête du travail”:
Au fil des années, le retentissement fut tel que les régimes totalitaires voulurent s’emparer du symbole. Le régime de Vichy enveloppa le sang et la lutte associée au 1er mai dans les drapeaux, de ce que le Maréchal Pétain appellera « la fête nationale du travail ». En effet le Maréchal ne pouvait tolérer les manifestations d’indépendance. Au lieu de faire tirer sur les défilés syndicaux, il transforma par la loi la lutte en réjouissances insipides.
La devise de Pétain était : “Travail, Famille, Patrie”.
C’est le 1er mai 1941 que cette journée a été ravalée au rang d’une distraction. Le même jour, le Maréchal exposait les principes de la charte de travail, qui emprisonne les relations sociales dans un corporatisme à la française. L’année précédente, le 16 août 1940, le gouvernement de collaboration publiait une loi interdisant les confédérations syndicales. Il fallait que les intérêts particuliers des classes sociales ne puissent s’exprimer. En 1937, l’État accordait un jour férié, de fait les fonctionnaires n’auraient plus à faire grève pour manifester le 1er mai. Déjà le 1er mai 1921 était déclaré par l’Action française, ennemis du syndicalisme, les prémices de la co-gestion telle que pratiquée aujourd’hui chez nos voisins allemands. Vingt ans plus tard, sous l’œil attentif de l’armée allemande, la Charte du Travail établit un système de corporations ouvrières et patronales intégrées au sein même de l’Etat de Vichy.
A la libération, tout cet édifice, déjà chancelant, fut balayé.
LES SYMBOLES
La date, le muguet, l’églantine ?
L’églantine, cette rose sauvage symbole de la Révolution française, connaît un sérieux rival, le muguet, qui a pour lui de fleurir juste au Premier mai. Dès 1913, les artistes vont le cueillir dans les bois de Chaville… et les midinettes en raffolent. Après la Première Guerre, la grande presse organise la promotion systématique du muguet blanc contre la rouge églantine, tout comme la presse allemande encourage l’edelweiss et la Démocratie chrétienne italienne l’œillet blanc…
C’est sous Vichy que le muguet détrônera finalement l’églantine, que personne ne songera plus à remettre à l’honneur ensuite. Il est vrai que le Premier mai, fête urbaine aux allures champêtres, est tributaire de l’environnement : l’urbanisation et le remembrement font disparaître les haies qui fournissaient aux habitués des “barrières” leur églantine, tandis que le muguet se cultive, et se vend…
Cependant le 1er mai restera férié et la grève sera rendue impossible ce jour-là.
Beaucoup de personnes, de politiques ont dénaturé cette journée à commencer bien sûr par le gouvernement de Vichy qui avait pour devise : travail, famille, patrie.En tout état de cause il est plus que déplorable pour ne pas dire scandaleux que les partis politiques et quel qu’ils soient, récupèrent cette journée symbole de commémoration des travailleurs car cette journée n’appartient qu’à eux seuls.
Le 1er mai est donc une journée de commémoration, de revendications.Le 1er mai est une journée de lutte internationale.