02.03.17
Démissions de professeurs, licenciements de stagiaires, concours désertés :
Le rôle de FO c’est de rétablir les faits
Déni de réalité
Les articles de presse se multiplient sur les démissions de professeurs suite à la publication d’un rapport sénatorial. La ministre minimise en parlant de démissions «extrêmement faibles». Pour d’autres, il est normal que le nombre de démissions soit multiplié par trois dans le 1er degré et par deux dans le 2nd degré entre 2012 et 2016, en raison du nombre de postes ouverts aux concours de l’éducation nationale : il fallait oser ! Ouvrir des postes aux concours conduirait à la démission ? Rétablissons les faits.
Rétablir la réalité des conditions de stage, de travail, c’est le rôle de FO
FO n’a jamais cautionné le master comme condition d’entrée et mène ce combat depuis 2009. Afin que les reçus aux concours restent dans l’éducation nationale, selon nous, il faut rétablir des conditions de travail, de formation, de rémunération et d’accès au concours qui soient normales et faisables. La Ministre n’a toujours pas compris que les reçus aux concours sont des fonctionnaires stagiaires et non des étudiants en formation dans les classes.
C’est du statut de la fonction publique d’Etat dont elle s’émancipe. Sont imposés aux stagiaires un master, des cours à l’ESPE, des mémoires, des frais de déplacement, un demi-service seul devant élèves avec une pression croissante. Et pour demain, la ministre prévoit la sélection à l’entrée des masters ! En 2012-2013, 65 stagiaires démissionnaient. En 2016, il y en a 434. A cela s’ajoute des pourcentages à deux chiffres en matière de licenciements et renouvellements de stage en 2015 et 2016. Après une telle année pour percevoir un traitement de 10% au-dessus du SMIC, il n’est pas étonnant que les stagiaires démissionnent.
Des milliers de postes non pourvus
La ministre annonce une «belle rentrée» avec 54 000 postes «en plus depuis 2012», mais les personnels dans les écoles, les collèges et les lycées n’en voient pas les effets. Et pour cause : dans le 2nd degré, un quart des postes ne sont pas pourvus au CAPES en 2012 et 2013, 30% en 2014, 20% en 2015 et 2016. Dans le 1er degré, en 2016, 665 recrutements n’ont pas été effectués.
Le rôle des contre-réformes
En 2013, 900 enseignants titulaires démissionnaient. En 2016, ils sont 1 985. Ce n’est pas le nombre de postes aux concours qui conduit à la démission, ni l’égarement vers ce métier de jeunes au chômage. Ce sont des titulaires qui décident aussi de partir car contre-réforme après contre-réforme, l’autorité des enseignants, la liberté pédagogique individuelle, le coeur du métier ont été volontairement détruits. La mise en place de l’évaluation, où toute antériorité de carrière disparaît pour donner place à un entretien professionnel où seules seraient considérées des compétences autres que celles de l’enseignement, est un danger majeur et ne va pas dans le sens de l’attractivité pour devenir professeur. La ministre n’invente rien : ce sont les mêmes méthodes qui ont poussé vers la sortie les 22 000 fonctionnaires de France Télécom. D’ailleurs, l’embauche massive de contractuels a déjà commencé.
20.01.17
Inspection des T2: le SNUDI-FO interpelle le ministère
Inspection des T2
Ou comment un syndicat devance les intentions du ministère !
Le SNUIpp-FSU, hier à l’avant garde de la réforme des rythmes scolaires, se fait aujourd’hui le chantre du protocole PPCR (Parcours Professionnels, Carrières, rémunérations) et du projet de réforme de l’évaluation des enseignants.
Face à la campagne d’information de FO, le SNUipp-FSU commence à reconnaître, ici et là que dans les futures modalités d’évaluation des points pourraient être problématiques.
“Problématiques”, c’est le moins que l’on puisse dire… mais pour autant, comme pour les rythmes scolaires, le SNUipp-FSU persiste à soutenir cette nouvelle contre-réforme, dans la logique de son approbation de la loi de Refondation.
Ainsi, alors même que les projets de décrets n’ont pas encore été soumis pour avis aux syndicats puisque la réunion du Comité Technique Ministériel est prévu le 5 décembre, le SNUipp-FSU « a fait valoir que dans le projet de réforme, le premier rendez-vous de carrière (nouvelle terminologie pour désigner l’inspection) intervenait au 6ème échelon et que par conséquent un accompagnement devait être mis en place pour les collègues débutants. »
Le ministère s’est bien sûr fait un plaisir de répondre que « l’inspection disparaîtrait dès cette année au profit d’un accompagnement renforcé », s’autorisant, de par l’attitude du SNUIpp-FSU, à contourner les textes existants qui organisent l’inspection des fonctionnaires pour y substituer, par anticipation, l’application des projets de textes qui instaureraient l’évaluation des enseignants. Et sans attendre, le ministère décide de mettre en œuvre des projets de décrets non encore promulgués et qui n’ont d’ailleurs pas été discutés au Comité Technique Ministériel.
Pour nos collègues T2 immédiatement visés par ces dispositions, il s’agit d’une régression qui les ramène au rang de stagiaires perpétuels.
Ainsi en lieu et place de la 1ère inspection qui les installe dans la profession d’enseignant, nos collègues connaîtront à nouveau les mécanismes de l’évaluation baptisée pour l’occasion « accompagnement renforcé ». Ainsi, c’est dans le cadre d’une pression continue avec multiplication de visites, contre visites, rapports … que ces enseignants vont devoir accomplir leurs missions alors qu’ils ont pourtant le statut de fonctionnaires titulaires. Ces consignes ministérielles, si elles s’appliquent, ne peuvent que conduire à fragiliser nos jeunes collègues.
L’exemple des T2 est illustratif de ce qui se prépare pour l’ensemble des enseignants si les décrets sur l’évaluation des enseignants voyaient le jour.
Le SNUDI-FO invite donc les personnels :
- à prendre connaissance de la lettre adressée aux personnels conjointement par la FNEC FP-FO, la CGT Educ’action et SUD Education pour revendiquer l’abandon des projets de décrets sur l’évaluation ;
- à signer la pétition nationale pour exiger l’abandon des projets de décrets sur l’évaluation.
Prime de 1000 euro (IFF – indemnité forfaitaire de formation) ou application du décret de 2006 sur les frais de déplacement ?
Les étudiants stagiaires (à mi-temps classe et mi-temps ESPE) peuvent prétendre à :
- une indemnité forfaitaire de formation allouée aux personnels enseignants et d’éducation stagiaires (décret 2014-1021 du 8 septembre 2014)
- au remboursement des frais de déplacement (décret 2006-781 du 3 juillet 2006)
Pour les grandes villes et communautés urbaines bénéficiant de transports en commun, il faut que la commune (d’habitation et de l’école) et celle de l’ESPE ne soient pas limitrophes.
Si l’indemnité forfaitaire est versée automatiquement (100 euro par mois de novembre 2016 à août 2017), le remboursement doit faire l’objet d’une demande, saisir des données et attendre le paiement. Il y a donc un décalage (qui varie d’un département à l’autre) dans son versement, donnée à prendre en compte pour prendre une décision.
C’est d’ailleurs la raison invoquée par le ministère : la simplification et l’accélération de la procédure.
Ne nous leurrons pas…
28.09.16
STAGIAIRES LICENCIES
Depuis plus d’un an la FNEC FP-FO s’est adressée à plusieurs reprises à la Ministre sur la situation des stagiaires et a régulièrement exprimé ses craintes sur les conditions et l’issue du stage. Les syndicats départementaux sont intervenus à tous les niveaux, dans les ESPE, auprès des Recteurs et des DASEN pour défendre des centaines de collègues mis en difficultés par les conditions mêmes de leur stage : surcharge de travail, humiliation, incompréhension face aux demandes pléthoriques, in-cohérentes, locales de l’institution…
LIRE LE COMMUNIQUE NATIONAL FNEC-FP FO
PES 2016-2017
Les fonctionnaires stagiaires ont des droits: Les faire valoir avec FO, est aujourd’hui essentiel !
Demandez le guide spécial “stagiaires 2016-2017” à vos représentants du SNUDI-FO 53.
10.09.15
La lettre adressée par notre fédération à la ministre, le 1er septembre.
Le dossier spécial “Stagiaires 2015”
14.11.2014
Remboursement des frais de déplacement des stagiaire: Prime de 1000 euros ou application du décret de 2006 ?
La FNEC-FP FO fait le point
Les stagiaires qui doivent se rendre à l’ESPE peuvent prétendre (normalement les services du DSDEN ou du rectorat doivent vous laisser le choix) :
- Soit à l’indemnité forfaitaire de formation allouée aux personnels enseignants et d’éducation stagiaires (décret 2014-1021 du 8 septembre 2014).
- Soit au remboursement des frais de déplacement (décret 2006-781 du 3 juillet 2006).
Ces remboursements de frais de déplacement ne sont versés QUE lorsque vous vous rendez à l’ESPE. Pour les grandes villes et communautés urbaines bénéficiant de trans ports en commun, il faut que la commune (d’habitation et de l’établissement d’exercice – école, collège, lycée, lycée professionnel) et celle de l’ESPE ne soient pas limitrophes.
Si l’indemnité forfaitaire est versée automatiquement (100 euros par mois de novembre 2014 à août 2015), le remboursement des frais est une mécanique plus complexe car il faut en faire la demande, saisir des données et attendre le paiement.
C’est d’ailleurs la raison invoquée par le ministère : la simplification et l’accélération de la procé dure.
Ne nous leurrons pas. Sous prétexte que les services des DSDEN et des rectorats n’ont pas assez de personnels administratifs et ne peuvent donc pas gérer correctement le remboursement prévu par le décret de 2006, le ministère a instauré une indemnité qui demande moins de personnels et va plus vite dans la gestion du remboursement mais est parfois beaucoup moins intéressante.
Pour les collègues qui effectuent 10 km aller par jour, la question ne se pose pas, l’indemnité forfaitaire est plus intéressante ou égale (à 26 € près !). En revanche, pour les autres collègues, chacun peut, en fonction de ses priorités (toucher plus rapidement les sommes, toucher une somme correspondant à ses déplacements…) opter pour l’un ou l’autre (si vous voulez l’indemnité forfaitaire, rien à faire ; si vous souhaitez opter pour le remboursement des frais, il faut le signaler aux services). Afin de vous aider, vous trouverez ci-dessous un tableau indiquant les montants auxquels vous pouvez prétendre.
N’hésitez pas à contacter votre syndicat départemental pour tout renseignement complémentaire.
km aller |
prix de l’aller |
prix de l’aller retour |
prix total pour 90 jours de stage |
repas pour 72 jours (7,625 € par repas)* |
Total |
5 |
1,7059 |
3,4118 |
307,062 |
549 |
856,06 |
10 |
2,6534 |
5,3068 |
477,612 |
1026,61 |
|
15 |
3,6009 |
7,2018 |
648,162 |
1197,16 |
|
20 |
4,464 |
8,928 |
803,52 |
1352,52 |
|
25 |
5,519 |
11,038 |
993,42 |
1542,42 |
|
30 |
6,574 |
13,148 |
1183,32 |
1732,32 |
|
40 |
8,2461 |
16,4922 |
1484,298 |
2033,30 |
|
50 |
9,8031 |
19,6062 |
1764,558 |
2313,56 |
|
60 |
11,3601 |
22,7202 |
2044,818 |
2593,82 |
|
70 |
12,9729 |
25,9458 |
2335,122 |
2884,12 |
* Le décret de juillet 2006 prévoit, en plus d’un remboursement des frais de déplacement, un remboursement de frais de repas de 7,625 euros / repas. Nous avons pris une base de 2 jours par semaine, car le mercredi n’étant travaillé que sur une demi-journée, il n’y a pas de remboursement pourfrais de repas ce jour-là.
14.11.2014
PUBLICATION NATIONALE
à lire – article paru sur le blog abonnés du Monde
“EXPERTISONS LES EXPERTS !”
06 septembre 2014
Les Espé et la générale Alcazar : « Caramba, encore raté! »
“La logique du pire est une vis sans fin. La situation des Espé est donc encore pire, en cette rentrée, que je ne l’annonçais dans dernier billet. Rappelons que c’est seulement en 2014-2015 que les Espé commenceront vraiment à fonctionner puisqu’elles accueillent ces jours-ci leurs premiers stagiaires. Les promoteurs de ces nouvelles paillotes de la pédagogie ont donc enfin entre les mains ce qu’ils demandaient avec acharnement depuis quinze ans : des « facultés d’éducation » délivrant des masters professionnels. Et le résultat ne s’est pas fait attendre. C’est déjà la zizanie, la cacophonie, la gabegie et le charivari. Ça chahute et ça tintamarre, ça branle et ça discorde, ça confusionne et ça dissone et ça part à vau l’eau. Qu’en sera-t-il dans 4 ou 5 ans quand tous les effets pervers de ce dispositif absurde auront eu le temps de se développer ?”
LES IUFM REMPLACES PAR LES ESPE
Écoles Supérieures de Professorat et de l’éducation :machines à redéployer les personnels ?
Alors que les projets de loi Fioraso et Peillon ne sont pas votés, les deux ministres multiplient textes et circulaires sur la création des ESPE.
Ils veulent aller très vite pour une mise en place dès septembre 2013.
C’est sans états d’âme que les personnels des IUFM sont « remerciés » et priés d’aller voir ailleurs ! Déjà à Rouen, il est mis fin aux fonctions de deux formateurs CPE pour cette rentrée 2013.
En Bretagne, les personnels de l’IUFM ont les plus grandes inquiétudes sur leur avenir puisqu’on annonce que le futur ESPE de Bretagne serait rattaché à l’Université Européenne de Bretagne…
A Lyon, les personnels de l’IUFM de la Soie, à Villeurbanne, sont dans l’attente des décisions des uns et des autres pour savoir si leur site continue d’exister ou s’ils seront redéployés !
Pour la FNEC FP-FO, la création des ESPE est avant tout une mesure structurelle d’économies de personnels : la durée des stages imposés aux étudiants dans les « métiers de l’enseignement, de l’éducation, de la formation » serait telle qu’il n’y aurait pas besoin de personnels enseignants pour aider, encadrer, former les étudiants puisque tout se passe dans les établissements scolaires et les écoles. Le cadre maintenu de la masterisation le permet.
La FNEC FP-FO condamne toutes les mutations forcées des personnels enseignants et administratifs découlant de la mise en place des ESPE. Elle demandera au ministre des engagements précis pour le devenir des personnels concernés.
Nul de doit faire les frais d’une réforme rejetée et contraire aux attentes des personnels.
Montreuil, le 21 mai 2013
21.05.2013
Vincent Peillon invente le professeur discount !
Le ministre vient de confirmer son choix dans sa lettre aux recteurs en date du 16 mai.
Désormais, l’admissible aux concours 2014 avancés devient contractuel en septembre 2013 en attendant de passer son oral de concours en juin 2014.
Il enseignera 6 heures (certifiés, PLP) ou 9 heures (professeur des écoles) pour 854 € bruts.
Le ministre Peillon décide donc « pour rendre les concours attractifs » de rémunérer 1,5 le montant du RSA (483 € nets) les futurs stagiaires enseignants et CPE…
Quelle ambition pour l’école quand ses maîtres gagnent moins que le SMIC (1430, 32 €), moins que le minimum fonction publique en catégorie C (1430,76 €) alors qu’ils ont tous au moins bac +4 , voir pour une grande partie, bac+5 !
FO s’est exprimé contre ce texte lors du Comité Technique Ministériel du 16 avril (communiqué FNEC FP-FO du 18 avril 2013).
On ne nous fera pas croire qu’il était obligatoire d’inventer un concours 2014 « avancé» pour avoir des professeurs à la rentrée 2013 ! Ces concours se soldent par une embauche massive de 18 000 contractuels à 6 ou 9 heures !
Pour FO, il suffisait d’augmenter le nombre de places aux concours 2013. C’était possible avec la loi de finances 2013. Rappelons que le budget du ministère –soi disant prioritaire- n’augmente que de 0,66% en 2013. Un choix a été fait : multiplier les petits contrats en lieu et place de la création de vrais postes statutaires.
Le contrat devient la règle, le statut, l’exception…
Pour FO, le ministre invente le professeur et le CPE discount : avant 2010, un reçu concours devenait fonctionnaire stagiaire (bac +3), il n’exerçait qu’un tiers de ses obligations de service et recevait un traitement de 1607€ comptabilisé dans le calcul de sa future pension.
Pour FO, ce précédent est historique et lourd de conséquences : il tire la rémunération de tous les professeurs, titulaires ou non, vers le bas ; il légalise l’emploi massif de précaires.
Pour la FNEC FP-FO, le ministre Peillon « s’est mis dans la seringue de l’austérité» (Jean Claude Mailly, AFP, 13 mai 2013) dans toutes les réformes proposées.
FO s’adresse au ministre pour le retrait de ce dispositif et l’ouverture de négociations pour rétablir un véritable pré-recrutement de fonctionnaires stagiaires.