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Lire la déclaration FNEC-FP FO 53

Ce Comité Technique “Formation continue” fait suite à un Conseil Départemental de Formation Continue organisé le 19 mai 2020.

Ce CTSD étant le dernier de cette année scolaire concernant le premier degré, la FNEC-FP FO est intervenu sur plusieurs sujets d’actualité lors de sa déclaration liminaire.

Quelques éléments essentiels que nous avons rappelés:
1: Épuisement des collègues face à la gestion de la crise COVID dans les écoles.
2: Accélération du désengagement de l’Etat et de la territorialisation de l’école: convention 2S2C, loi fonction directeur…
3: Le plan de formation: Se former sur le temps de congés !

Retour sur le contexte CoviD

Contexte COVID : Monsieur le directeur académique a souhaité dire un mot sur la situation inédite que nous avons vécu ces derniers mois. « Au delà de l’émotion nationale de certains médias à l’endroit des enseignants, l’école de la République a été au RDV de l’épreuve sanitaire qu’a traversé ce pays. On peut être fier de ce qui a été fait sur le département. » Bien évidemment ces propos n’engagent que lui.

Mais à quel prix ? Les personnels exprime tous un ras-le-bol…

FO a rappelé que ces conventions 2S2C, qui doivent permettre «d’assurer localement l’accueil des élèves sur le temps scolaire par d’autres intervenants que leurs professeurs en proposant d’encadrer une activité physique et sportive», s’inscrivent dans la même logique que celle des rythmes scolaires et sa territorialisation de l’école publique: désengagement de l’Etat par le renforcement de l’autonomie des écoles et renvoi de la gestion de celles-ci aux collectivités locales.

Outre l’inégalité de traitement que cela engendrera pour les usagers, tributaires des moyens de la collectivité, cela mettra à mal le statut des enseignants en les plaçant à nouveau dans des situations délicates, puisqu’un peu plus sous la coupe des municipalités.

Dans sa logique budgétaire, permettant le remplacement d’enseignants diplômés par des éducateurs locaux, le ministère délègue ainsi aux collectivités une part de l’enseignement, détruisant un cadre national et affichant par la même occasion, toute la considération qu’il a pour les matières concernées.

Face à la détresse justifiée des directeurs d’école, relayée partout dans la presse, y compris nationale, la seule réponse de l’Etat est une proposition de loi créant une “fonction de directeur” adoptée aujourd’hui en commission parlementaire. Ce projet sera examiné par l’assemblée nationale dès le 22 juin !
Accédant soudainement à certaines de leurs revendications (décharges, indemnités, …), jusque là pourtant systématiquement balayées car soit-disant irréalisables, l’Etat, en trouvant miraculeusement des moyens budgétaires, nous dévoile clairement ses intentions, démontrant à nouveau sa volonté de modifier le statut du directeur d’école, pourtant largement rejeté par les principaux concernés.

Les collègues directeurs, nommés pour une durée déterminée, sous-tutelle de l’IA-DASEN, seront chargés d’appliquer des feuilles de route décidées par ce dernier, servant de relais entre l’administration, les collègues et les collectivités territoriales.

L’Etat profite donc de la souffrance des personnels pour faire passer ses réformes impopulaires de façon opportuniste.

FO : Quelle est la durée de vie des 2S2C ? puisque le protocole sanitaire s’est largement assoupli, il n’a plus lieu d’être ?

Réponse du directeur académique: L’état sera conforme à ses engagements. Dans certaines petites communes, les 2S2C peuvent encore avoir un intérêt pour accueillir la totalité des élèves. C’est ça l’objectif des 2S2C. Le recteur nous a demandé de continuer à signer les conventions si nous en avions… Certaines conventions tomberont d’elles-mêmes, en accord avec les municipalités et les écoles.

Présentation du plan de formation

Éléments de contexte

Monsieur le directeur académique explique que des propositions de formations sont conservées (OFC,APP) mais une nouvelle offre de formation “longue” en Français et en Mathématiques est crée, en sus des formations dans les autres champs disciplinaires.

Il ajoute qu’il faut trouver “un équilibre à double contrainte” : entre des besoins identifiés pour les élèves (répondre à un enjeu, amélioration du niveau des élèves dans les fondamentaux) et l’envie des enseignants à se former. (besoin personnel, évolution de carrière, réorientation, etc…)

Cette année, il y aura quatre types de formations: les formations de type “stage” (sur temps de travail avec remplacement), les formations de type “animations pédagogiques” (18h hors temps de classe), le volet complémentaire (hors 18h) et, nouveauté donc, des formations longues, dites hybrides en plan mathématiques et plan français. (une partie sur temps de travail et une partie -18h- hors temps de classe)

Consulter le plan de formation (provisoire)

Les formations de type stage (sur temps de travail avec remplacement)

Ces formations concernent notamment la formation initiale des PE (INSPE), les formations “statutaires”: départ en formation CAPPEI, CAFIPEMF, formation directeurs, éducation prioritaires, … mais également les liaisons écoles-collèges, les offres de formations collectives (OFC) et les analyses de pratiques entre pairs (APP)

FORMATIONS ASH

Quatre enseignants partent en formation CAPPEI:  1 ULIS, 1 Unité d’Enseignement, 1 classe relais, 1 module d’approfondissement RASED.

Un enseignant partira en formation pour devenir directeur de SEGPA (DDEEAS)

FO: Qu’est ce qui préside au choix des candidats

Les départs en CAPPEI répondent à des besoins et des souhaits des PE mais aussi a des besoins pour l’institution (création d’ULIS, d’unité d’enseignement, départs en retraite de maître G etc…)

Les formations CAPPEI sont des formations assez coûteuses (12 semaines de formation avec frais de repas et de déplacements, remplaçants mobilisés, …) et l’administration est contrainte de faire des choix.

OFFRE DE FORMATION COLLECTIVE – OFC

Ces offres sont relativement plébiscitées par les collègues; elles sont donc reconduites pour cette année.

Année scolaire 2020-2021 : les créneaux OFC disponibles seront connus plus tard, en fonction du nombre de constellations plan maths/français. Les demandes seront étudiées tout au long de l’année. Cette année, une trentaine d’OFC se sont tenues.

ANALYSE DE PRATIQUE ENTRE PAIRS   – APP 

La demande de formation est rédigée par l’enseignant demandeur, en accord avec le directeur de l’école, à partir d’une fiche APP à demander au secrétariat de circonscription. La demande est adressée à l’IEN de circonscription. Elle est élaborée à partir des besoins identifiés par l’enseignant. L’APP sera validée et organisée en fonction des possibilités de remplacement.

Cette année, il y a eu 57 demandes mais certaines ont été annulé du fait de la “crise” COVID et du confinement, ces demandes seront traitées en priorité pour l’an prochain.

FORMATION LONGUE DE TYPE “ PLAN”

C’est la grande nouveauté de cette année. 

Ces formations divisées en “plan mathématiques” et “plan français” sont organisée de façon pluriannuelle sur un cycle de 6 ans en alternance avec les 18h d’animations pédagogiques.

Durant ce cycle de 6 ans, le PE aura donc deux plans espacés de trois ans (une formation intensive en maths et une en français) entrecoupées de deux années où il s’inscrira aux 18h d’animations pédagogiques.

Ces formations longues s’organisent en 30 heures de formation (5 jours) : 12 heures sur temps de classe avec remplacement et 18 heures hors temps de classe (comme pour des animations pédagogiques)

1/3 des enseignants formés par an répartis sur les deux plans. (⅙ en maths; ⅙ en français)

La création de ces “constellations” sera proposée localement : dans les circonscriptions avec le concours des conseillers pédagogiques dont l’un est référent mathématiques  et l’autre référent français.

Projection de l’inspection pour cette année: 52 constellations (32 maths et le 20 en français)

Analyse de FO: L’apparition d’une formation longue a pour objectif de viser une amélioration du niveau en maths et en français. Au terme de ces trois années, tous les collègues PE du département auront dû participer à l’une de ces formations.

A savoir: les 18 heures hors temps de classe pourront se tenir pendant les vacances !

Rappel: Le Ministre a publié le décret 2019-935 du 6 septembre 2019 (ainsi qu’un arrêté) avec effet rétroactif au 1er avril 2019. Ces textes mettent en place une allocation pour rémunérer les enseignants effectuant une formation pendant « les vacances des classes » « à l’initiative de l’autorité compétente ou après [leur] accord ».

Il est donc indiqué explicitement que les personnels pourront être convoqués en stage de formation pendant les vacances, même sans leur accord, pour une durée de 5 jours par an.

En outre, ce décret remet en cause les congés de formation et leur indemnisation à 85% en rémunérant de manière forfaitaire la formation d’une demi-journée à 60€ et d’une journée à 120€. Lors du Comité Technique Ministériel du 12 juin, les organisations syndicales avaient voté unanimement contre ce projet.

Le SNUDI-FO a rappelé qu’il s’opposait à toutes formes de travail imposé sur temps de vacances. Oui à la formation continue sur temps de travail et sur les 36 semaines !

Nous avons également demandé des précisions si le “ratio de PE” à vouloir s’inscrire à ces formations n’était pas atteint; cela implique que des collègues soient contraints d’y participer ?

Monsieur l’IEN adjoint à l’IA répond « qu’il faut créer le désir chez les PE », mais que oui, à terme, l’ensemble des collègues sera obligé de participer.

FO: Les collègues à temps partiel devront-ils participer à l’ensemble de cette formation ?

S’il nous assure de la souplesse, pour Monsieur l’IEN adjoint à l’IA, cette formation nécessite un “engagement” de la part du professeur, engagé dans une démarche de formation. Il y a une sorte de “contrat moral” à finir la formation commencée.

Les collègues pourraient éventuellement récupérer ces heures.

Les animations pédagogiques (18h)

D’une manière générale, notre organisation déplore le manque de choix dans les animations pédagogiques, encore largement “trustées” par le français et les mathématiques. (voir notre déclaration)

Même si l’administration nous assure que ce plan est encore provisoire, la faible représentation de certaines matières pourrait entraver la liberté pédagogique de certains enseignants. Un esprit mal intentionné pourrait même faire le rapprochement avec les 2S2C qui fleurissent en ce moment et dont la pérennité est même appelée des voeux de certains, pouvant potentiellement mettre à mal l’enseignement de certaines disciplines.

A titre d’exemple, seules cinq animations sont possibles en EPS, trois en histoire, deux en sciences… Pour les enseignants déjà spécialisés dans l’ASH, il n’y a même pas une seule animation de proposée!

Fabien Orain, Hélène Colnot, représentants FO 1er degré au CTSD