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Depuis 1983, la valeur du point d’indice, base de calcul des rémunérations des fonctionnaires, est désindexée de l’inflation.

C’est ce qui a permis aux gouvernements successifs de geler régulièrement la valeur du point d’indice qui nous amène à cette situation intenable : le salaire d’un enseignant en fin de carrière est passé d’environ 4 X le SMIC en 1980 à 2 SMIC en 2024. Quant au salaire d’entrée, il est passé de 2 SMIC à 1.1 X le SMIC. Aujourd’hui, pour retrouver la même valeur qu’au 1er janvier 2000, il faudrait une augmentation de 31,50 % de la valeur du point d’indice. 

Le SNUDI-FO 53 partage l’analyse de FO Fonction publique et revendique ce rattrapage de 31,5% de la valeur du point puisque c’est de l’argent qui a été volé aux fonctionnaires.

Dans le même temps, les gouvernements ont conduit une politique de différenciation de plus en plus grande de nos rémunérations :

  • Avec des changements de grade qui ne sont pas automatiques, c’est en effet l’avis du DASEN (pour la Hors classe) et des IEN (pour la Classe exceptionnelle) qui sont déterminants ;
  • Avec un régime indemnitaire différent selon notre lieu d’exercice : RIEN hors Éducation prioritaire, une indemnité REP+ avec une part modulable annuelle attribuée par école, avec 3 montants différents, selon le bon vouloir du DASEN.

La différence de rémunération mensuelle peut donc atteindre jusqu’à 426 € brut pour un PE adjoint, 168 € brut pour un AESH (à 62 %), 275 € brut pour un CPC… et sans prendre en compte la part modulable annuelle de l’indemnité REP + (234 €, 321 € ou 702 € brut pour les PE, 277 € brut pour les AESH). 

Pourquoi cette différenciation grandissante dans le déroulement de carrière et les rémunérations est-elle allée de pair avec la désindexation des salaires sur l’inflation ? 

Par-delà les discours ministériels prétendant répondre par des indemnités à la pénibilité du travail, au manque d’attractivité des écoles classées en Éducation prioritaire, et récompenser l’investissement pédagogique, les gouvernements cherchent depuis la loi d’orientation de 1989 et le protocole PPCR de 2016 :

  • à en finir avec la grille salariale unique et la garantie pour tous d’atteindre l’échelon terminal du dernier grade en fin de carrière
  • à casser l’indexation du point d’indice sur les prix par le blocage des salaires de tous ; ce qui finance à bon compte les indemnités particulières et les changements de grades contingentés (Hors classe et Classe exceptionnelle).

Rappelons par ailleurs que l’arbitraire est également total pour le classement ou non des écoles en Éducation prioritaire comme c’est le cas pour Charles Perrault, Tillion et Hilard à Laval, et que nos responsables préfèrent expérimenter via les CLA* ou les TER* en milieu rural.

*Contrats locaux d’accompagnement / Territoire éducatif rural

Soulignons qu’aujourd’hui, toutes les écoles, y compris en milieu rural, subissent :

  • Les conséquences de la misère sociale et des violences qu’elle engendre
  • Le manque de remplaçants, la grande difficulté scolaire
  • La quasi disparition des RASED et de la médecine scolaire
  • Des classes souvent très chargées
  • Des inclusions par défaut génératrices de souffrance pour tous, enseignants, AESH et élèves…  

Nul ne peut contester l’engagement professionnel de tous, de plus en plus soumis à un management imposé par le ministère qui provoque comme jamais tensions et souffrances au travail, aggravées encore par le recul de l’âge de départ en retraite. 

C’est pourquoi les inégalités salariales et le blocage du point d’indice doivent maintenant cesser ! 

En conséquence, le conseil syndical du SNUDI-FO 53, réuni le 11 juin 2025, revendique :
Le rattrapage des 31,5% de pertes subies par l’inflation avec l’augmentation à hauteur de ces pertes de la valeur du point d’indice
La revalorisation des grilles indiciaires des PE à tous les échelons
L’application du régime indemnitaire REP+ pour tous, en intégrant la part modulable la plus élevée
Un déroulement de carrière sur tous les grades pour tous : classe normale, hors-classe et classe exceptionnelle
Un statut de fonctionnaire de catégorie B pour les AESH avec un temps complet de 24 heures sur temps scolaire
Enfin, le conseil syndical du SNUDI-FO 53 revendique l’abrogation du jour de carence et le retour à une indemnisation à 100% des congés maladie. 

Motion adoptée à l’unanimité à Laval, le 11 juin 2025