4 minutes de lecture

Non aux sanctions, pour la défense de la liberté pédagogique !

Non aux évaluations standardisées imposées!
Respect de la liberté pédagogique des enseignants!

La liberté pédagogique des enseignants implique que les enseignants puissent avoir le choix de leurs méthodes pédagogiques et de leurs évaluations dans le cadre du respect des programmes nationaux. C’est pourquoi le SNUDI-FO a condamné dès septembre 2018 les évaluations nationales.

Des évaluations qui constituent une charge de travail supplémentaire…

Le SNUDI-FO rappelle que ces évaluations, qui constituent une charge de travail supplémentaire très importante, ne répondent à aucune demande ni revendication des enseignants. Elles engendrent un surcroît de travail pour les enseignants à la rentrée scolaire, à un moment où les personnels sont déjà accaparés par de multiples tâches. Un grand nombre d’entre eux les considèrent inadaptées pour leurs élèves. La saisie extrêmement chronophage, ainsi que la dépossession de l’analyse des résultats, ne fait qu’accentuer le malaise ressenti par les enseignants, réduits à de simples exécutants de tâches subalternes. D’ailleurs le ministre reconnait lui-même le problème puisqu’il vient d’annoncer que « 5 heures pourront être prises sur le temps d’APC pour la saisie des résultats ». Ce qui ne règle pas le problème. La remontée du résultat des évaluations doit être réalisée par l’intermédiaire d’une plateforme informatique. Nous rappelons que l’utilisation d’un nouvel outil informatique doit faire, réglementairement, l’objet d’une étude du CHSCT (article 57- décret 82-453 : « Le comité est consulté : 2° Sur les projets importants d’introduction de nouvelles technologies et lors de l’introduction de ces nouvelles technologies, lorsqu’elles sont susceptibles d’avoir des conséquences sur la santé et la sécurité des agents ». Pourtant, aucun CHSCT n’a été saisi ; la réglementation en vigueur n’est pas respectée.

La liberté pédagogique remise en cause

Contrairement aux évaluations nationales CP/CE1, l’évaluation des élèves s’opère dans le cadre réglementaire du respect de la liberté pédagogique de chaque P.E.(Article L912-1-1 du code de l’éducation).

Des évaluations standardisées au service d’un pilotage par les résultats…

Avec ces évaluations centralisées nationalement et nominativement, le risque est grand qu’elles servent de base à un classement des écoles et à l’instauration de contrats d’objectifs, établissement par établissement, déjà annoncés par le ministre, qui remettraient en cause les programmes nationaux.

… qui s’inscrivent totalement dans la loi Blanquer…

De plus nous ne pouvons qu’être inquiets quant aux objectifs de ces évaluations et à la volonté de pilotage par l’évaluation inscrite dans la loi Blanquer et son article 9. De nombreux collègues font remonter des interventions de certains IEN très insistantes pour promouvoir une doctrine pédagogique officielle.

Et menacent nos garanties statutaires

Le SNUDI-FO alerte les personnels sur une possible utilisation de ces résultats d’évaluation pour les promotions ou le régime indemnitaire.

  • Le SNUDI-FO n’acceptera ni la remise en cause de la liberté pédagogique, ni un classement des écoles en fonction des résultats à ces évaluations.
  • Il renouvelle son exigence d’abandon de ces évaluations et de levée des sanctions prise à l’encontre de nos collègues.
  • Le SNUDI-FO ne participera à aucun GT d’élaboration de «  bonnes évaluations » ou tout autre outil d’évaluation.

Communiqué du SNUDI-FO du 13 septembre 2019

Le SNUDI-FO 53 rappelle qu’en l’absence de publication de textes réglementaires, ces évaluations nationales ne saurait revêtir de caractère obligatoire, pas plus en 2018, qu’en 2019.

Dans un premier temps, il appelle les collègues invités à se déplacer récupérer les évaluations (en collège, IA ou école) à solliciter par écrit auprès de leur IEN (avec copie au SNUDI-FO) un ordre de mission, et à demander sur quel temps de service cela sera t-il décompté.

Extrait du relevé de décision du bureau national du SNUDI-FO:

“Le BN informe les syndicats départementaux des sanctions de retrait de salaires décidées par les IA du Gard et de l’Hérault. Il mandate le secrétariat national (SN) du SNUDI-FO pour intervenir auprès du ministère contre ces sanctions qui ne reposent sur aucune base réglementaire. Il rappelle qu’en l’absence de texte réglementaire, ces évaluations ne sauraient revêtir de caractère obligatoire et mandate le SN pour s’adresser aux autres organisations syndicales et intervenir en ce sens auprès du ministère. Il invite les syndicats départementaux à poursuivre les interventions locales, si possible dans le cadre intersyndical.”

Article du 16 mai 2019