7 minutes de lecture

Le président Macron, a (re)nommé le 1er ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, 1er ministre. Kafkaïen !

Dans ce gouvernement Lecornu Bis, Édouard Geffray est nommé ministre de l’Éducation nationale, et c’est tout un symbole !

En effet, pour le SNUDI-FO 53, la nomination d’Édouard Geffray au ministère de l’Éducation nationale constitue un signal clair de continuité dans la politique de démantèlement de l’école publique, engagée depuis 2017. Haut fonctionnaire, technocrate au cœur du dispositif Blanquer, Édouard Geffray a été l’un des artisans des nombreuses contre-réformes qui ont éclaté l’école publique, fragilisé ses personnels et ses élèves. Des réformes Blanquer à la gestion chaotique de la crise sanitaire et de ses protocoles incohérents, Édouard Geffray a participé à toutes les décisions qui ont contribué à détériorer les conditions de travail des personnels. Combien de temps un tel ministre pourra-t-il tenir face à la colère et à la lassitude d’une profession déjà à bout ? Notre boussole : les revendications à commencer par les salaires et les postes

Alors Lecornu a annonce une “pseudo -suspension” »” ou “temporisation” de la réforme des retraites. En réalité, il s’agit bien d’un leurre, puisque cette “suspension” passera par un amendement du PLFSS. Ainsi, les partisans de cette suspension qui crient aujourd’hui “victoire” se sont tout simplement fait rouler dans la farine car il faudra voter le PLFSS dans sa globalité, avec toutes les mesures qu’il contient, doublement des franchises médicales, baisse de l’indemnisation des malades de longues durée… De plus, le sénat, va pouvoir avoir à la fin le dernier mot, notamment avec la CMP (commission mixte paritaire).

Enfin, cette “suspension” de la réforme des retraites, ouvre la porte la mise en œuvre de la retraite par points chère à la CFDT et à l’UNSA et que FO a combattu en 2019 avec la CGT. Le SNUDI-FO 53 réaffirme avec sa confédération son exigence d’« abrogation de la réforme des retraites de 2023, réforme qui reste injuste, brutale et injustifiée. Il rappelle son attachement au régime de retraite par répartition, maintient son opposition à la mise en œuvre d’un régime universel par point et à un régime de retraite de base par
capitalisation. Le CCN exige le maintien de tous les régimes, de toutes les caisses, le Code des pensions civiles et militaires. (…) Le CCN continue de revendiquer un retour de la retraite à 60 ans et 37,5 annuités dès que les conditions seront réunies. » Avec la FGF-FO, le CEF refuse toute mise en œuvre d’une caisse de retraite de la Fonction publique d’Etat, contradictoire au Statut.

La réalité, c’est que le budget Lecornu est tout aussi violent que le budget Bayrou. Si ce plan voit le jour, les conséquences seront terribles pour les salariés, les services publics, la santé, l’école…

Le rapporteur du budget à l’Assemblée nationale a déclaré : « Rien que pour l’Éducation nationale, compte tenu de la baisse de la natalité, je pense qu’il est possible de supprimer 50.000 postes d’ici à 2032 ».

Chacun doit mesurer aujourd’hui la violence du plan Lecornu et les fermetures de classes et d’écoles qui se feront si rien n’est fait pour les arrêter !

Le budget Lecornu c’est :

  • 31 milliards d’économies sur le dos des travailleurs et des services publics
  • L’augmentation des taxes sur des produits de la vie quotidienne
  • Le gel des salaires, de la valeur du point d’indice, et aucune perspective de revalorisation
  • La suppressions de milliers de postes de fonctionnaires
  • L’augmentation générale des impôts via le gel des barèmes
  • Le doublement des franchises médicales et des déremboursements
  • 7 milliards de moins pour la santé
  • La suppression de l’abattement fiscal de 10% pour les retraités
  • La casse des services publics
  • Plus de cadeaux aux grandes entreprises et aux grandes fortunes et aucune remise en cause des 211 milliards de cadeaux faits avec l’argent public sans contrepartie

Ce que FO dénonce c’est :

  • Tous les budgets d’austérité
  • L’enfumage de la suspension/temporisation de la réforme des retraites
  • Les 211 milliards d’euros d’aides fiscales et sociales en 2023 aux entreprises, de surcroît sans aucune contrepartie. Cela représente 6670 € de cadeaux faits aux patrons chaque seconde
  • Les 100 milliards d’euros de dividendes versés aux actionnaires chaque année, soit 3 165 € accaparés chaque seconde, détournés de la création d’emplois, de l’augmentation des salaires et des minima sociaux
  • Les 100 milliards d’€ d’évasions fiscales chaque année, soit 3165 € perdus par seconde.

Ce que FO revendique :

  • L’abrogation de réforme des retraites !
  • L’augmentation des salaires, du point d’indice, des retraites !
  • Des moyens pour les services publics, l’arrêt des suppressions de postes et des créations de postes à hauteur des besoins urgents pour l’école Publique !
  • La préservation de notre sécurité sociale !

En réalité, le budget Macron-Lecornu-Geffray prévoit des milliers de postes supprimés dans l’Education nationale !

Dans le cadre du budget 2026, 5400 emplois supplémentaires sont annoncés dans l’Education nationale.

Derrière cette annonce trompeuse, le gouvernement Macron-Lecornu-Geffray se prépare en fait à supprimer des milliers de postes dans l’Education nationale.

En effet, se met en place en 2026 la réforme des concours. Désormais les concours d’enseignement sont positionnés la 3ème année de licence. Les lauréats seront élèves fonctionnaires durant leur année de Master 1 (Bac +4), puis fonctionnaires stagiaires en classe à mi-temps durant leur année de Master 2 (Bac +5).

Cette réforme va donc contraindre l’Education nationale à budgéter de nouveaux postes : le journal Les Echos chiffre ces besoins à 9000 postes d’enseignants qui donc ne seront pas en classe durant l’année de Master 1.

Une simple soustraction démontre donc que derrière les 5400 emplois supplémentaires annoncés par le ministère se cache donc la suppression de milliers de postes d’enseignants devant élèves, dont plus de 1500 rien que pour le 1er degré ! C’est bien plus que les 4000 postes supprimés pour l’année 2025 !

Cette nouvelle attaque contre l’Ecole publique se situe dans le cadre d’un budget qui s’apparente à une véritable saignée contre la Fonction publique dénoncée par la fédération générale des fonctionnaires FO (nouvelle année blanche pour le point d’indice, désindexation des pensions sur l’inflation, sanctions contre les agents malades, baisse de 15% des crédits de l’action sociale interministérielle, taxation des cotisations de mutuelle à hauteur d’un milliard d’euros, doublement des franchises médicales…)

Et que penser de l’annonce de la création de 1 200 emplois d’AESH ? Déjà la prétendue création de 2000 emplois d’AESH dans le budget Bayrou en 2025 s’est avérée être une mystification et les demandes d’accompagnement des élèves en situation de handicap exprimée par les personnels et les parents d’élèves se heurtent le plus souvent dans les départements au refus des IA-DASEN et des recteurs !

Le budget Lecornu-Geffray prépare donc une dégradation inédite des conditions de travail des personnels et des conditions d’apprentissage des élèves, en particulier les plus fragiles.

Pour le SNUDI-FO 53, le budget Lecornu, budget imposé aux travailleurs par d’indignes tractations politiciennes est inacceptable. Il doit être purement et simplement abandonné.