En Mayenne comme dans tous les départements, les personnels font face à une crise sanitaire sans précédent en assurant la «continuité pédagogique» chronophage et totalement déréglementée, en accueillant pour certains les enfants de soignants (parfois sans protection, sans réel suivi médical ni dépistage malgré les interventions du syndicat et les demandes portées par le SNUDI-FO).
Pendant ce temps, le DASEN entend poursuivre la tenue du CTSD carte scolaire pour décider des ouvertures et fermetures de postes. (lire la réaction du SNUDI-FO suite à l’annonce du report du CTSD)
Même si, cette instance sera convoquée sous forme de visioconférence, comment des débats contradictoires pourraient-ils avoir lieu dans ce cadre ? Comment les organisations syndicales pourraient-elles porter les revendications des personnels ?
Dans l’Education nationale, un nouveau coup de hache dans les effectifs est prévu à la rentrée 2020, ne l’oublions pas. Les récentes annonces du ministre ne corrigent pour l’instant pas une sombre réalité :
Dans le premier degré qui constitue soi-disant la priorité gouvernementale, on constate un effondrement des créations de postes : 440 postes seront créés en 2020 (dédiés aux dédoublements des grandes sections, CP et CE1 en REP et REP+) contre 2325 en 2019 et 3680 en 2018 ! 14 académies perdent des postes. En Mayenne ce sont toujours 10 postes à rendre !
Pour rappel également, 400 postes d’administratifs ont été supprimés en 2019. Le ministre n’annonce aucune suppression de postes mais des redéploiements de moyens au nom des «contraintes spécifiques des académies».
Alors que les moyens manquent partout, le CTSD sera inévitablement marqués par des fermetures et de suppressions de postes. Et il faudrait l’accepter ?
Pour le SNUDI-FO 53, les choses ne peuvent pas continuer ainsi.
La logique des économies budgétaires et des suppressions de poste a conduit à ce que les hôpitaux ne puissent faire face à l’afflux de malades. Après avoir largement contribué avec son gouvernement, dans la continuité des gouvernements précédents, à fermer les postes et les lits dans les hôpitaux, le Président de la République a lui-même reconnu que, dans le contexte actuel, il fallait « changer de logiciel ».
Le ministre de l’Education nationale a, pour sa part, déclaré le vendredi 27 mars dans une interview télévisée qu’étant donné les circonstances actuelles «nous revoyons les opérations d’ouvertures et de fermetures de classes», «il n’y aura aucune fermeture de classe en milieu rural sans l’accord du maire» et qu’il fallait «reconsidérer l’équilibre ouvertures/fermetures en milieu urbain»
Dont acte ! Il faut donc commencer par l’arrêt immédiat des suppressions de postes et la création des postes nécessaires (enseignants, personnels administratifs, infirmières, médecins, assistantes sociales, CPE, Psyen…).
Un premier recul : le report du CTSD, l’annulation des fermetures envisagées !
En Mayenne, des demandes de report et d’annulation de toutes les fermetures ont été effectuées par la FNEC-FP FO avec la FSU et la CGT.
FO, CGT et FSU se sont adressés ensemble aux maires dont l’école était visée par une fermeture (lire le courrier) et au préfet pour demander l’annulation des opérations de carte scolaire jusqu’à la sortie du confinement. (lire le courrier)
La pétition départementale reste d’actualité
Le directeur académique, Denis Waleckx annonce dans la presse : « Aucune décision n’était prise sur ces fermetures même si elles ont été évoquées. Elles sont devenues caduques. » Pour le SNUDI-FO, il est clair que toutes les fermetures envisagées par le DASEN sont annulées
Ce qui est certain et confirmé par le ministère et le DASEN :
- Il n’y aura pas de fermeture dans le premier degré de classes dans les communes rurales (moins de 5000 habitants) si les maires les refusent
- Une enveloppe budgétaire complémentaire doit arriver dans la semaine
- Le CTSD est pour l’instant reporté au 10 avril
- Les fermetures de postes envisagées par le DASEN sont « caduques »
Pour le SNUDI-FO 53, il est clair que ni sur la forme, ni sur le fond, le CTSD ne peut se tenir actuellement dans des conditions acceptables. Tout doit être remis sur la table !
Selon le SNUDI-FO 53, aucune suppression de poste ne peut avoir lieu dans la situation que nous vivons, avec ou sans l’accord des maires.
Pour le SNUDI-FO 53, il faut prévoir les ouvertures partout où cela est nécessaire, renforcer les RASED, créer des postes TR et améliorer les décharges de direction.
Le SNUDI-FO 53 intervient sans relâche et portera, en toute indépendance, les revendications établies par les collègues.