Rentrée 2022 : Un désastre pourtant annoncé !
A la veille d’une rentrée qui annonce une nouvelle année scolaire difficile pour les professeurs des écoles, les AESH et les psychologues scolaires, le président Macron feint de découvrir l’état de délabrement de l’école publique. Mais qui est responsable de cette situation ?
Fait inédit, ce n’est pas le ministre de l’Education, mais le président Macron lui-même qui a ouvert la réunion de rentrée des recteurs et des DASEN ce jeudi 25 août.
L’école n’est pas à la hauteur, leur a expliqué le chef de l’Etat : « Nous avons trop d’élèves malheureux, trop de parents anxieux, de professeurs désabusés ou qui ont le sentiment de ne pas être reconnus et trop d’entreprises qui ne trouvent pas de jeunes formés. »
Mais ce constat est déjà fait depuis des années par les personnels. C’est le résultat des contre-réformes et des politiques de réductions budgétaires imposées par Macron, Blanquer et leurs prédécesseurs. Ce sont eux les responsables.
Bas salaires (un PE en début de carrière, gagne à peine au-dessus du SMIC, un AESH vit sous le seuil de pauvreté), conditions de travail dégradées, absence de considération… voilà les raisons qui amènent de plus en plus de professeurs et d’AESH à quitter la profession.
Oui, comme pour l’hôpital, nous allons manquer de personnel, et le fonctionnement de l’école en sera impacté.
Indécence, cynisme et mépris
Et c’est dans ce contexte que le ministre Pap N’Diaye approuve et acquiesce en souriant, devant un Recteur qui annonce publiquement à la télévision qu’il privilégie les emplois précaires pour nos élèves en lieu et place de professeurs sous statut !
Et c’est dans ce contexte, alors que l’inflation ne cesse de grimper, que le président Macron évoque la fin de «l’abondance». Mais l’abondance n’est visiblement pas la même pour tous… le SNUDI-FO 53 rappelle que :
- la France est la première en versement de dividendes
- l’ex-ministre Blanquer a rendu plus de 600 millions d’euros à Bercy en 2020 et 2021
- les enseignants subissent 25 % de perte de pouvoir d’achat depuis 2000
- les enseignants subissent 8 % de perte de pouvoir d’achat entre juin 2017 et juin 2022, depuis l’élection du président Macron !
Pour le SNUDI-FO 53, ce n’est pas aux salariés de payer la facture ! Le SNUDI-FO 53 revendique une augmentation immédiate du point d’indice au moins égale à l’inflation réelle au 1er juillet et une revalorisation de 25 %.
Par ailleurs, le Président Macron maintient le cap de dislocation de l’école publique, et ne prévoit qu’une augmentation de salaire pour quelques-uns, et renvoyée aux calendes grecques. Son discours à la Sorbonne devant les recteurs est un signal fort envoyé à tous les personnels.
Il voudrait, à travers ses débats dans les écoles et son Conseil National de la Refondation, associer les personnels et leurs syndicats au dynamitage du cadre national de l’Ecole, à la poursuite de ses projets :
– achever toutes les mesures de territorialisation et de privatisation de l’École généralisant l’expérimentation marseillaise,
– continuer à remplacer les enseignants fonctionnaires par des contractuels précaires et non-formés,
– individualiser les rémunérations en les conditionnant à toujours plus de tâches.
La question des projets d’établissement sera directement liée à celle de la nomination des enseignants. Selon Macron, chaque école/établissement devrait recruter sur la base de son projet. Le projet d’établissement de Macron va venir « justifier » un recrutement localisé qui conduira inéluctablement à la destruction des statuts et à la privatisation de l’école publique.
Depuis des mois, le SNUDI-FO 53 est mobilisé aux côtés des collègues inscrits sur liste complémentaire. FO seréjouit de leur mobilisation (pétition nationale, départementale) pour le recrutement de toutes les listes complémentaires. Le ministre recule, les listes complémentaires commencent à être recrutées (4 pour notre département) : on continue, on ne lâche rien !
La rentrée scolaire, en Mayenne, comme ailleurs, ne se passera pas dans de bonnes conditions. Il ne suffit pas d’un adulte devant nos élèves, nous voulons des enseignants sous statut, et par conséquent, qualifiés et formés. Nous voulons des remplaçants pour qu’aucun élève ne perde une journée de classe, nous voulons des enseignants spécialisés pour que tous les élèves en situation de handicap puissent être scolarisés, nous voulons des RASED complets, nous voulons des AESH dans le respect des notifications de la MDA et des besoins des élèves. Nous ne voulons pas de poudre de perlinpinpin: il manque plus d’une quarantaine de postes en Mayenne, pour que l’école publique puisse fonctionner dans de bonnes conditions.
C’est pour des raisons similaires que les ATSEM des écoles sont appelées à la grève le 1er septembre, jour de rentrée, le SNUDI-FO 53 relaie et soutient cet appel.
La situation ne peut plus durer ainsi. La fédération FO de l’enseignement de la Mayenne (FNEC-FP FO 53) a déposé un préavis de grève à compter du 1er septembre, jour de la rentrée.
A Laval le 27 août 2022