Depuis la rentrée, le constat est sans appel, il manque des AESH partout. Les AESH et les enseignants sont confrontés à des situations impossibles et culpabilisés. Les signalements aux registres santé et sécurité explosent. La dégradation des conditions de travail n’a jamais été aussi forte.
Pourtant, le ministère continue, à travers l’acte 2 de l’Ecole inclusive, sa politique dogmatique d’inclusion systématique et forcée, de mutualisation des moyens, de destruction de l’enseignement spécialisé et des Etablissements Sociaux et Médico-Sociaux.
Des PIAL au PAS
Les PIAL, vecteurs de mutualisation à outrance restent en place. Pire, l’acte 2 prévoit la généralisation des PAS, actuellement expérimentés dans 4 départements (Aisne, Côte‑d’Or, Eure- et-Loir, Var). Un document ministériel explique que le PAS permet à l’Education nationale de reprendre la main sur une partie des réponses à apporter pour les élèves à besoins particuliers avant sollicitation de la MDPH. Selon le même document, le PIAL est un service de gestion quantitative des emplois du temps des AESH, tributaire de la ressource humaine disponible.
Autrement dit, s’il n’y a pas assez de ressource humaine disponible, contournons les notifications donc les besoins !
Cela rejoint un récent rapport de la Cour des comptes qui déplore que « l’AESH est devenu la première solution des MDPH et de l’Ecole pour répondre aux besoins des élèves » et préconise qu’il faut « revoir la situation actuelle qui est marquée par un recours prépondérant à l’accompagnement ».
L’objectif des PAS est le même partout : faire sortir un maximum d’élèves du champ du handicap et donc de baisser le nombre d’élèves notifiés par la MDA. Dans l’Aisne, la DASEN explique même que les troubles DYS n’étant pas des troubles qui perdurent, ils ne feront plus partie du champ du handicap. L’Education nationale se substitue donc à la MDA pour décider des besoins et les adapter au manque de personnel.
Un Statut, un vrai salaire pour les AESH !
Pour les AESH, le temps incomplet et les salaires de misère sont toujours imposés. La récupération par l’Etat du temps méridien, annoncée comme la solution à tous les maux, s’est avérée un jeu de bonneteau pour réduire le temps d’accompagnement ou la pause repas.
Les mesures du ministre Kasbarian ont certes été mises pour l’instant à l’arrêt. Mais si elle revenait par la fenêtre, une AESH en arrêt maladie pendant 5 jours perdrait plus de 10% de son salaire brut alors qu’elle est déjà en dessous du seuil de pauvreté.
Quant à la soi-disant création de 2000 postes d’AESH, c’est une gageure. Chacun sait qu’un poste d’AESH créé n’équivaut pas à un personnel recruté, faute de candidats tant les salaires sont bas et les conditions de travail dégradées.
Plus que jamais, seul un Statut et un vrai salaire pour les AESH permettrait de subvenir aux besoins. Le gouvernement cherche uniquement à faire croire qu’il se soucie de la prise en charge des élèves en situation de handicap, tandis qu’il prépare le destructeur acte 2 de l’Ecole inclusive.
Dans ces conditions, comment changer la donne ?
Malgré quelques avancées parcellaires depuis la création de la fonction d’Assistant de Vie Scolaire qui ont abouti aux contrats AESH actuels, le problème de fond demeure : AESH est un emploi pérenne indispensable. Ces personnels doivent pouvoir bénéficier d’un vrai salaire et d’un statut de fonctionnaire.
Pour le SNUDI-FO 53, il faut poser la question d’une nouvelle montée au ministère pour obtenir satisfaction. Par ailleurs, pour les SNUDI-FO 53, les revendications d’un Statut, d’un vrai salaire pour les AESH, d’abandon des PIAL et des PAS concernent tous les personnels ! Ces revendications sont directement liée au combat pour la défense de l’enseignement spécialisé, pour le droit de tous les élèves à pouvoir bénéficier d’un enseignement adapté, que ce soit en inclusion en classe ordinaire lorsque c’est possible avec un AESH ou pris en charge dans une classe ou une structure spécialisée lorsque c’est nécessaire.
C’est pour cela que la FNEC FP-FO avait initié avec d’autres fédérations FO une montée nationale à Paris au ministère le 25 janvier 2024 en défense de l’enseignement spécialisé qui a réuni plus de 5000 militants parmi lesquels les AESH ont pris toute leur place. La FNEC FP-FO continue de proposer aux autres organisations syndicales une initiative intersyndicale de ce type.
Il est urgent d’exiger que le Ministère s’engage dès à présent pour les AESH en satisfaisant leurs revendications. Nous avons pris connaissance d’un appel national à une journée de mobilisation et de grève le jeudi 16 janvier 2025. Après consultation des adhérents AESH, le SNUDI-FO 53 a décidé de s’y inscrire.
Nous revendiquons :
– la création d’un corps de fonctionnaire dans la Fonction publique d’État, pour reconnaître le métier d’AESH ;
– une augmentation significative des rémunérations sur toute la carrière ; la reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire ;
– l’abandon des PIAL, des PAS et de la politique de mutualisation des moyens ;
– un recrutement d’AESH à hauteur des besoins.
– le respect des notifications MDA
– la défense de l’enseignement spécialisé
– l’abandon de l’acte 2 de l’école inclusive
– le maintien et la création des places dans les établissements sociaux et médico-sociaux
– la reconnaissance, sécurisation et revalorisation de tous les professionnels en lien avec la scolarisation des élèves en situation de handicap.
Ainsi, le SNUDI-FO 53 appelle à cette journée de mobilisation et de grève du 16 janvier, pour exiger du ministère de prendre des mesures immédiates pour les AESH. En Mayenne, FO a proposé l’action commune avec les autres syndicats. Un rassemblement sera organisé jeudi 16 janvier à Laval, devant la préfecture.
Appel départemental (à venir)
C’est également le sens de la pétition FNEC FP-FO (enseignement), FNAS-FO (action sociale), FSPS- FO (services publics et de santé), FAGE-FO (administration générale de l’Etat) que nous continuons de proposer aux collègues. Tout le monde est concerné !