Lors de son allocution télévisée le 14 janvier avec le premier ministre, Blanquer n’a pas dit un seul mot sur la question des recrutements statutaires qui seraient nécessaires dans les écoles dans la situation sanitaire actuelle.
Réunissant les organisations syndicales quelques jours plus tard, c’est le silence qui prévaut encore sur cette question.
Les élèves peuvent donc continuer à s’entasser dans les classes, les remplaçants, les enseignants spécialisés peuvent continuer à manquer, nous pouvons continuer à brasser… le ministre s’en moque !
Pour mon salaire !
Pendant que Blanquer déroule son Grenelle, offrant un plat de lentilles à quelques-uns, et rien pour les autres, le tout en échange de l’accentuation des logiques RH inhérentes à PPCR, certains voient leurs salaires revalorisés, et pas qu’un peu !
Bonification indiciaire attribuée aux cadres supérieurs du ministère (parution au JO mercredi 20 janvier) :
– secrétaire général, DGESCO, DGRH : 180 points
– chefs de service : 120 points
– sous-chefs : 110 points
Et oui, il s’agit bien d’une « revalorisation historique » pour reprendre les maux de notre cher ministre…
Faut-il rappeler que 180 points de revalorisation correspondent à 844 euros d’augmentation !
Faut-il rappeler que le ministre Blanquer, avec son Grenelle propose 0 euros pour 70% des enseignants et une pseudo-revalorisation indigente, sous forme de prime, réservée à une minorité de collègues ! Seuls les professeurs des écoles et PsyEN des échelons 2 à 7 de la classe normale sont concernés par cette « prime d’attractivité » !
Provocation indigeste, indécence, mépris !
Encore des fermetures de classe à venir !
En plus de l’institutionnalisation et de la généralisation du recours aux contractuels dans les écoles, c’est une rentrée 2021 inacceptable qui se prépare, qui plus est dans le contexte pandémique !
La vérité se fait jour : 0 postes pour la Mayenne … et pourtant les RASED sont décimés, nous manquons de remplaçant, il va falloir augmenter les décharges de direction (avec l’augmentation en trompe-l’œil du ministre), il va falloir dédoubler les grandes sections en éducation prioritaire…
D’ailleurs, les DASEN et recteurs indiquent que le dispositif visant à ne pas fermer de classes dans les communes de moins de 5.000 habitants sans l’accord du maire ne sera pas reconduit cette année, ce qui ne peut préparer qu’une saignée dans les écoles rurales !
COVID 19 : Le ministre continue de se moquer du monde !
Quant aux autres annonces du ministre, elles ne font que confirmer que celui-ci se moque du monde !
Il s’agirait désormais que les élèves de différentes classes ne soient plus brassés à la cantine, alors que lorsque des élèves d’une classe où l’enseignant absent n’est pas remplacé doivent être accueillis dans une autre classe, ce brassage ne pose aucun problème au ministre !
Ce non-brassage des élèves à la cantine ne peut qu’engendrer un nouveau casse-tête pour les personnels déjà au bord de la rupture : certaines communes font déjà pression pour étendre les heures de repas et donc décaler les heures de classes ! Un peu partout en France, des communes entendent organiser des repas dans des salles de classes que nos collègues seraient sommés de quitter. C’est inacceptable ! Pire, dans des départements, des IEN demandent l’aménagement des horaires de l’école !
Quant au dépistage des personnels organisé par le ministre (dépistage qu’il trouvait parfaitement inutile quelques mois plus tôt), sur lequel il se garde bien d’ailleurs de donner la moindre précision, chacun comprend qu’il s’agit là d’une opération de communication et non d’une volonté d’organiser la protection des personnels !
Pour preuve : en Mayenne les tests pour les personnels sont inaccessibles, et face à nos demandes de précisions (autorisations d’absences, extension des horaires, tests salivaires…) le DASEN n’a AUCUNE réponse à apporter.
La grève du 26 janvier n’est pas unitaire ?
Dans bien des départements le SE-UNSA, avec FO, la FSU, la CGT et Sud, appelle, dans l’unité, à la grève, sur les mêmes revendications ! Il s’agit bien d’une grève unitaire qui rassemble les principales revendications des personnels : reconnaissance et respect par l’augmentation des salaires, des moyens pour l’amélioration de nos conditions de travail et la création de postes statutaires.
Lire le communiqué intersyndical 53 – FO/FSU/CGT/SUD
Le SNUDI-FO 53 appellent l’ensemble des personnels PE, AESH, PsyEN à réagir et à se mobiliser dès mardi 26 janvier pour exiger la revalorisation substantielle de nos salaires par l’augmentation de tous les indices et l’augmentation de 20% de la valeur du point d’indice…
D’ores et déjà des écoles nous annoncent qu’elles seront fermées mardi. Envoyons un signal fort et mobilisons-nous !
Envoyez rapidement votre déclaration d’intention (avant samedi soir minuit) et compléter notre questionnaire en ligne pour qu’un état des lieux de la mobilisation soit communiqué.