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Une énième concertation… pour FO c’est NON !

Le président Macron lance ses nouveaux « grands débats » via son CNR (Conseil National de la Refondation et a déclaré : «Aussi, dès le mois d’octobre, nous lancerons partout en France ce chantier de la refondation de l’école en proposant à chaque école, chaque collège, chaque lycée qui le souhaite de bâtir un projet qui lui est propre en mettant tout le monde autour de la table, les chefs d’établissements, les directeurs d’écoles, les enseignants et toute la communauté éducative, les parents d’élèves, les élèves, les partenaires associatifs ou économiques, et les élus des collectivités territoriales. C’est ce que nous avons fait à Marseille il y a un an : cela a déjà permis des résultats tangibles et des innovations vertueuses. »

Tout comme vous, nous découvrons dans nos boîtes professionnelles une nouvelle invitation à participer à une concertation qui porte le nom: “Une école, faisons-là ensemble”. C’est la déclinaison du CNR dans l’Education Nationale dont Madame La Rectrice et Monsieur le directeur académique souhaiteraient une mise en œuvre rapide.

Le courrier de la Rectrice

En lisant le document de présentation, très rapidement, on se rend compte qu’il s’agit d’un nouveau document qui ressemble à de l’auto–positionnement (à l’instar du document validé par les participants au GDDE) à réaliser au sein de son école qui ressemble plutôt, à un document d’auto-flagellation, dans la mesure où l’école est devenue son propre recours… 

Quelques exemples tirés du document
Comment analysons-nous l’organisation et le fonctionnement de l’école ?
Que considérons-nous avoir bien ou moins bien réussi ?
Pourquoi considérons-nous avoir réussi ?
Qu’est-ce qui a permis cette réussite ou qu’est-ce qui a manqué ?
De quels atouts l’école dispose-t-elle dans ce domaine ?
Quels sont ses points de vigilance ou perfectibles ?
Quelles sont ses contraintes ?
Quelles sont les questions qui se posent à nous ?
Quels potentiels, quels leviers identifions-nous dans l’école ?
Quelles préoccupations ou points de tension rencontrons-nous ?

A l’heure où les collègues sont usés par les multiples dispositifs qui leurs sont proposés ou contraints de réaliser, (constellations, évaluation d’école, projet d’école…) Ce temps de concertation est à déduire de 12 heures des 108h hors temps de formation… Or, chacun sait que nos 108 heures sont largement dépassées chaque année…

Une nouvelle concertation pour quel objectif ? 

Le document explique clairement qu’une compensation financière sera possible si l’équipe s’engage à respecter un certain nombre de critères (notamment en lien avec l’innovation pédagogique) !! Nous sommes déjà dans l’école du futur promise par Macron, à l’image des expérimentations dans les écoles de Marseille l’année dernière.

Au SNUDI-FO, nous refusons catégoriquement de s’inscrire dans ce type de pratique, car c’est bien la fin de l’égalité de traitement et la fin de l’école publique dont il s’agit !

 Territorialisation, privatisation et mise en concurrence !

C’est une attaque d’une ampleur inédite contre le statut et l’égalité de traitement des personnels et le droit à la même instruction pour les élèves dans tout le pays. C’est le contraire de l’Ecole publique, laïque et républicaine.

Le président Macron le confirme d’ailleurs : « Partout sur le territoire on veut définir en quelque sorte des grands objectifs, mettre des moyens mais donner la possibilité à nos enseignantes, nos enseignants et l’ensemble des parties prenantes qui font l’éducation, aussi les chefs d’établissement, les parents d’élèves, les associations périscolaires avec les élus de permettre à notre école de continuer d’avancer et tenir ses promesses »

Aujourd’hui, plus que jamais ce que veulent les collègues c’est
• D’être reconnu pour leur travail et donc par conséquent d’augmenter la valeur du point d’indice de manière à rattraper les 25% de pouvoir d’achat perdus depuis 2000 !
• d’abandonner l’expérimentation Macron à Marseille, la loi Rilhac et les évaluations d’école !
• de respecter le statut des personnels !
• de créer les postes à hauteur des besoins et d’organiser immédiatement des concours de recrutement de professeurs des écoles à Bac+3 pour que chaque classe ait un enseignant fonctionnaire d’Etat dès la rentrée !

Rappelons que cette concertation “Une école, faisons-là ensemble” tout comme les évaluations d’école sont totalement facultatives !

Des IEN sous-entendent que ce dispositif est une vraie chance pour pouvoir initier ou développer certains projets dans votre école… Le ton se veut même pressant.  Il serait pertinent que les écoles évaluées l’année dernière et celles qui ont accepté de l’être cette année puissent participer à ce temps de concertation ! En demandant une réponse pour… tenez vous bien… le lendemain !

Quel respect pour les équipes qui n’ont ni le temps d’en discuter sereinement en conseil des maîtres, ni le temps de la réflexion légitime…

Les personnels pourront compter sur Force Ouvrière pour aider à la mobilisation afin de mettre en échec ces projets néfastes et ce basculement vers la privatisation de l’Ecole !

Refusez de participer à ces expérimentations !

Le SNUDI-FO 53 refuse ce cadre territorialisé que l’on retrouve aussi dans les évaluations d’écoles et d’établissements. Nous sommes à l’opposé du cadre national de l’École garanti par le Statut de fonctionnaire d’État de ses personnels.

L’expérimentation marseillaise, dont le président Macron confirme la généralisation, ce sont des subventions accordées à quelques écoles en fonction de projets bâtis avec les collectivités locales et les associations, le directeur d’école participant au recrutement des adjoints afin de s’assurer qu’ils sont motivés par le projet. C’est la porte ouverte à toutes les pressions locales ; c’est la territorialisation de l’École publique ; c’est le contraire de l’École de la République, la même pour tous les élèves du pays ; c’est la remise en cause du statut des enseignants fonctionnaires d’État.

Avec le SNUDI-FO : refusez de participer à ces expérimentations !