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Lire la déclaration FNEC-FP FO 53

Ce jeudi 30 avril 2020, s’est tenu le Conseil Départemental de l’Education Nationale dans les conditions chaotiques d’une conférence téléphonique de près de 2h30 et ce, malgré les demandes répétées des OS, dont  FO, de reporter toutes les instances à la fin de la crise sanitaire que nous connaissons.

L’ordre du jour de ce CDEN (qui réunit les organisations syndicales, les représentants de parents d’élèves, les représentants des élus (région, conseil départemental, communes) et associations complémentaires, …) comprenait essentiellement la présentation du projet de carte scolaire du DASEN. 

Ainsi, alors que partout la crise perdure, continue de tuer et inquiète la population entière, on nous demande de faire comme si de rien n’était.

Toutefois, le contexte a vite pris toute la place qu’il mérite et les débats ont tous été influencés par le Covid 19 et ses conséquences sur nos écoles. Les organisateurs de la réunion n’ont donc pas pu faire l’impasse sur ce sujet brûlant.

Si, à la quasi unanimité, l’expression des participants, saluait le travail de l’Education Nationale en générale et de ses enseignants en particulier, toutes les déclarations préliminaires et les interventions des OS, des parents, des associations complémentaires transpiraient d’inquiétudes face à la reprise annoncée et d’indignation face aux fermetures envisagées dans le département.

Malgré les annonces du Ministre, qui empêchaient la fermeture dans les écoles rurales sans l’accord du maire, et la nouvelle dotation qui s’en est suivie et qui, si elle évitait l’hécatombe, s’est montrée bien insuffisante, c’est l’incompréhension, voire la colère, qui imprégnaient les prises de parole des représentants du personnel et des usagers. Comment peut-on, en effet, envisager de fermer des classes, a fortiori dans des écoles sensibles, avec le contexte présent, mais surtout à venir, qui engendrera retards voire décrochages scolaires?

Manifestement ces arguments légitimes ne semblent pas entrer dans les paramètres du logiciel de gestion de la carte scolaire de notre administration, et le DASEN a donc confirmé son projet, recevant même le quitus du Préfet et de certains représentants des élus.

Toutefois, les résultats du vote (14 CONTRE dont FO, 5 abstentions, 4 POUR) montre un profond désaveu de la communauté éducative face à un système qui ne prône que gestion et restrictions budgétaires.

L’annonce d’un déconfinement et de la réouverture des écoles a fortement imprégné les débats de ce CDEN. Les personnels comme les usagers ont soulignés l’inconsistance d’une telle décision, signalant les manques de protections et l’impossibilité d’assurer les gestes barrières.

Notre organisation ne pouvait concevoir qu’aucune expression publique ne puisse émaner de cette instance et a proposé au vote l’avis suivant:

« Le CDEN considère qu’en l’état actuel des conditions sanitaires, la réouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai est prématurée. »

L’approbation de ce voeu (12 POUR, 9 CONTRE, 2 abstentions) a montré la profonde inquiétude et la colère des représentants du personnels (unanimité des OS) qui ne voient pas en ce 11 mai une ouverture possible, mais aussi une position incompréhensible de la majorité des élus qui semblent, pour certains bien éloignés (ou insensibles) des réalités du terrain.