Allons-nous laisser l’école Publique être démantelée ?
Le conseil syndical du SNUDI-FO 53, réuni le 24 septembre à Laval, a pris connaissance du protocole d’accord signé entre le ministère de l’éducation nationale et l’association des maires de France (AMF).
Ce protocole associe les maires aux fermetures de classes et va plus loin dans la territorialisation de l’Ecole publique.
Lors des dernières opérations de carte scolaire, le SNUDI-FO 53 rendait compte des intentions du DASEN en matière d’objectifs de regroupements/fusions d’écoles ; les écoles rurales étant les premières impactées.
Le conseil syndical du SNUDI-FO 53 alerte : une salve de fusions d’écoles se prépare, et dans le dos des enseignants !
Depuis des années, dans bien des situations, des élus, en particulier des maires, s’engagent pour défendre l’école publique de leur commune, aux côtés des parents d’élèves, des personnels et de leur syndicat.
C’est d’ailleurs cette unité des usagers, des élus et des personnels avec le SNUDI-FO 53, qui a permis de mettre en échec bien des fermetures pourtant programmées en CSA.
On comprend mieux pourquoi le ministère de l’éducation Nationale cherche à museler les maires et à les intégrer dans ses projets funestes pour l’école publique.
Cette convention s’intitule : “Le gouvernement et les maires de France mobilisés et unis pour relever les défis de l’Ecole “
Dans le cadre de ce protocole, il faudrait que les maires, saignés à blanc par les baisses de dotations budgétaires de l’Etat, s’unissent à un gouvernement, qui a imposé 5000 fermetures de classe dans les écoles publiques en 2025. Il s’agit au final, via les fusions et regroupements, de programmer des fermetures d’écoles. Qui pourrait accepter cela ?
Jusqu’à présent, les maires étaient souvent invités à des réunions avec les DASEN, les IEN, les préfets sans réelle possibilité de concertation. Mais ce protocole est d’une autre portée. Notre DASEN a déjà pris les devants, en anticipant largement la prochaine carte scolaire via l’organisation de plusieurs réunions avec tous les maires du département. Il s’appuie sur les intercommunalités et les communes nouvelles, qui pourraient dessaisir les maires de leurs compétences en matière scolaire.
A l’instar de la convention ruralité promue par Monsieur Waleckx ex-DASEN de la Mayenne, l’objectif est clair : Il s’agit bien « d’anticiper les fermetures de classes en associant étroitement les maires aux travaux préparatoires de la carte scolaire » !
Réorganisation, regroupements, fusions… Tout un programme !
Saint-Aignan de Couptrain, Saint Calais, Montjean, Beaulieu Sur Oudon, Cossé le Vivien, Montsûrs, Deux Evailles, Montourtier, Azé, Saint Denis d’Anjou, Hambers, Izé, Saint Mars sur Colmont, Montreuil Poulay, Assé le Bérenger, Saint Georges sur Erve, Ravigny, Champfrémont…
A court terme, toutes les écoles rurales sont concernées !
Depuis plusieurs mois, les IEN du département, missionnés par le DASEN, rencontrent les élus pour faire la promotion des fusions et regroupements d’écoles, toujours sous couvert de baisse démographique, et de plus-value pédagogique, et dans le dos des enseignants !
Ainsi, les petites écoles rurales seraient devenues, pour le DASEN, des dangers pour les enfants, un vrai problème pour les conditions d’exercice des enseignants !
Déréglementation, en veux-tu ? en voilà !
En réunion de rentrée, le DASEN avance un peu plus vers la fusion des corps, et va jusqu’à imaginer de scolariser des élèves de CM en collège, pour équilibrer les effectifs !
Le protocole indique que « les projets de création de regroupements d’écoles proposés par les DASEN font l’objet d’une analyse d’impact préalable » et rappelle en permanence le cadre contraint de l’enveloppe budgétaire !
Associer les maires aux fermetures de postes et à la dégradation des conditions de travail, cela passe également par le soutien au dogme gouvernemental d’inclusion systématique et forcée et à la remise en cause de l’enseignement spécialisé puisque « Les maires sont associés au déploiement des pôles d’appui à la scolarité (PAS) ». C’est ce qui s’est passé à Evron ou à Laval avec l’expérimentation de deux PAS cette année dans le département.
Le conseil syndical du SNUDI-FO 53 rappelle que les PAS sont utilisés pour remettre en cause l’existence des établissements sociaux et médico-sociaux en substituant à la prise en charge effective des élèves à besoin particulier par des enseignants spécialisés du « coaching ». Ils permettent également de contourner les notifications de la MDA et mutualiser d’avantage les AESH.
Enfin ce protocole cherche à accélérer la territorialisation de l’Ecole publique en invitant les collectivités à « s’appuyer sur le projet éducatif territorial (PEDT) pour coordonner les dispositifs et les actions des acteurs éducatifs locaux. » (Contrats locaux en matière de sécurité et de prévention de la délinquance, ou de santé, absentéisme…, associer les maires à l’ordre du jour des conseils d’école, formations communes entre les enseignants et le personnel territorial, TER, CLA…)
Le conseil syndical du SNUDI-FO 53 défend le cadre national de l’école Publique.
La résistance s’impose : mettre en échec la casse de l’école Publique ! Plus nombreux nous sommes plus forts !
Le conseil syndical du SNUDI-FO 53, mandate le bureau départemental pour communiquer avec les maires du département à ce sujet.
Réuni le 24 septembre 2025, le conseil syndical du SNUDI-FO 53, appelle tous les PE et AESH du département à se tenir prêts, à se réunir pour discuter des modalités d’action pour défendre l’école Publique, à participer aux RIS organisées par le syndicat, et à se syndiquer au SNUDI-FO 53.
Adopté à l’unanimité