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Depuis 2022 : Les Postes à profil (POP)

Dès 2022, le Ministère de l’Education nationale avait introduit 250 postes à profil nationaux dans le mouvement interdépartemental, malgré le refus de la majorité des organisations syndicales.

Ce mouvement national POP (POstes à Profil) a été mis en place à titre expérimental dans le cadre des lignes directrices de gestion ministérielles 2022, et est renouvelé pour 2023.

L’objectif de ce dispositif, selon le Ministère, est de proposer aux enseignants des « postes qui requièrent des compétences, qualifications et/ou aptitudes particulières en lien avec le projet de l’école ou de l’établissement, les caractéristiques territoriales ou avec les missions du poste ». Ce mouvement national POP permet donc à chaque DSDEN d’opérer un recrutement à l’échelle nationale, hors barème.

Ces postes POP sont ouverts à tous, hors barème. La demande se fait indépendamment de la participation aux permutations informatisées avec un calendrier spécifique.

Alors que 243 POP étaient proposés en 2022, 318 en 2023, ce sont désormais POP qui sont introduits pour 2024 !

Concernant le « mouvement POP », voici le bilan qu’en tire le ministère : « Une des ambitions liées aux 12 engagements du Grenelle de l’éducation est de passer à une gestion plus individualisée des RH, (…) Il permet de mettre en valeur les projets des écoles et établissements autour d’objectifs partagés. (…) L’intérêt de ce dispositif est de pourvoir les postes proposés, hors barème par des profils adaptés aux exigences du poste. »

Pour résumer en français explicite, le mouvement POP est un recrutement « à la tête du client » dans les logiques PPCR.

Cela s’inscrit parfaitement dans la logique de la rémunération « au mérite », en fonction de l’implication dans les « projets innovants », prônés par le président Macron, comme à Marseille ou avec le CNR (l’école faisons la ensemble), avec fond d’innovation pédagogique et rémunération complémentaire à la clé, moyens supplémentaires ou encore faveurs pour les promotions PPCR, en totale contradiction avec le cadre national de l’Ecole de la République.

Comme l’an passé, de nombreux postes font appel à des « compétences » en langue étrangère ou régionale.

D’autres postes proposés en ASH indiquent clairement le manque de personnels disposant de certifications dans de nombreux départements. Les DASEN peuvent ainsi « recruter » un enseignant sur un poste ASH sans tenir compte de son ancienneté ou de sa spécialisation !

Des postes de direction sont également proposés.

Ce mouvement national POP permet à chaque DASEN d’opérer un recrutement à l’échelle nationale, hors barème, à la manière du recrutement des entreprises dans le privé.

Si l’on considère que 168 POP ont été finalement pourvus en 2022, et POP en 2023 (bilan chiffré du ministère), ce sont bien des nouveaux POP qui sont proposés pour 2024 et en grand nombre !

Cette 3e année d’ « expérimentation » confirme donc la remise en cause directe des perspectives de mutation pour les collègues qui font valoir une priorité légale de mutation (rapprochement de conjoints, handicap…) et l’attaque contre notre statut et le SNUDI FO ne l’accepte pas.

Le SNUDI-FO le répète : la seule attente des enseignants candidats à la mutation reste que les perspectives de mutation soient réellement augmentées pour qu’ils puissent muter. Cela ne peut passer que par une augmentation significative des postes proposés aux concours et donc un recrutement massif d’enseignants fonctionnaires d’Etat, par la création massive de postes statutaires dans tous les départements. Ce qui n’est évidemment pas le projet du ministère qui décide de supprimer 1 117 postes dans le 1er degré en 2023 !

Postes ouverts à candidatures

Chaque poste à profil correspond à un projet spécifique ou à une situation particulière (ruralité, territoires isolés, éducation prioritaire). Les fiches de postes seront consultables sur la plateforme COLIBRIS.

Candidatures

Le mouvement interdépartemental POP est ouvert aux instituteurs ou professeurs des écoles TITULAIRES.
Pour postuler au mouvement sur postes à profil, les enseignants doivent rédiger un CV et une lettre de motivation, à déposer dans l’application Colibris lors de la saisie de la candidature.

Le nombre de candidatures sur les postes proposés n’est pas limité. Un enseignant peut postuler sur plusieurs postes dans le même département ou dans plusieurs départements.

Le vivier de candidats étant national, les professeurs de tout département peuvent candidater, y compris du département où le poste est publié. Ainsi, un enseignant des Bouches du Rhône peut postuler sur un poste à profil de son département.

Barème

Le mouvement sur poste à profil national vise à pourvoir un poste particulier, en dehors de tout barème.
Les priorités légales de mutation (rapprochement de conjoint, handicap, affectation en REP/REP+ ou Zone politique de la ville, CIMM, caractère répété de la demande, AGS) peuvent néanmoins être prises en compte pour départager deux candidats aux profils et compétences identiques.

Examen des candidatures

Pour chaque poste à profil publié, la DSDEN du département correspondant opère une présélection parmi les candidatures, à partir des CV et des lettres de motivation.
Les enseignants présélectionnés sont ensuite auditionnés par une commission dont la composition est arrêtée par les directions académiques. Cet entretien pourra se dérouler en visioconférence ou en présentiel.
Les candidats non-retenus seront informés par la DSDEN du département sollicité.
Les enseignants retenus devront impérativement confirmer dans l’outil COLIBRIS l’acceptation du poste proposé dans les délais fixés dans le message informant du résultat. Sans acceptation du poste dans les délais impartis, le poste est alors proposé au candidat suivant.

La plateforme COLIBRIS permet de suivre l’avancement du traitement et les suites données à la candidature

En cas de candidature retenue

Les titulaires sélectionnés devront rester sur le poste à profil pendant une période minimale de 3 ans avant de pouvoir participer à une autre mobilité.

A l’issue de ces trois années, les enseignants qui souhaiteront muter pourront participer soit au mouvement intra départemental pour un autre poste du département, soit au mouvement interdépartemental. Dans ce dernier cas, ils bénéficieront d’une bonification de 27 points sur tous les voeux exprimés à compter du mouvement interdépartemental 2025. Ces points sont cumulables avec les autres bonifications et sont conservés pour les campagnes suivantes mais n’augmentent pas au fil du temps.

Les enseignants mutés dans un département dans le cadre du mouvement sur postes à profil pourront également revenir dans leur département d’origine, au bout des trois années d’exercice requises. Il leur faudra alors participer au mouvement interdépartemental et, s’ils n’obtiennent pas satisfaction, au mouvement complémentaire (ineat-exeat) où ce retour automatique sera alors pris en compte.

Participation au mouvement interdépartemental et au mouvement postes à profil

Il est possible de participer en parallèle aux deux mouvements. Cependant, si un enseignant accepte un poste dans le cadre du mouvement POP alors sa participation au mouvement interdépartemental sera annulée.

Le mouvement POP : un exemple de plus de la dénationalisation de l’Education nationale !

La mise en oeuvre de la loi Rilhac et du CNR Macron (l’école faisons la ensemble) !

Depuis plusieurs années, les postes à profil se multiplient dans tous les départements, en Mayenne comme partout en France.

A géométrie variable en fonction des directions académiques, ce sont par endroits des directions qui sont profilées, à d’autres certains postes de l’Education prioritaire tels que les GS, CP et CE1 dédoublés, contrevenant au décret 89-122 du 24 février 1989 qui reconnait le directeur, après avis du conseil des maîtres, comme décisionnaire quant à l’organisation pédagogique de l’école.

Cette volonté de remettre en cause les mutations découle de la loi de Transformation de la Fonction Publique, prolongement de PPCR (contre lequel a voté FO), qui vise l’individualisation des carrières et déclinée dans le cadre du Grenelle. Avec la loi de transformation de la Fonction publique, les postes à profil prennent un caractère encore aggravé puisque les CAPD, instances de représentation des personnels, ne sont plus consultées pour le mouvement.
Le mouvement national postes à profil (POP) s’inscrit totalement dans l’arsenal de contre-réformes que le président et le ministre s’apprêtent à mettre en place. Il permet un cadre d’application à l’expérimentation Macron à Marseille (qui a vocation à être généralisée sur tout le territoire) où, dans 50 écoles, les directeurs seraient chargés de recruter les enseignants et pourraient définir le fonctionnement et le rythme scolaire de l’école sous la férule d’acteurs extrascolaires.

Le SNUDI-FO défend le principe des mutations au barème et s’est toujours opposé aux postes à profil qui remettent en cause l’égalité de traitement des personnels et ouvrent la voie à la cooptation et au fait du prince !
Le SNUDI-FO réaffirme sa revendication d’abandon de tous les postes à profil, d’abrogation de la loi de Transformation de la Fonction publique et le retour à un mouvement au barème, avec un contrôle exercé par les personnels via leurs représentants.
Le SNUDI-FO revendique l’abandon de la proposition de loi Rilhac comme des expérimentations Macron/Attal
Pour le SNUDI-FO, la seule solution pour répondre aux demandes de mutations, c’est la création immédiate de postes !


Pour le suivi de ma mutation, je complète la fiche de suivi du SNUDI-FO 53

Pour tout comprendre et réussir ma mutation, je m’informe en participant aux RIS du syndicat

Page spéciale mutations 2023

Pour défendre mes droits et mes garanties statutaires de fonctionnaire d’État :
Je me syndique au SNUDI-FO